Les temps ont changé. Autrefois havre de paix et de sérénité, la forêt enchantée n'est à présent plus que l'ombre d'elle-même. La fuite de ses gardiennes ancestrales, les licornes et les fées, a accéléré l'apparition du Mal. Ce dernier a envahi les lieux grâce à un portail maléfique et a ensorcelé les créatures de la forêt. Le constat est accablant et le sort de la forêt semble scellé. Mais la légende présume l'existence de quatre temples des Fées : chacun d'entre eux abrite un éclat de diamant. Réunir tous les fragments pourrait permettre de refermer le portail maléfique, ce qui chasserait ainsi le Mal de la forêt. Voici les bases sur lesquelles repose l'histoire du jeu. Empreint de manichéisme tout en étant banal, ce conte déçoit. C'est dans ce contexte peu original que vos aventures débutent afin de sauver la forêt enchantée. Trois phases de jeu se distinguent dans le soft de Gost In Love : la phase gestion dans la ferme de Sarah, l'exploration à dos de licorne et les énigmes dans les temples.
Tout d'abord, gérer la ferme se révèle être très important, puisque cela va conditionner votre progression dans l'aventure. En incarnant Sarah, le joueur se mue en agricultrice, avec toutes les tâches que cela implique. La jeune fille possède dans sa remise différentes sortes d'engrais et de nourriture. Elle peut ainsi nourrir ses laitoux, ovoux et lainoux, afin de récupérer respectivement du lait, des oeufs et de la laine. Les engrais, quant à eux, servent à nourrir l'arbre magique. Ce dernier vous rapportera des fruits divers et variés. Vous serez ensuite rémunéré pour le travail accompli, en opales très exactement. Les opales constituent la monnaie du jeu et vous serviront à vous réapprovisionner en engrais et en nourriture, mais également à acheter des objets pour votre licorne. Le concept du travail à la ferme aurait pu être intéressant, mais se révèle finalement lourd dans son application ludique. En effet, Sarah ne peut transporter qu'une quantité limitée d'objets. De fastidieux allers-retours sont à prévoir et l'ennui pointe rapidement le bout de son nez. Avec les opales accumulées, vous pourrez acheter des objets qui vous permettront d'explorer la forêt à dos de licorne. Ces phases d'équitation sont assez basiques. Il est possible de galoper, sauter, franchir des obstacles, mais surtout de venir en aide aux habitants de la forêt. Ces derniers apparaissent sous deux formes distinctes : les Fuyeurs, inoffensifs, s'enfuient à votre approche tandis que les Croqueurs vous attaquent sans ménagement. Pour réduire à néant leur ensorcellement, il faut ramasser un champignon magique que l'on rencontre assez fréquemment, avant d'attraper le Croqueur.
Les actions dans la forêt se limitent à cette interaction entre le joueur et ces créatures à poursuivre. Malheureusement, ce système de courses-poursuites souffre d'une difficulté particulièrement mal dosée. Si un joueur adulte attrapera sans peine les Fuyeurs et les Croqueurs, il n'en sera pas de même avec des enfants plus jeunes. En effet, les créatures sont plutôt vives et n'hésitent pas à changer brutalement de direction. Un enfant de six ou sept ans aura difficilement la réactivité et les réflexes nécessaires. Un comble, d'autant plus que le titre vise un jeune public. Les énigmes proposées dans les temples des Fées sont relativement intéressantes, malgré leur faible nombre. Gost In Love s'est efforcé de créer un univers à la fois merveilleux et convivial, avec des ingrédients simples mais relativement efficaces. L'intention est louable, mais force est d'avouer que le soft présente des faiblesses à tous les niveaux. Le gameplay, notamment, n'est pas exempt de tout reproche : la répétitivité des actions dans la ferme lassera les joueurs les moins patients, tandis que les phases de courses contre les Croqueurs seront quasi impossibles à réussir pour un jeune de six ans un peu lent à la détente. Aberrant et un peu dommage aussi.
- Graphismes7/20
La 3D du jeu est loin d'être transcendante. Les textures au sol sont peu soignées et les personnages rencontrés affichent une rigidité étonnante. De plus, les visages anguleux de ces derniers leur donnent un air ahuri. On note toutefois quelques effets lumineux un peu mieux réussis.
- Jouabilité8/20
Les différentes phases de jeu ne frustrent pas, mais ne sont pas franchement amusantes non plus. Les déplacements sont tantôt agréables, tantôt fastidieux. Le sentiment est mitigé et le gameplay laisse un goût d'inachevé.
- Durée de vie11/20
Le jeu est assez court : un peu moins d'une dizaine d'heures suffiront à boucler l'aventure, ce qui est loin d'être suffisant.
- Bande son8/20
Les musiques, bien qu'assez jolies, se font discrètes tout au long de l'histoire et sont peu nombreuses. Les bruitages également sont plutôt effacés. La bande-son est à l'image du jeu : fade et dénuée d'inventivité.
- Scénario7/20
Le conte manque d'originalité et se complaît dans sa monotonie. Les thèmes abordés sont creux et le tout manque de conviction. Peu convaincant, le scénario du jeu évoque clairement le manque d'inspiration des développeurs.
Malgré ses bonnes idées et son côté sympathique, Equitation & Magie : Sarah et la Licorne est finalement un jeu tout juste médiocre. La faute à des carences présentes sur de nombreux points. On pense notamment à la réalisation décevante ainsi qu'au gameplay pauvre et conventionnel. Les joueurs risquent fort de sortir de cette aventure quelque peu refroidis.