Les jackies en puissance ont leur messie. En poussant plus loin que jamais les possibilités de tuning et en associant aux courses une ribambelle de pin-up surchauffées, Juice Games fait grandir son petit protégé et le public visé à travers une métamorphose tout aussi technique que visuelle. Passage à la nouvelle génération de consoles oblige, le titre en profite pour s'offrir un lifting en profondeur qui le rapproche d'ailleurs nettement d'un NFS...
La comparaison n'est pas choisie par hasard. Juiced 2 s'affirme clairement comme le nouveau vrai concurrent de Need For Speed tel qu'il est depuis Underground. A savoir un concentré de carrosseries reluisantes de voitures de série passées entre les mains expertes de tuneurs insatiables. Si Juiced tenta timidement sa chance il y a deux ans de cela, sa suite marque un regain d'agressivité et de culot, peut-être même une perversion volontaire de quelques-uns des aspects qui ont fait le premier volet et qui font aujourd'hui la réputation des courses de rues entre jackies. Hot Imports Nights c'est donc avant tout une question d'ambiance, le regroupement quotidien d'amateurs et amatrices de vitesse et de customisation de masse, le tout entouré d'un public qui n'a d'yeux que pour ces chauffards d'un soir. Mais aussi pour ces demoiselles dénudées qui dansent sur les podiums éclairés par des spots lumineux qui vous rappellent votre première boum d'adolescent pré-pubère.
Comme nous l'avions déjà signalé dans le dossier de nos premières impressions suite à la présentation effectuée par les équipes de Juice à Manchester, Hot Import Nights c'est donc une grosse partie de courses nocturnes, classiques ou de drifts, dans des capitales touristiques (Londres, Paris, Rome, San Francisco, Sydney...). A ce sujet, les développeurs ont mis un peu d'eau dans leur vin et ont élargi les horaires de courses à des après-midi ensoleillées, ce qui démarque sensiblement le jeu de NFS, toujours fidèle à un seul et même créneau par épisode à ce niveau-là. De quoi profiter par exemple de l'architecture de la dame de fer au cours d'une séance de drift qui consiste quasiment à lui tourner autour sans se frotter aux barrières extérieures. Ainsi, les environnements jouent clairement un rôle primordial dans l'esprit du jeu, très mondain et bien moins orienté guerre stérile entre gangs rivaux qui tentent de "prendre le contrôle" des quartiers d'une cité. Toutefois, une certaine rivalité émane évidemment des avant-course, le moment où se décident en un éclair les sommes investies dans les paris financiers.
Très nettement tourné vers l'arcade, Juiced 2 connaît dans cette version preview toutes les peines du monde à nous emballer. En sus de son manque d'originalité, il cumule quelques erreurs comme l'extrême légèreté de la voiture, l'IA sur-agressive qui joue aux autos-tampons et les rebonds incessants provoqués par des collisions avec les murets latéraux. On pourra également parler du manque de sensation de vitesse qui donne l'impression de rouler à fond de troisième jusqu'à craquer pour utiliser une bonne dose de nitro, gagnée en enchaînant les glissades. Glissades qui s'avèrent d'ailleurs indispensables pour passer rapidement les virages, souvent à 90 degrés, ce qui n'est pas forcément compatible avec l'abondance massive de concurrents incontrôlables aux abords de ces lieux de cartons. Le drift quant à lui, fait meilleure impression. S'il faut quelques tentatives avant de commencer à effectuer les premiers scores références, le tout s'avère intuitif et finalement assez subtil en dépit d'une jouabilité semi-assistée. L'objectif reste logiquement de multiplier les dérapages et de les faire durer un maximum afin d'accélérer le gain de points en veillant à ne pas perdre ce capital à cause d'une touchette sur un rail. Un aspect sympathique à développer en espérant que les courses de base s'améliorent significativement.
Concernant le multijoueur de Juiced 2, THQ nous a permis de tâter l'essentiel de la chose en proposant une session Online à partir du mode Carrière du jeu. Pas de quoi tirer les premières conclusions cependant puisque le nombre de participants ne permettait pas d'accéder à tous les types d'épreuves, on pense en priorité aux courses par équipe. Toutefois, calqué sur les conditions d'accès aux courses du mode Carrière Offline, celui-ci devrait rallonger sensiblement la durée de vie du titre puisqu'on y retrouve notamment le système de paris d'avant course, en classique comme en drift, et surtout la possibilité d'exhiber nos créations aux autres joueurs. Simultanément, on pourra donc affronter jusqu'à sept autres utilisateurs et ainsi gagner quelques crédits bien utiles puisqu'ils seront réutilisables pour améliorer les performances de la voiture ou lui offrir un nouveau lifting en passant par le très poussé mode customisation. Un mode qui servira donc prioritairement à comparer ses garages, son niveau, sa carte de visite et son ADN de pilote chevronné.