On nous avait promis du changement pour Condemned 2, tout semble indiquer qu'il est au rendez-vous, c'est du moins ce qu'on se dit en sortant de la présentation du titre chez Sega.
Suite plus ou moins directe du premier volet, Condemned met toujours en scène les malheurs de son héros Ethan Thomas qui ressort passablement secoué par les événements récents qu'il a endurés. Il lui faudra pourtant remettre le couvert une seconde fois. Si Condemned 2 conserve toute la "glauquitude" de son grand frère, il apporte son lot de nouveautés et d'améliorations, à commencer par son aspect graphique plus soigné sur le plan technique via des textures plus fines, des environnements plus interactifs, un soupçon de gestion de la physique et des cut-scenes interactives. Ces séquences permettant de renforcer la narration ne cassent en effet pas le rythme du jeu puisqu'il s'agit simplement de passages scriptés. A titre d'exemple, si vous êtes en présence d'un autre personnage avec lequel s'engage une conversation, à certains moments clefs, il vous sera possible d'opter pour une attitude particulière en appuyant sur la touche A lorsqu'un signal apparaît brièvement à l'écran. Le but étant de laisser le nouvel aspect bad boy du héros. Les réactions provoquées par l'interaction iront ainsi du geste très peu courtois à l'adresse d'un personnage au violent coup de pied dans une grille bloquée venant remplacer une simple écoute attentive des propos de l'interlocuteur ou une façon moins rude d'ouvrir la grille.
La suite de la démo nous aura permis de constater les améliorations apportées au système de combat plus riche mais également plus violent qu'auparavant. Ce système se décompose en 4 points qui sont autant de façons d'aborder une baston. Le combat à mains nues s'enrichit de nouvelles possibilités, autres que le simple bourre-pif, puisqu'on pourra balancer des crochets, des uppercuts ou des directs en pleine poire. Viennent ensuite les armes récupérées dans le décor, héritage du premier épisode, qui peuvent à présent être lancées sur les ennemis. Mais cette interaction avec le décor se prolonge aujourd'hui dans les "finish moves". Relativement limités à l'origine, ils se montrent plus nombreux dans cette suite et revêtent un caractère contextuel. Une fois un ennemi sonné, il suffit de l'empoigner pour lui jeter la tête contre un mur, dans un écran de télé ou même carrément dans un container à ordures. Enfin, des mouvements secrets et débloquables viendront compléter le tableau, dont des techniques de désarmement. Plus longs et surtout plus pêchus, les combats témoignent de la nervosité accrue du jeu dont le héros se déplace de manière sensiblement plus rapide et peut désormais sprinter sans limite. Que l'on n'aille cependant pas croire que le titre sacrifie l'atmosphère à l'action, l'ambiance horrifique répondant toujours à l'appel. Diverses astuces viennent d'ailleurs renforcer la narration, notamment le recours aux QTE, des séquences de cinématiques interactives dans lesquelles il s'agira d'appuyer sur la bonne touche au bon moment.
Autre composante du jeu qui a grandement progressé, l'analyse des indices. Reléguée au rang de tâche automatisée dans Condemned premier du nom, elle prend ici une toute autre ampleur. En premier lieu, elle n'est pas obligatoire mais fortement recommandée malgré tout et surtout, elle se trouve abandonnée à votre propre jugement. Si vous découvrez un cadavre, il faudra choisir quelle partie en étudier via des menus contextuels. En observant le visage, il convient de choisir si le corps est celui d'un homme ou d'une femme, âgé ou pas. En pointant le badge qu'il a dans la main, on pourra l'identifier comme étant un agent de police et confirmer son identité en comparant son matricule à sa photo. Arrive ensuite l'analyse du traumatisme subi, la cause du décès. En l'occurrence, on ne tarde pas à trouver une plaie par balle dont il va falloir déterminer s'il s'agit d'une plaie entrante ou sortante (tir au torse ou dans le dos). L'examen des traces de sang repérées en se servant de la lumière noire fera apparaître que l'homme n'a pas été tué ici mais seul votre jugement vous dira s'il a été traîné, porté ou s'il a rampé. Bref, cette fois-ci, Monolith fait réellement appel à vos capacités de déduction et tire finalement profit de l'excellente idée de l'analyse des preuves. De plus, une fois l'analyse terminée, une reconstitution du crime à la mode des Experts viendra vous récompenser.
En marge de la campagne solo classique, Condemned 2 offrira un mode de combat en arène. Après avoir choisi le nombre d'adversaires souhaités et les armes mises à disposition, Ethan se rendra ainsi dans une ruelle sombre pour se livrer à des bastons dans le pur esprit Fight Club. Fonctionnant comme un mode Survival dans lequel le but est simplement de tenir le plus longtemps possible, cette section de jeu fut l'occasion de constater la richesse du combat au corps, chose rarissime pour un FPS, tout en laissant entrevoir quelques interactions amusantes. Saviez-vous qu'en jetant une bouteille d'alcool sur un adversaire avant de lui envoyer un coup de tazer, on pouvait lui donner un sacré coup de chaud ? Un combo qui, nous expliquent les développeurs, est un aperçu de ce dont ils ne souhaitent pas parler pour l'heure : le mode multijoueur de Condemned 2. Prenez ce couple gagnant et pensez "action coopérative", vous aurez une idée du message qu'ils ont voulu faire passer. Maintenant, on attend la suite les gars, parce que là, vous nous avez quand même bien chauffés.