Si vous ne connaissez pas Donjons & Dragons, vous risquez de vous retrouver vite perdu en parcourant le titre de Kuju. En effet, les développeurs se sont montrés très respectueux de cet univers et ceci se confirme dès la page d'accueil où il est possible de débuter l'aventure en laissant la console se charger de la création de notre équipe ou bien de nous atteler nous-mêmes à la tâche. Si vous optez pour la seconde option, vous aurez alors à choisir l'apparence de votre héros, sa race (parmi treize de disponibles), son alignement, ses caractéristiques, sa classe (les persos multi-classes n'étant malheureusement pas présents), etc. Il est aussi bon de savoir que si les tutoriaux ne nous expliquent que le déroulement d'une bataille par le biais des actions réalisables, du combat au corps à corps ou à distance et des attaques magiques, un glossaire extrêmement exhaustif vous apprendra tout ce qu'il y a à savoir sur D&D ou les modifications de règles entre le jeu vidéo et son modèle papier. Quoi qu'il en soit, vous devrez faire preuve de beaucoup d'abnégation pour concevoir un chef de groupe qui vous corresponde vraiment. Après ça, vous pourrez alors commencer la campagne solo.

Celle-ci se déroule de façon plus conventionnelle. Vous aurez donc à bouger sur une map constituée de plusieurs lieux où il sera possible d'acheter de l'équipement, de ressusciter un membre décédé, de recruter des guerriers, etc. En outre, vous pourrez aussi choisir de continuer l'aventure en optant pour une bataille rattachée à l'endroit où vous vous trouvez, l'issue de celle-ci faisant avancer l'histoire à travers quelques cinématiques synonymes d'artworks plutôt agréables à l'oeil, ceci valant aussi pour la galerie d'images visibles dans la partie bonus, partie comprenant en sus la bande-son du jeu audible en long et en large. Pour revenir sur les combats, il faut savoir que seuls six aventuriers au maximum pourront y participer, votre groupe, lui, pouvant contenir onze personnages. Les batailles n'ont rien d'exceptionnel dans leur déroulement. Chaque héros peut effectuer deux actions à la suite (se déplacer, attaquer, effectuer une technique spéciale, lancer un sort magique, changer d'équipement...) et s'il convient de z'yeuter la liste d'initiatives (vous renseignant sur l'ennemi ou le membre de votre groupe qui va pouvoir agir au tour suivant), vous devrez bien sûr penser chacun de vos coups afin d'encercler un adversaire ou attaquer tout en vous protégeant grâce aux éléments du décor. Enfin, après avoir abattu un monstre, votre groupe obtiendra la sacro-sainte expérience, indispensable à l'augmentation des stats de vos protégés.

Les rixes restent donc assez classiques mais ne lassent pas, à quelques exceptions près. Il faut en effet savoir que certaines batailles peuvent dépasser allègrement l'heure et demie, ceci étant assez lourd pour le joueur. Heureusement, la possibilité de sauvegarder durant un combat (ou sur la map) nous permet de souffler un moment. De plus, si vous désirez accélérer les choses, une option propose d'écourter les animations en allant directement à l'essentiel. Bref, ce problème peut être contourné mais du coup, on ne voit pas trop l'intérêt de jouer à un tel jeu sur PSP si on ne peut pas en profiter un tant soit peu. En somme, à vous de voir ce qui vous plaît même s'il faut également préciser que le graphisme et les animations étant ce qu'ils sont, ce n'est pas vraiment de ce côté-là que vous trouverez votre bonheur. Entre autres problèmes, on citera aussi une IA entre deux eaux, synonyme d'ennemis venant parfois à notre rencontre sans avoir élaboré une stratégie quelconque ou s'attaquant à des personnages qui ne sont pas forcément les plus faibles. En temps normal, les magiciens ou archers restent bien en retrait pour attaquer mais à part ça, rien de bien fantastique à signaler. Cependant, la durée de vie de Dungeons & Dragons : Tactics est assurée par une campagne bien conséquente ainsi qu'une option multijoueur offrant à quatre joueurs l'opportunité de parcourir une série de niveaux. En parallèle, il est aussi question de se prendre pour Highlander en se battant les uns contre les autres jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un, de s'affronter en équipe, de terrasser le plus de monstres possible ou de chasser du dragon. Dans l'ensemble, le multi rallonge la longévité du titre mais on sent bien que les développeurs ne se sont pas penchés plus que de raison sur ce mode. En conclusion, il est inutile de crier au loup en pointant du doigt cette nouvelle itération de pixels estampillée D&D. Ce RPG reste en effet suffisamment soigné et agréable pour ne pas susciter trop de remontrances de la part des fans et de ceux qui ont toujours voulu savoir ce que voulaient dire 1D8, BAB ou DV.