Avec seulement cinq titres, cette nouvelle compilation n'est pas vraiment taillée pour jouer dans la même catégorie que Capcom Classics Collection et sa vingtaine de jeux. L'avantage, c'est que vous n'aurez pas à subir de fastidieuse énumération dans les lignes qui suivent. Sachez donc que notre tout petit groupe de hits du passé se compose de Super Puzzle Fighter II Turbo, de Block Block et des trois épisodes de Buster Bros. Collection (Buster Bros, Super Buster Bros et Buster Buddies). En Europe, nous connaissons davantage ces derniers sous les noms de Pang, Super Pang et Pang! 3. Sur un total de cinq titres, on se retrouve tout de même avec trois jeux de même nature, et on se dit que la générosité manifeste de Capcom a tout de même quelques limites, d'autant que le titre coûte une bonne petite trentaine d'euros.

Au fond, Capcom Puzzle World ne vaut vraiment que par la présence de l'excellent Super Puzzle Fighter II Turbo qui s'avère particulièrement en forme. Un petit rappel s'impose tout de même pour les plus jeunes. Sachez donc que pour jouer à ce jeu, vous devrez tout d'abord choisir votre personnage parmi 8 combattants issus de deux titres mythiques, j'ai nommé Street Fighter et Darkstalkers. Il s'agira ensuite de vaincre un adversaire dans un casse-tête accrocheur, sorte d'hybride entre Tetris et Columns. Le but du jeu est très simple en mode normal. L'écran de jeu est divisé en deux parties, une pour vous et l'autre pour votre ennemi. Sur chacun des deux écrans, des blocs de couleurs descendent inexorablement à la manière des briques de Tetris. On cherchera donc à mettre côte à côte les pierres de couleur similaire, pour ensuite attendre l'arrivée d'une bille magique de la même couleur que ces dernières. Si la bille touche ses congénères, elle les fera disparaître avec bonheur. Quand vous aurez réussi à détruire vos pierres, ces dernières apparaîtront sur l'écran de l'adversaire l'empêchant ainsi de construire son jeu. Bien sûr, il est assez tentant de détruire des blocs dès qu'une bille de couleur apparaît, mais il est nettement plus sage d'attendre en emmagasinant plusieurs blocs (4 minimum) afin d'obtenir une énorme pierre de pouvoir qui une fois détruite pénalisera d'autant plus votre adversaire. Tout cela pendant que les deux personnages se mettront une peignée au milieu de l'écran, cherchant à refléter vos performances dans le jeu. Le soft est toujours extrêmement plaisant à jouer, mais on ne pourra malheureusement pas appliquer ce constat au reste de cette anthologie.

Prenez Block Block par exemple. Nous voilà en présence d'un casse-briques type Arkanoid mais dont les contrôles semblent bien mal calibrés pour la PSP. Les déplacements de votre plate-forme s'avèrent en effet trop saccadés pour vous permettre d'agir avec précision, ce qui est tout de même gênant pour un jeu de ce type. Même la possibilité de tenter l'aventure en coopération, en Ad-Hoc, ne suffira pas à vous maintenir très longtemps accroché à votre console. Quant à nos trois épisodes de Buster Bros, ils ne s'en sortent pas beaucoup mieux. Le but est toujours d'utiliser diverses armes pour détruire des ballons qui rebondissent partout dans les limites de l'écran. Chaque ballon crevé se divise en une série de balles plus petites qui elles aussi peuvent être multipliées jusqu'à un certain seuil... A vous d'esquiver les projectiles tout en parvenant à détruire progressivement ce stock de ballons sauteurs. Là encore, le plaisir de redécouvrir ces classiques d'antan s'estompe rapidement devant la frustration engendrée par les contrôles imprécis et peu réactifs. En fait, cette série de jeux donne vraiment l'impression d'avoir été embarquée sur l'UMD pour tenter de boucher les trous et justifier le prix de vente. Aucun véritable travail d'adaptation ne semble avoir été fait pour nous laisser profiter de ces derniers. La pastille a d'autant plus de mal à passer que les jeux disposent malgré tout d'options supplémentaires, de modes multijoueurs, de bonus déblocables (des personnages cachés pour Super Puzzle Fighter II Turbo, et une bonne petite série d'artworks), et même de la possibilité de prendre des screenshots pour les stocker sur son memory stick. Peut-être aurait-il été plus sage de revoir le maniement de ces softs, plutôt que de se concentrer sur leur emballage ? Car en l'état, le résultat est fort décevant, et ce malgré l'excellente prestation des combattants de Street Fighter et de Darkstalkers.