Quel plaisir ! Oui, quel plaisir de retrouver les Protoss (aliens aux pouvoirs psychiques), Terrans (humains évolués) et Zergs (créatures insectoïdes) près de 10 ans après les avoir quittés. La campagne solo commence là où s'était arrêtée celle de l'add-on de Starcraft premier du nom et c'est donc une guerre sans merci que vont se livrer nos trois factions pour leur survie dans la galaxie. Oh, elles ont bien changé depuis qu'on les a laissées, car si on retrouve quelques unités connues, celles-ci ont subi un lifting, aussi bien sur le plan du design que sur celui des aptitudes. Par exemple, le classique marine des Terrans peut désormais être équipé d'un bouclier qui augmente son nombre de points de vie. Le but pour Blizzard a été de différencier encore un peu plus chacun des trois camps en présence pour que l'expérience de jeu n'ait véritablement rien à voir selon que l'on contrôle les Protoss, les Terrans ou les Zergs. Certes, c'était déjà le cas dans le soft d'origine, mais là, cet aspect a été renforcé grâce aux différentes modifications qui ont été apportées aux unités déjà connues, mais aussi aux petites nouvelles qui font leur apparition. J'en veux pour preuve le colosse protoss pouvant franchir de gros dénivelés grâce à ses longues pattes. Pour les Terrans, c'est le faucheur qui retient toute notre attention car il est muni d'un jetpack lui permettant de franchir des falaises et crevasses aisément.

Côté gameplay, ne vous attendez pas à une grosse révolution. Remarquez, celui de Starcraft était si abouti et les fans si nombreux qu'on voit mal comment Blizzard aurait pu tout chambouler d'un coup. Les développeurs ont plutôt procédé par petites retouches pour améliorer encore un peu plus la profondeur stratégique. Ainsi, pas de zoom à la Supreme Commander, pas de batailles d'envergure comprenant des milliers d'unités (la limite de population d'un camp étant pour l'instant fixée à 200), Starcraft 2 fait dans le classique et dans l'efficace. Cependant, quelques changements sont à noter, dans le système économique par exemple. S'il s'agit toujours de développer sa base et de créer ses unités en récoltant des ressources, ces dernières ont évolué. Il existe désormais deux sortes de minerai : un bleu et un jaune. La différence ? Les cristaux jaunes sont plus concentrés et rapportent de ce fait plus de ressources. Ils risquent donc d'être très convoités. Problème : si vous construisez une extension de votre base à côté d'un tel gisement, vous risquez fort de voir débarquer très rapidement des adversaires, eux aussi alléchés par le rendement plus élevé du minerai jaune. En fonction de votre objectif et de votre manière de jouer, il ne sera donc pas forcément judicieux de s'installer à côté d'un tel gisement, surtout si vous souhaitez être un peu tranquille.

Le confort de jeu a été au centre de toutes les attentions et on notera par exemple que contrairement à Starcraft premier du nom, il sera possible de créer des groupes comprenant plus de douze unités (aucune limite n'étant fixée). D'autres fonctionnalités très utiles ont elles été adaptées de ce qui existait déjà dans Warcraft 3. C'est le cas de certains raccourcis clavier. Par exemple, en laissant appuyé la touche "Alt" vous pourrez afficher les barres de vie de tous les bâtiments et de toutes les unités. Pratique pour voir si vos infrastructures sont en bon état. Ce confort, on devrait aussi le retrouver dans l'utilisation de l'éditeur de cartes qui sera fourni avec le jeu et qui vous permettra de créer vos propres maps, mais aussi vos propres aventures puisqu'un éditeur de sripts très complet l'accompagnera. De quoi booster une durée de vie qui s'annonce déjà colossale.

Côté multijoueur, Blizzard veut faire de Starcraft 2 LE jeu incontournable des sports électroniques. Et au vu de la qualité du premier volet dans ce domaine (il est encore très joué), les développeurs ont de bonnes bases pour y arriver. Ils mettent d'ailleurs actuellement le paquet pour que le mode multijoueur (jouable à huit) dépasse celui de tous les autres STR de par sa qualité d'équilibrage de chaque camp, sa dimension tactique et le fun qu'il procure. Battle.net (le système online bien connu) sera d'ailleurs remanié pour l'occasion. Le mode solo n'a pas été oublié pour autant. Ainsi, l'escarmouche et le mode histoire devraient ravir les joueurs solitaires. Dans ce dernier, il y aura d'ailleurs des missions variées (et pas seulement des destructions de bases adverses) et la présence des fameux héros qu'il faudra bien souvent maintenir en vie si vous comptez réussir votre mission. Le scénario progressera sous la forme de petites vidéos incrustées en cours de parties et de scènes de transition entre les missions (elles utilisent le moteur 3D). Mais les moments clés de l'histoire seront quant à eux racontés sous la forme de cinématiques en images de synthèse "de qualité Blizzard" (traduisez superbes).

Mais ce qui surprendra certainement le joueur qui entreprend pour la première fois une campagne solo, c'est son architecture. Terminé le traditionnel enchaînement de missions : la une, puis la deux, puis la trois... L'histoire débute sur le vaisseau du Terran Jim Raynor que vous contrôlez. Il est à la tête d'un petit groupe de mercenaires. Vous pouvez le déplacer librement et ainsi faire le tour du propriétaire en discutant avec votre équipage. Bref, c'est un soupçon de jeu de rôle qu'ont inclus les développeurs dans Starcraft 2 ! Et c'est très utile pour renforcer l'immersion dans cet univers très riche. Pour avoir accès aux différentes missions, c'est très simple, il suffit de choisir votre destination sur le tableau de bord ! Pour vous y aider, des informations dédiées à chaque planète s'affichent : l'objectif évidemment, mais aussi les technologies conseillées, la récompense que vous toucherez en cas de victoire...

Petit clic sur une des planètes, le jeu passe alors en mode stratégie et si vous remplissez vos objectifs, vous gagnerez de l'argent que vous pourrez utiliser pour acheter de nouvelles technologies, débloquer des unités... Bref, cela vous servira à accroître votre force de frappe pour pouvoir accomplir des missions plus difficiles. Au cours de vos aventures, vous rencontrerez des personnages clés et pourrez discuter avec eux en répondant de différentes manières ce qui influera sur la suite de l'aventure. Bref, ça promet une grosse liberté d'action. Bien évidemment, il y aura aussi une campagne pour les Zergs et une pour les Protoss. Tout cela nous permettra d'en apprendre plus sur les origines de ces deux races mais aussi sur celles des mystérieux Xel'Naga.

Graphiquement, on retrouve immédiatement la patte des dernières productions de l'éditeur (Warcraft 3 et World of Warcraft en tête). Le design comporte donc un petit côté cartoon agréable et les décors sont très colorés. Mais ce sont surtout les différents effets qui surprennent. Pendant les batailles, il y en a partout : des rayons lasers, des lumières, des explosions... C'est un véritable feu d'artifice ! Vous devez vous dire que pour supporter une telle débauche d'effets, il doit falloir un PC très puissant, eh bien pas du tout ! Comme pour tous les softs Blizzard, l'objectif est de permettre à un maximum de personnes d'y jouer. La configuration demandée sera raisonnable. Ouf ! Le jeu ne demandera d'ailleurs pas de cartes 3D DirectX 10. Il tournera très bien sur une simple carte DX9 et sous Windows XP. Les développeurs réfléchissent néanmoins à la possibilité d'offrir des effets supplémentaires à ceux qui sont passés à Vista et qui ont des cartes DX10. Pour ce qui est de la date de sortie, aucune précision. Comme à son habitude, Blizzard souhaite fignoler le moindre détail de son titre phare et ne le sortira que lorsque le résultat sera conforme aux attentes. On parle de la fin 2008, mais rien n'est moins sûr. Il faudra donc vous armer de beaucoup de patience pour jouer à ce petit bijoux.