A l'inverse du film, le jeu vidéo Pirates des Caraïbes : Le Secret du Coffre Maudit n'aura pas marqué les esprits. Pourtant, Disney n'a pas lâché l'affaire et nous propose une seconde fournée avec un nouveau titre sur DS. Adaptation du troisième film, ce dernier compte bien redorer le blason vidéoludique de Jack Sparrow. Hélas, le pari n'est pas réussi car le jeu est tout aussi moyen que son prédécesseur.
Source intarissable de revenus pour les éditeurs, les adaptations de grosses licences cinématographiques sont légion dans l'univers du jeu vidéo, mais bien peu arrivent à véritablement convaincre. Cette fois-ci, c'est encore une fois manqué puisque Jusqu'au Bout du Monde ne déclenchera pas un enthousiasme débordant. Contrôlant au choix Will Turner, Elisabeth Swann ou le Capitaine Barbarossa, le joueur va devoir s'embarquer pour parcourir le monde et délivrer jack Sparrow retenu prisonnier de l'antre Davy Jones. Les niveaux (très linéaires) vous mèneront à Singapour, sur la baie de l'épave, sur la plage des Sables Noirs...
Le jeu est un mélange entre plusieurs genres. Il y a tout d'abord quelques phases de plate-forme où vous devrez sauter pour éviter pièges et trous béants, un peu d'aventure symbolisée par les quelques "énigmes" que l'on rencontre ici et là (il vous faudra par exemple allumer des bougies pour ouvrir certaines portes) et enfin, de l'action, beaucoup d'action. L'essentiel du soft consiste en effet à trucider les nombreux adversaires qui se dresseront devant vous. Hélas, la panoplie de coups dont vous disposez est vraiment faiblarde. Bref, les combats se suivent et se ressemblent. Au fil de l'aventure, vous trouverez quelques items qui se placeront automatiquement dans votre inventaire et qui vous seront utiles pour progresser. Par exemple, un long bâton sera utilisé pour vous permettre de franchir de grands précipices à la manière d'un sauteur à la perche. Pour sélectionner tel ou tel item, il vous suffit de le sélectionner à l'aide de l'écran tactile. Pratique.
Le stylet est aussi de la partie lors des combats contre les boss qui, très classiquement, vous attendent à chaque fin de niveau. Pour les frapper, il faut en effet dessiner des lignes sur l'écran. Faire un trait de la gauche vers la droite déclenchera un coup latéral, une ligne de haut en bas un coup vertical... Au fil de l'aventure, vous pourrez apprendre de nouveaux coups plus puissants, par exemple un coup de biais qui s'effectue en faisant une sorte de U sur l'écran tactile. Pour parer les attaques adverses, il vous faut appuyer sur une des touches du pavé directionnel en fonction de la direction d'où provient le coup. Ce système de combat contre les boss n'est pas très convaincant car un gros temps de latence se fait sentir entre le moment où vous faites le dessin et son exécution. Les affrontements en pâtissent et se révèlent lents et peu rythmés. En plus, pour terminer le combat, il ne suffira pas de vider sa barre de santé car il faut aussi le désarmer. Cette action se fait en reliant les points d'un symbole qui s'affiche à l'écran lorsque votre ennemi est en mauvaise posture. Le timing de la manipulation est très important et il est vraiment pénible de devoir tenter à plusieurs reprises cette action alors que l'adversaire a déjà sa jauge de santé à 0.
En dehors des combats, le stylet est aussi utilisé dans trois mini-jeux. Le premier est un simple jeu de dés (le Menteur) jouable en solo ou en multijoueur. Les deux autres sont inclus dans l'aventure solo et se déclenchent lorsque le joueur essaie de forcer un coffre ou une porte. Dans le premier cas vous devez ouvrir un cadenas en traçant une courbe rapidement et sans toucher les gorges. Dans le second, il faut placer un engrenage au bon endroit et le faire tourner pour déverrouiller la porte. Ces petites séquences se répètent tout au long de la partie et sont assez ennuyeuses puisqu'il n'y a absolument aucun challenge. En plus d'être faciles, vous pouvez en effet les recommencer autant de fois que vous le voulez. Bref, pas très intéressant. Au final, avec son côté ultra-linéaire, ses combats mous et répétitifs, Pirates Des Caraibes : Jusqu'Au Bout Du Monde ne fait pas beaucoup mieux que son prédécesseur.
- Graphismes13/20
Les capacités 3D de la DS ne sont pas fantastiques mais Amaze Entertainment nous propose tout de même quelque chose d'assez propre et surtout de très fluide. Reste que l'on aurait aimé un peu plus de variété au niveau des décors et des ennemis.
- Jouabilité10/20
L'écran tactile facilite les manipulations dans l'inventaire. En revanche, pour ce qui est des combats contre les boss où vous devez utiliser le stylet pour donner des coups, son intérêt est nettement plus discutable car il rend les affrontements peu rythmés. Quant aux deux mini-jeux permettant d'ouvrir les portes et les coffres, ils n'offrent aucun challenge.
- Durée de vie11/20
Pas franchement long, le titre est surtout très répétitif ce qui ne pousse pas à avoir envie de voir la fin. Les combats par exemple souffrent du manque de variété des coups.
- Bande son13/20
La bande-son pâtit un peu du manque de variété des thèmes. Heureusement que les bruitages et les voix en anglais sont agréables.
- Scénario12/20
Il sera difficile à ceux qui n'ont pas vu les films de comprendre tous les tenants et aboutissants de l'histoire.
Cette version DS est loin d'être désagréable à parcourir, mais les développeurs ont visiblement manqué d'ambition ou de temps pour nous proposer quelque chose d'un peu plus riche sur le plan du gameplay et de plus varié au niveau des phases de jeu. En l'état, le titre est assez répétitif et n'arrive pas à combler toutes nos attentes.