Clarifions tout de suite les choses, Cube sur PSP n'a absolument aucun rapport avec le film de science-fiction du même nom, à un détail près : le jeu nous invite lui aussi à évoluer dans un environnement cubique franchement inhospitalier. Le casse-tête est pervers et cherche continuellement à déstabiliser notre minuscule stock de neurones dans une frénétique valse dimensionnelle. Une valse qu'on aurait sans doute souhaitée plus souple et moins dépendante d'une caméra moribonde. Cube, c'est en fait l'histoire d'un concept séduisant, mais mis à mal par quelques erreurs grossières.
Le but de ce petit casse-tête consiste tout simplement à trimballer un petit cube innocent à travers près de 135 niveaux tortueux. Chaque zone se présente sous la forme d'un petit labyrinthe en 3D constitué de cubes (vous vous en seriez douté), et dans lequel est réparti un certain nombre de clés. L'objectif sera bien sûr d'en récupérer un maximum, puis de se diriger vers la sortie avant que le temps imparti ne soit totalement écoulé. Votre cube, miroitant de bonheur à l'idée d'être copieusement manipulé par vos soins, peut se déplacer dans quatre directions et conserve toujours une de ses faces en contact avec l'aire de jeu. La gravité n'a pas son mot à dire dans Cube, et de fait, rien ne vous empêche de vous glisser sur les bords ou même carrément sous l'aire de jeu. On devra bien évidemment jouer de cette sympathique capacité pour contourner mines, bombes mouvantes, murs infranchissables, ventilateurs, tapis roulants et autres joyeusetés. Il vous faudra également activer des interrupteurs afin de faire apparaître de nouveaux blocs, parvenir à grimper sur des cubes mouvants, voire même déplacer des carrés magiques susceptibles de combler quelques trous béants.
Au début de chaque niveau, Cube vous offrira un petite vue d'ensemble de l'aire de jeu, et c'est là qu'il faudra commencer à titiller votre cervelet pour tenter de repérer un éventuel passage. Malgré cela, progresser dans le jeu revient essentiellement à tâtonner, à recommencer plusieurs fois un même niveau jusqu'à trouver la seule possibilité de franchir les quelques cubes qui vous séparent de la sortie ou d'une clé particulière. Méfiez-vous, car la moindre erreur est immédiatement sanctionnée par la désintégration pure et simple de votre cube. Une seconde de trop passée sur un cube mouvant, et hop, vous voilà injustement écrasé contre une paroi, forcé de reprendre le niveau depuis le début. Etant donné que chaque stage se termine généralement en moins de 3 minutes, cela ne semble guère gênant. Sauf que la PSP nous gratifiera alors d'un de ces petits temps de chargements dont elle a le secret. Allez, soyons honnêtes, ces derniers ne durent pas très longtemps, mais ils s'avèrent douloureusement fréquents. Mais au fond, le véritable souci de Cube, c'est qu'il sollicite moins notre capacité à nous repérer dans l'espace que notre tolérance envers son médiocre système de caméra.
Par défaut, cette dernière se place derrière votre bloc. Deux touches permettent de zoomer ou au contraire de vous éloigner de l'action, tandis que les boutons de tranche de la console servent à la placer derrière une autre face de votre cube. Avec tout cet attirail de contrôle, on serait tenté de se dire que rien ne pourra nous inquiéter. Oui, sauf que non. Le souci, c'est qu'avec un gameplay qui nous demande continuellement de changer de plan, de passer sous l'aire de jeu et de grimper aux murs, on finit par passer plus de temps à orienter la caméra qu'autre chose. On bouge un peu, on passe deux secondes à replacer la caméra, on bouge encore un peu, et hop, même punition. Le résultat est incroyablement frustrant, et on finit souvent complètement désorienté, sans savoir par où on est arrivé, et où on doit se rendre. La relative simplicité des premiers niveaux fait que ce problème n'apparaît vraiment qu'au bout d'une trentaine de stages, mais une fois arrivé à ce stade, le soft perd inévitablement beaucoup de son charme initial.
Bref, Cube sait se montrer divertissant pendant une heure, mais il finit malheureusement par révéler sa vraie nature et ses trop nombreuses lacunes. Les yeux pleins de larmes, on se penchera alors vers l'éditeur de niveaux, sympathique mais un petit peu trop fouillis, ou même vers les nombreux modes multijoueurs mis à la disposition de artistes cubistes que nous sommes. Cube propose en effet à deux joueurs de coopérer ou de s'affronter en mode ad hoc avec un seul exemplaire du jeu, mais là encore, les défauts du titre ruinent littéralement l'expérience. Le constat final sera donc cinglant : Cube ne tient pas la route face aux autres titres du genre sur PSP et s'il pourra peut-être contenter les joueurs en manque absolu de casse-tête, les autres n'auront que très peu de raisons de l'acquérir.
- Graphismes8/20
La grande majorité des niveaux de Cube se composent avant tout d'hexaèdres réguliers (des cubes quoi) d'une seule et même couleur, selon que vous vous trouvez dans une zone facile ou plus ardue. Du rose pour le facile, du bleu pour les niveaux moyens, et du rouge pour les plus difficiles. Même pour un jeu du genre, cela paraît un petit peu trop simpliste.
- Jouabilité9/20
Le concept est attirant mais mal mis en valeur. La faute à une caméra ingérable et des niveaux qui se ressemblent trop.
- Durée de vie13/20
Potentiellement, le jeu possède vraiment de quoi nous occuper. Avec 135 niveaux, un éditeur de cartes et des modes multi sympathiques, Cube semblait bien parti pour nous tenir rivés à l'écran pendant des heures et des heures. Malheureusement, sa maniabilité lacunaire risque de faire céder la plupart des joueurs après seulement deux ou trois heures.
- Bande son12/20
La bande-son a le mérite d'exister. Les bruitages sont corrects, sans plus. Quant à la musique, elle est plutôt insipide, au point qu'on finira vite par ne plus y prêter attention.
- Scénario/
Cube aurait pu être bien meilleur, si toutefois il avait su dompter sa caméra belliqueuse. En l'état, le titre de Metia Interactive se montre bien trop frustrant et limité. Cube fait pâle figure face à la concurrence et ne contentera donc que les boulimiques de casse-tête. Dommage.