Adapter les jeux du net pourrisseurs de productivité sur consoles portables devient une étrange manie ces derniers temps. Reconnaissons que nombre d'entre eux se prêtent à l'exercice tant leur concept se veut simple et accrocheur. Malheureusement, la simplicité parfois, ça lasse.
Diner Dash se propose donc de vous faire vivre via un jeu de réflexes la vie trépidante d'une serveuse en restaurant. Pour le coup, je parierai bien que ceux qui ont donné naissance au titre doivent avoir quelque expérience du service puisqu'ils ont réussi à restituer le caractère effréné de ce boulot et surtout cette haine profonde que l'on finit par vouer aux clients jamais contents. Vous êtes donc Flo, jeune propriétaire d'un fast-food à l'américaine dans lequel on sert vite et en abreuvant le client de café gratuit afin qu'il garde le sourire. Votre lieu de travail se divise en deux segments, à gauche, vos clients faisant la queue, à droite les tables sur lesquelles il va falloir les installer, le comptoir et la desserte. Pour naviguer entre les différents points, on utilise le stylet de la DS. La base est simple, vous attrapez un groupe de clients, qu'ils soient seuls, en duo, trio ou quatuor et vous les installez sur une table adaptée. Après quelques secondes, on prend leur commande, on l'apporte au comptoir, petite attente, paf, le plat est prêt on les sert, une fois le repas terminé, on encaisse et on emmène les plats vides à la desserte.
Evidemment, les choses ne tardent pas à se corser. Il faut gérer son timing, si vous avez gavé avec des couples les tables pour 4, les groupes du même nombre vont attendre et seront mécontents, leur jauge de bonheur va se vider et ils finiront par partir. Idem si vous tardez trop à prendre les commandes, à servir ou à desservir. En quelques secondes, votre restaurant est plein et vous n'avez plus qu'à courir dans tous les coins en réfléchissant aux tables prioritaires selon les clients qui attendent sans pour autant négliger les autres. Puis viennent les cas particuliers. La famille en premier lieu, celle qui vient avec un bébé, aura besoin que vous lui installiez une chaise haute et que veniez fréquemment nettoyer les verres renversés ou que vous ne traîniez pas au service, sans quoi, bébé va pleurer et déranger les autres clients. Les tables réservées à une heure fixe (indiquée à l'écran) doivent être honorées alors gare à vous si l'emplacement n'est pas libre car le client n'ira pas ailleurs et préférera partir. La femme d'affaires est dans une situation similaire, elle est pressée, très pressée et en plus, elle ne veut pas être assise près d'un bambin pleurnichard. Bref, tout est fait pour que vos réflexes et votre capacité d'anticipation soient mis à rude épreuve. Heureusement, la machine à café tourne à plein régime pour faire patienter les clients.
Pour vous récompenser de vos efforts, vous obtiendrez à chaque niveau franchi la possibilité de personnaliser votre restaurant. Le choix est toutefois bien maigre en la matière avec une ou deux options de décoration qui se battent en duel. Il n'y a là rien de vraiment trépidant. Contrairement au jeu en lui-même qui devient vite très nerveux, une partie se déroule sans aucun temps mort et tout va à cent à l'heure. Concept simple, complications nerveuses, c'est souvent le secret d'une formule accrocheuse. Et justement, la sauce prend dans Diner Dash. Mais un temps seulement car si d'autres jeux ultra répétitifs parviennent à masquer cet aspect, Diner Dash a plus de mal. On le ressent assez aisément, il suffit de constater que lorsqu'on plante un niveau plus de deux fois, on commence à avoir du mal à trouver le goût de le refaire. De plus, l'interface n'est pas toujours au top de sa forme. Naviguer entre les sections gauche et droite du restaurant est une perte de temps et lorsqu'on attrape des clients, le retour en salle peut être chaotique, au point qu'on les lâche sur une mauvaise table. Autre petit accroc, on se perd parfois dans les commandes, même si elles sont symbolisées par un numéro, dans la précipitation, il n'est pas toujours évident d'identifier la bonne table et le numéro de plat qui va avec. Petit numéro, petit écran, ça ne facilite pas les choses. Bref, si on accroche quand tout va bien, les premiers heurts ont vite raison du capital sympathie du jeu qui, sans tomber à zéro, prend un coup dans l'aile.
- Graphismes10/20
Techniquement, tout ça tiendrait à l'aise sur une GBA, les pixels sont assez grossiers, les couleurs pas franchement subtiles, mais le design naïf aide à faire passer la pilule.
- Jouabilité12/20
Le principe est aussi simple que la prise en main. On adhère rapidement au rythme trépidant du jeu mais on se lasse finalement assez vite. Certaines imprécisions ont parfois tendance à nous perdre et à agacer un poil.
- Durée de vie12/20
Outre la possibilité de se lasser avant d'en voir le bout, Diner Dash reste un jeu de réflexes qui ne dure qu'un temps. Mais comme nombre de titres de ce genre, on peut toujours y revenir après l'avoir laissé dormir dans un tiroir. Jugement mi-figue mi-raisin en somme.
- Bande son10/20
Comme pour l'aspect graphique, la bande-son sonne vraiment comme de la GBA, le thème musical est heureusement discret, les effets presque inexistants. Si la grogne des clients ne servait pas à ne pas les oublier, on couperait le son sans problème.
- Scénario/
Diner Dash, à la fois très sympa et très gonflant. Un cas d'école, quelque part, du jeu de réflexes répétitif par nature mais qui a trop de mal à le faire oublier. A essayer sur le net dans sa version d'origine pour voir si vous accrochez au point d'investir dans une itération de poche.