Monster Madness : Battle For Suburbia, c'est un peu le croisement vidéoludique entre The Faculty et l'Armée des Morts de Romero. C'est ainsi que l'on y découvre quatre stéréotypes d'ados menant une petite vie tranquille dans un quartier résidentiel américain. Malheureusement pour eux, une horde de zombis en mal de viande fraîche débarque sur leur pelouse sans y avoir été conviée. Poussés par leurs hormones en ébullition, les ados décident de renvoyer les morts-vivants dans leur crypte en usant de tout ce qui leur passe sous la main. S'ensuivra une bonne petite série de niveaux bourrés d'action et de mauvais goût.
Avec ce scénario anémique comme base, on ne s'attendra pas à ce que Monster Madness : Battle For Surburbia fasse dans la dentelle. Et en effet, l'objectif n'est guère compliqué puisqu'il s'agira avant tout de vider chacun des vingt niveaux du jeu de sa population grouillante et purulente. Cette population se montre heureusement variée et chaque nouvel ennemi rencontré vous sera présenté par le biais d'une petite cut-scene rigolote. Il vous faudra donc compter avec les zombis explosifs, les Chihuahuas zombis, les diablotins de feu, les Bigfoot et même quelques boss aux attaques délirantes comme la Mamy Zombi qui vous enverra des nuées de petits chienchiens putréfiés, avant de chercher à vous embrasser vigoureusement. Bref, vous l'aurez compris, Monster Madness ne se prend pas au sérieux et cherche uniquement à vous offrir une action survoltée et complètement barrée.
Au début de l'aventure, vous devrez choisir votre avatar parmi les quatre larrons, la bimbo, le skater, la gothique et l'intello de service, mais sachez qu'en dehors d'une attaque spéciale et d'une arme spécifique, tous se manipulent exactement de la même manière. Une fois votre choix effectué, il faudra bien évidemment partir briser des crânes et retuer les morts dans des niveaux jonchés d'objets en tout genre que vous pourrez bien sûr utiliser comme des armes de destruction massive. A vous les joies du massacre à la tronçonneuse, à la brouette ou à coups de ballon de plage... L'arsenal disponible est très important, d'autant qu'on pourra venir le renforcer en achetant de l'équipement, des armes à feu notamment, en découvrant les boutiques de Mr Bricolo réparties çà et là dans les niveaux. L'idée, c'est que chaque stage regorge de petits objets inutiles en apparence (des clous, des canettes), mais qui une fois rassemblés serviront à monter les nouvelles armes en question. Vous serez alors en mesure de dispenser la mort à distance et ainsi éviter, tant bien que mal, de se retrouver avec des traces de dents sur les mollets.
Au fond, cette masse d'ennemis à désosser dans chaque niveau, le nombre conséquent d'objets et de bonus à découvrir ainsi que la présence de points de régénération pour vos "collègues" (alors que vous êtes seul à parcourir l'aventure) semblent nous orienter vers une évidence : Monster Madness est un titre qui prend tout son sens lorsqu'on le traverse avec des potes. Le titre permet en effet à quatre chasseurs de zombis de coopérer pour mettre fin à l'invasion. Dommage que cette option ne soit pas disponible sur le net, mais seulement en local. Au-delà de ça, le titre permettra tout de même à seize joueurs de s'affronter sur la toile dans des arènes spécifiques, selon plusieurs modes de jeu classiques mais efficaces : deathmatch en solo ou en équipe, roi de la colline ou chasse aux monstres. Les niveaux les plus petits évoquent un peu certaines arènes de Fuzion Frenzy 2, bien que le résultat soit tout de même un peu plus divertissant dans notre cas. Malheureusement, on ne peut pas dire que Monster Madness déchaîne les passions sur le net et il faudra vous mettre à l'heure américaine pour espérer trouver des adversaires.
Le véritable ennui, c'est que quelle que soit la façon dont on aborde le soft, en solo ou en multi, on sera toujours confronté à quelques petits problèmes d'ergonomie qui nuisent au plaisir de jeu. Outre la nature foncièrement répétitive de ce petit hack'n slash, on devra également subir des problèmes de caméra. Celle-ci, placée en hauteur et légèrement de biais cherchera régulièrement à tourner autour de votre personnage pour vous donner une meilleure vue de l'action, avec pour seul résultat de vous désorienter. Embêtant, d'autant que l'action est généralement confuse, hachée par de nombreuses et envahissantes explosions, des effets de blur et parfois même quelques saccades. On ne pourra pas non plus orienter cette maudite caméra à la main, mais tout juste adopter une vue un peu plus éloignée, pour un résultat en demi-teinte. Autre souci : la mauvaise gestion des collisions, ce qui apparaît comme un sacré inconvénient dans des niveaux fouillis où les carcasses de voitures et autres débris s'accumulent dans tous les coins. Ainsi, on se retrouvera régulièrement coincé contre des murs invisibles ou même contraint de passer sur un bonus à plusieurs reprises pour que votre avatar daigne se l'approprier.
Côté contrôle de votre personnage, tout semble à peu près correct mais il m'a semblé avoir à subir un peu de latence entre la pression d'un bouton et son résultat à l'écran. Certains niveaux vous placeront parfois au volant d'un buggy, d'une navette ou d'un bateau, pour des sessions de shoot divertissantes mais peut-être un peu plus délicates à maîtriser que les phases à pied. Conseillons tout de même aux PCistes de privilégier l'utilisation d'une manette si cela est possible, car le jeu semble avoir été développé dans une optique console et se montrera donc plus docile qu'avec un clavier et une souris. En bref, on ne criera pas au génie, mais Monster Madness : Battle For Suburbia pourra tout de même satisfaire les joueurs en mal d'action, si ces derniers parviennent à mettre la main dessus en occase et si ils disposent de potes prêts à vaporiser de la viande avariée.
- Graphismes13/20
Le jeu tourne avec le désormais célèbre Unreal Engine 3, pour un résultat honnête mais pas franchement impressionnant, et parfois même entaché par quelques vilaines saccades. Tout ce qui se trouve à l'écran remue et tombe en morceaux, afin d'accentuer le sentiment d'évoluer dans le chaos le plus complet. Notons enfin l'abus de cet effet de "flou" que l'on retrouve maintenant dans presque tous les titres next-gen.
- Jouabilité10/20
Rien de particulièrement original dans ce domaine, puisque le jeu demande surtout de marteler les touches d'attaque. Outre les soucis de collisions, on déplorera surtout les sérieux problèmes de caméra (en coop notamment) qui rendent l'action encore plus confuse qu'elle ne l'est à l'origine, ce qui n'est pas peu dire !
- Durée de vie12/20
L'aventure principale peut se terminer en une huitaine d'heures en Normal ou Difficile, mais on comptera surtout sur l'orientation multi que les développeurs ont voulu donner à leur soft. Malgré cela, il y a fort peu de chance que les joueurs s'attachent assez à cet univers pour y passer des nuits entières. On terminera le jeu une fois, on s'essaiera à quelques parties multi et hop, direction le placard.
- Bande son12/20
Les musiques sont honnêtes, bien que très répétitives. Les doublages anglais sont de qualité et semblent avoir été étrangement édulcorés lors de leur transcription dans les sous-titres. Quant aux bruitages, il sont tout à fait corrects sans apporter quoi que ce soit de franchement marquant.
- Scénario9/20
Monster Madness a beau traiter de zombies, il n'en reste pas moins très bon enfant, avec ses monstres qui ne font pas peur et ses cinématiques débiles. L'histoire, présentée sous la forme de sympathiques planches de comics, n'a guère d'importance et ne marquera pas les esprits. En même temps, ce n'est pas pour ça qu'on est là...
Monster Madness : Battle For Surburbia est un titre sans prétention qui parviendra peut-être à séduire les joueurs en manque d'action et qui n'ont pas envie de se compliquer la vie. Au fond, son principal défaut est de ne pas offrir aux gamers la possibilité de parcourir la campagne ensemble sur le net. Pour le moment, il ne mérite sans doute pas son prix et on conseillera donc aux futurs acquéreurs d'attendre de le trouver en occasion.