Encore une fois, c'est au studio Vicarious Visions que l'on doit cette nouvelle adaptation vidéoludique des pérégrinations pelliculées de l'ogre vert et de ses acolytes. Et lorsque l'on observe les images qui ornent cette superbe page web, on serait presque tenté de faire quelques comparaisons hâtives avec un autre titre issu des mêmes développeurs, à savoir Spider-Man 3... Oui, dit comme ça, c'est plutôt inquiétant. Mais rassurez-vous, même si Shrek Le Troisième possède en effet quelques ressemblances avec les aventures de l'araignée en collants, comme par exemple l'omniprésence du stylet, l'approche sera toute de même bien différente. En effet, en lieu et place des échauffourées musclées du prince des arachnides, nous trouverons plutôt ici quelques énigmes qui ne pourront être résolues qu'en associant les divers talents des membres la Shrek team.

Mais avant de nous lancer avec dévotion dans la description de cet agréable concept, passons quelques secondes à retracer la trame scénaristique, que l'on imagine d'ailleurs très proche de celle du long métrage. Au début de l'aventure, Shrek et le ronronnant Chat Potté au si délicieux accent ibérique se retrouvent donc convoqués par le roi mourant du royaume de Fort Fort lointain. Le monarque leur demande d'aller trouver le nouvel héritier du trône, non pas Shrek (un ogre couronné, ça fait tout de même désordre), mais Arthur, un cousin éloigné. Voilà donc nos deux compères prêts à risquer leur vie pour tenter d'accomplir la dernière volonté du roi. S'ils ne tarderont guère à dénicher l'héritier, le chemin du retour se montrera beaucoup plus périlleux, puisque l'immonde Prince Charmant fera tout son possible pour empêcher l'arrivée du futur roi. Quant à l'Ane, il se contentera du rôle de conteur et n'interviendra qu'entre les niveaux, pour une excellente prestation qui plus est.

Shrek Le Troisième nous propose donc d'aider les trois protagonistes à rejoindre le royaume de Fort Fort Lointain. Et ce seront près de 16 niveaux plate-formiques, répartis en quatre mondes répondant chacun à une thématique différente (une forêt, une grotte, un château et un port infesté de pirates), que vous devrez parcourir avant de vous remplir la panse lors de la cérémonie de couronnement du nouveau roi. Ces niveaux sont logiquement semés d'embûches et peuplés de sbires de Charmant et de 3 petits boss peu vindicatifs. Compte tenu de la relative facilité du titre, cela fait tout de même léger. Comme j'y faisais allusion plus haut, le soft joue sur la complémentarité des personnages, qui sont tous présents en même temps de le niveau. Chacun d'entre eux dispose bien sûr de capacités propres. Shrek peut, par exemple, se servir de sa force herculéenne pour vaporiser des murs (de même que les méchants). Arthur pourra se servir de son bouclier pour frapper ennemis et mécanismes à distance, surfer sur l'eau et protéger accessoirement sa caboche contre maints dangers. Quant au félin à bottines, il sera le seul en mesure de sauter et de se faufiler dans les passages trop étroits pour le reste de la compagnie. Une répartition des talents étonnante qui semblera vraiment très artificielle, et parfois même frustrante.

Il existe un bon nombre de mécanismes qui ne réagiront qu'à un ou plusieurs des personnages, à vous donc de trouver des solutions pour y accéder avec le ou les personnages voulus. En pointant votre stylet sur le portrait d'un des héros, vous en prendrez automatiquement le contrôle. A vous de voir si vous souhaitez laisser les autres en arrière, ou si vous décidez de les entraîner dans votre course éperdue vers la sortie. Pour ce faire, vous devrez coller votre héros à l'équipier désiré, et pointer ce dernier sur l'écran tactile. Un concept intéressant mais peu pratique, car il faudra bien se mettre en position, au millimètre près, sous peine de ne pas pouvoir former d'équipe. Dommage, puisque l'essentiel du jeu repose sur ce principe particulier. De manière plus générale, le contrôle au stylet manque un peu de précision. Car si on se déplacera avec les boutons de la console, toutes les autres actions, des sauts à l'utilisation de capacités spéciales, passeront par la volonté de l'écran tactile. Il faudra par exemple donner un coup de stylet vers le bas pour que le Chat Potté effectue une roulade, ou tenter de tracer un trait dans la direction d'une cible pour qu'Arthur lance son bouclier. Et si la plupart des joueurs s'adapteront sans trop de mal à ce type de gameplay et s'affranchiront de ses petits défauts, ils se lasseront vite d'un level-design qui fait la part belle à la répétition.

Shrek Le Troisième se présente donc comme un titre sympathique, mais qui comporte de trop nombreux défauts pour satisfaire longtemps les joueurs. Seuls les futurs fans du nouveau film lui accorderont peut-être un peu d'attention. C'est vraiment dommage, car le concept de base méritait d'être mieux exploité, comme le montre la GBA.