Attendu comme le messie par les amateurs de FPS, Crysis prend son temps et nous fait languir. Mais cette attente que nous fait subir Crytek a toutes les raisons d'être tant quelques minutes passées sur le jeu donnent une folle envie d'y retourner. Pas d'aliens ni de glace dans ce premier niveau offert à nos paluches avides puisqu'il semble tiré du début du jeu mais une bonne tripotée de soldas de l'armée nord coréenne venus se frotter à nos aptitudes de super soldats. Ce premier contact nous a donc donné l'opportunité de découvrir les contrôles du jeu et de savoir comment faire usage des diverses spécificités de l'armure que l'on a déjà fréquemment vue à l'oeuvre.

D'un simple clic sur le bouton central de la souris, on accède donc au menu des fonctions spéciales de cette tenue, il suffit alors d'orienter la souris vers l'une d'entre elles pour la sélectionner. Les "pouvoirs" conférés par cette nano technologie n'ont ceci dit en soi rien de très original. Le joueur en fera usage pour se rendre plus résistant, invisible façon Prédator, plus rapide et capable de faire des bonds de Jedi ou encore pour obtenir une force herculéenne qui enverra vos ennemis valdinguer à plusieurs mètres, voire de défoncer un arbre ou un bâtiment de tôle ou de bois... Des aptitudes poussées à l'extrême puisque la vitesse par exemple n'est pas un malheureux sprint mais bien une conséquente accélération qui rendrait presque le contrôle délicat. Autant de fonctionnalités qui autorisent diverses approches d'un même problème, de la furtivité à la destruction massive, le level-design permettant précisément cette liberté d'action comme on le verra plus tard. Autre joyeuseté de la tenue, la modification des armes, simple comme bonjour puisqu'il suffit d'appuyer sur C pour lever n'importe quelle arme en sa possession et voir apparaître les points customisables. Ajout d'une visée laser, d'une lunette, on compte entre 3 et 5 upgrades selon les armes. Et pour en finir avec les commandes amusantes du jeu, on mentionnera la touche F grâce à laquelle on peut se saisir d'un ennemi à la gorge pour l'utiliser comme bouclier humain ou le projeter contre un mur. Le tout répondant à merveille avec une prise en main immédiate.

Inévitablement, on ne peut que comparer Crysis à Far Cry. En matière de level-design, on sent bien que Crytek souhaitait pousser plus loin le travail accompli dans son premier titre. Chaque mission possède ses objectifs linéaires que l'on devra accomplir dans un ordre progressif mais les voies sont nombreuses dans cet environnement qu'on qualifiera pour l'heure de semi-ouvert, faute d'avoir réellement eu le temps de tester des milliers de possibilités. Toujours est-il qu'on a largement de quoi choisir sa façon d'aborder une situation. On pourra s'approcher furtivement pour liquider en toute discrétion quelques soldats avant de commencer à défourailler sévère à coups de grenades et de mitrailleuses ou même se servir de l'environnement pour faire un peu de ménage. Un arbre qui tombe sur une tête, ça n'est en effet pas un match très équilibré. De toutes façons, vous aurez de nombreuses occasions de varier les plaisirs car les soldats ennemis ne manquent pas et offrent des combats d'une intensité certaine. En dépit de quelques petits bugs d'intelligence artificielle tout à fait dans l'esprit "démo E3", le camp adverse adopte des comportements tout à fait crédibles et retors. Certains sont suffisamment bêtes et méchants pour vous foncer dessus mais d'autres restent à couvert, se déplaçant en évitant de s'exposer afin de venir vous prendre à revers, pire, en laisser filer, c'est être certain qu'ils reviendront avec des renforts, qu'il s'agisse d'infanterie, de jeeps armées ou même de bateaux. Le nombre d'ennemis et leur I.A. donnent véritablement lieu à des combats très dynamiques, en position de force, il peut arriver que l'on soit obligé de changer de tactique suite à l'arrivée de renforts qui nous renvoient au vestiaire, nous contraignant à laisser tomber l'option Force pour opter pour l'invisibilité et filer se planquer deux minutes.

Et ce dynamisme est encore renforcé par la physique de Crysis. Tout ce qui peut être détruit l'est. A force de tirer sur un abri en bois servant de couverture à un soldat, on finit par le faire voler en éclats, les grenades font chuter les palmiers, la poussière vole et nous aveugle, bref, les fusillades ont une véritable présence. Et cette physique est évidemment accompagnée d'une plastique à toute épreuve. Ce n'est pas un scoop, mais Crysis nous remet la même baffe que nous avait donnée Far Cry à son époque, renvoyant tout le reste au placard. Evidemment, il reste à savoir ce que donnera le jeu sur diverses configurations, la démo présentée ayant parfois souffert de quelques aléas de framerate. Mais le titre n'étant pas terminé, on n'en tirera pas de conclusions. En attendant, Crysis a aujourd'hui confirmé qu'il était parti pour disputer le titre de meilleur FPS de l'année.