Sachez-le d'emblée, le statut de SOCOM : U.S. Navy SEALs : Combined Assault n'est pas aisé à définir. Véritable successeur du troisième épisode sorti en avril 2006, ou simple excroissance vidéoludique de ce dernier ? La question est légitime puisque les quelques améliorations apportées par le soft à la formule SOCOM restent assez minimes et ne permettent pas véritablement de différencier cet opus de son prédécesseur. Ne comptez donc pas sur ce «nouvel» épisode pour offrir un souffle régénérateur à une série vieillissante. Loin de moi l'idée de déprécier un soft qui réutilise avec un certain succès un système de jeu qui a déjà fait ses preuves, mais beaucoup de joueurs, habitués de la série, seront peut-être déçus de ne pas découvrir ici d'évolution notable. Partant du principe qu'un commando bien briefé en vaut deux, je me lance maintenant dans une description plus terre à terre de ce que vous réserve cette dernière galette.

SOCOM : U.S. Navy SEALs ne déroge pas à la règle instaurée par les développeurs et se destine avant tout aux parties multijoueurs. Cela dit, le dernier bébé de Zipper Interactive offre tout de même une bonne petite campagne pleine d'immondes terroristes aux projets crapuleux, d'innocents à sauver, de tanks à atomiser et d'installations à plastiquer. C'est cette fois sur les terres de la jeune république imaginaire d'Adjikistan que vous remplirez ces difficiles missions, des missions qu'on trouvera sans doute un peu moins bien liées entre elles que par le passé. Ce qu'on expliquera peut-être par le fait que vous pourrez dans une certaine mesure choisir l'ordre des opérations à effectuer. Mais qu'on se rassure, tous les mécanismes de base de la série sont bien présents : vous mènerez toujours au combat votre équipe de 3 spécialistes, que vous pourrez scinder en deux escouades et contrôler par le biais du casque, à l'aide d'une arborescence d'ordres accessible à la moindre pression d'un bouton, ou encore en vous contentant de donner des ordres contextuels à l'aide de la gâchette gauche. Outre divers véhicules à manipuler (de la jeep au canot à moteur), vous pourrez bien sûr faire trempette et vous immerger pendant près de 20 secondes pour échapper aux gardes.

L'ennui justement, c'est que les adversaires en question sont toujours aussi demeurés que par le passé. Les bonshommes aiment à se coincer dans des éléments du décor, ou à ignorer la disparition soudaine de la boîte crânienne de leur camarade de chambrée. Vos alliés ne sont pas en reste, et il ne sera pas rare de devoir répéter un ordre plusieurs fois avant que ceux-ci ne daignent esquisser le moindre mouvement. Pire, certains de vos guerriers semblent avoir développé une rancoeur toute particulière à votre égard et se feront une joie de contrarier vos plans en choisissant des itinéraires complètement aberrants pour atteindre un objectif, exposant ainsi les sérieux problèmes de pathfinding du soft. Enfin, vos hommes ne feront que trop rarement preuve d'initiative et se contenteront la plupart du temps de se faire tirer dessus sans réagir, attendant patiemment et dans la douleur que vous leur intimiez l'ordre de faire feu. Bref, ce sont avant tout de nouveaux niveaux qu'offre cet ultime volet PS2 de la série, mais l'essentiel reste trop similaire à ce que nous connaissions déjà, avec tous les petits défauts que cela implique.

Mais attachons-nous maintenant au gros morceau de ce SOCOM flambant neuf (ou presque), à savoir son mode multijoueur. Le testeur médisant, malgré toutes ses critiques, ne peut pas s'empêcher de se réjouir à l'idée de pouvoir enfin bénéficier d'un mode coopératif qui permettra à quatre combattants de la liberté de parcourir la campagne le pad à la main et le persil entre les doigts de pieds. Ca, ça fait tout de même plaisir. Exit les coéquipiers benêts ! Autre détail sympathique, en ligne, vous aurez la joie d'affronter vos congénères réactionnaires restés sur SOCOM 3 : U.S. Navy SEALs. Il faudra cependant que le serveur ait limité sa sélection de maps à celles déjà disponibles dans le 3. C'est certes appréciable puisque vous vous retrouverez avec un bon nombre d'adversaires potentiels, mais c'est tout de même dommage d'acheter un nouveau jeu pour ne jouer que sur d'anciens niveaux. Comme dirait notre chère Evelyne Thomas, c'est votre choix.

SOCOM : U.S. Navy SEALs : Combined Assault ajoute bien sûr son quotat de nouvelles maps multi, qui semblent pour la plupart intéressantes et variées. Celles-ci parviennent généralement à concentrer l'action vers des points chauds et rendent donc la préparation des affrontements, la coordination et la connaissance du terrain absolument indispensables pour espérer triompher. Mention spéciale pour «Représailles» qui ravira les snipers les plus sournois de la galaxie. Comme d'habitude, vous retrouverez en ligne toute une série de campeurs et de rushers fous, ce qui me fait dire qu'on appréciera sans doute plus quelques parties avec un groupes d'amis bien organisés plutôt que de faire le loup solitaire. A moins bien sûr que vous ne soyez un inconditionnel des matchs à mort, qui tendent cependant à trop traîner à longueur. En effet, le fait de disposer d'immenses niveaux jouables à 32 transformera en effet quelques duels en errances sans fin. Enfin, signalons que le titre offre bien entendu toute l'infrastructure que les joueurs ont appris à connaître : les filtres pour la sélection des parties, ainsi que la création et la gestion de clans.

Bref, SOCOM : U.S. Navy SEALs : Combined Assault ne réinvente rien et se contente d'améliorer ce qui faisait déjà sa force : son mode multijoueur. Le solo en revanche n'a pas profité de cet élan vers le mieux et reste assez quelconque et peut-être même légèrement inférieur à celui de son prédécesseur. Soldats, vous savez désormais à quoi vous en tenir !