Peu de joueurs se souviennent encore que Death Jr. fut en fait un des premiers jeux présentés pour illustrer les capacités graphiques de la PSP. Retardé à plusieurs reprises, le titre avait finalement fini par voir le jour en 2006 mais n'était pas parvenu à marquer les esprits. Un an après, le fils de la Mort, toujours en phase d'apprentissage, a revu sa copie et retourne sur PSP pour fendre à nouveau l'air de sa faux.
Ce qui est certain, c'est que Death Jr. n'a pas vendu son âme au diable, et que dès l'instant où vous vous lancerez dans votre première partie, vous retrouvez l'univers particulier du précédent opus. Un univers qui semblait déjà beaucoup emprunter à Medievil ainsi qu'aux réalisations de Tim Burton. Aux Etats-Unis, Death Jr. s'est même vu transformé en héros de bande dessinée et on sera donc surpris de découvrir ici un scénario sans profondeur ni réelle originalité. La cinématique d'introduction, caractérisée par un humour aussi gras que la nourriture qu'elle met en scène, nous permet d'observer le père de Death Jr, la Grande Faucheuse elle-même, se faire capturer par une créature tout aussi verdâtre que belliqueuse. On nous révèle ensuite que Death Jr. et sa petite amie, la bien nommée Pandora, sont en fait responsables de l'apparition de ce monstre chlorophyllé. Confrontés à la disparition du paternel et déterminés à ne pas voir son nom apparaître dans la rubrique nécrologique du journal local, les deux garnements partent donc à sa recherche à travers toute une tripotée de niveaux plate-formiques infestés d'ennemis.
Au début du jeu, vous devrez donc choisir entre un de ces deux personnages, sans qu'il vous soit possible d'en changer par la suite. En dehors de quelques cinématiques écourtées voire même carrément supprimées lorsqu'on jouera avec la jeune demoiselle, l'aventure restera identique quel que soit votre choix, d'autant que les deux compères se manipulent exactement de la même manière. L'idée sympathique cependant, sera qu'on pourra cette fois parcourir l'aventure en coopération avec un ami, si celui-ci dispose d'un exemplaire du jeu. Mais là encore, rien n'a été spécifiquement prévu pour tirer parti de ce mode de jeu, aucune action à réaliser à deux en même temps ou quoi que ce soit de cet ordre. Death Jr, aussi appelé DJ, dispose d'une faux qui lui servira indistinctement à découper les nombreux ennemis ainsi qu'à s'accrocher à des branches ou à des rebords. Le petit squelette pourra de plus faire tournoyer son instrument de travail au-dessus de son crâne, comme une hélice, afin de ralentir sa chute et ainsi atteindre des plates-formes éloignées. Pandora est elle équipée d'un fouet qu'elle pourra solliciter exactement de la même manière. Si on ne disposera pas de beaucoup d'attaques différentes au début, la collecte d'orbes jaunes réparties un peu partout dans les niveaux devrait par la suite vous permettre d'étendre votre palette de coups. DJ comme Pandora pourront également utiliser des armes à feu et transformeront ainsi le titre en une sorte de shooter plate-formique énergique. Là encore, on pourra récolter quelques bonus et autres améliorations afin d'augmenter l'efficacité de notre armement. Bref, Death Jr. II : Root Of Evil tente donc de combiner avec plus ou moins d'habileté des phases où l'on sautillera comme un beau diable et d'autres où l'on devra faire succomber des vagues successives d'ennemis très nombreux et variés. En fait, le joueur passera tout de même la plus grande partie de son temps au combat.
Si vous aviez déjà parcouru le premier épisode, vous vous rappellerez sans doute d'un soft sympathique mais difficile à jouer, du fait d'une caméra capricieuse et de contrôles rigides. Malheureusement, si le titre s'est amélioré par rapport à son grand frère, ces petits problèmes seront toujours de la partie, à un degré moindre certes, mais tout de même. Cette fois encore, toute la difficulté réside dans le fait qu'il faudra à la fois gérer les déplacements de votre personnage et la caméra. Celle-ci s'oriente à l'aide des boutons de tranche de la console, une solution plus pratique que par le passé mais qui ne se révélera encore bien trop lourde pendant les difficiles derniers niveaux du jeu. Dans les combats, alors que le titre s'évertue à vous noyer sous le nombre, vous vous contenterez bien trop vite de matraquer les boutons d'attaque sans même discerner vos cibles. L'action se montre souvent confuse, d'autant que le système de lock des adversaires n'est pas particulièrement efficace non plus. En effet, le bougre ne permet pas de changer de cible comme vous le souhaitez et il faudra parfois se contenter de tirer sur un ennemi éloigné alors que 4 ou 5 de ses congénères sont en train de vous refaire le portrait au corps-à-corps. Progresser devient donc davantage une question de chance qu'autre chose.
Enfin, malgré de superbes niveaux répondant tous à un thème particulier, Death Jr. II : Root Of Evil vous apparaîtra comme trop répétitif. On se contentera de vider de leurs habitants de nombreuses zones successives liées entre elles par des petites sessions de grimpe et d'escalade. Un titre sympathique, mais qui n'est malheureusement pas parvenu à se défaire complètement de ses vieux démons. Dommage.
Dans l'incapacité de prendre nos propres images, les screens qui ornent cette page nous sont fournis par l'éditeur.
- Graphismes16/20
Les graphismes du titre font plutôt dans le haut de gamme, même si quelques textures informes ainsi que quelques rares niveaux sans charme viendront jeter une ombre au tableau. On notera surtout les superbes effets de lumières déployés par le titre ainsi que ses effets de particules omniprésents et très réussis. De plus, aucune baisse de framerate n'est à signaler, et ce même quand on sera confronté à une multitude d'ennemis vociférants. Du beau travail.
- Jouabilité9/20
Même rengaine que pour l'épisode précédent : les quelques bonnes idées notamment liées à l'utilisation de la faux de DJ ou du fouet de Pandora sont supplantées par les trop nombreuses lacunes. La gestion de la caméra, bien qu'un peu plus souple que par le passé, se montre encore trop difficile. Les combats sont nerveux, mais peu lisibles et trop chaotiques. Enfin, les deux personnages sont trop semblables pour vous pousser à refaire l'aventure une seconde fois.
- Durée de vie12/20
L'aventure est à peine un peu plus longue que celle de son grand frère. Mais on disposera cette fois de la possibilité de tout refaire avec un collègue. Un petit plus sympathique.
- Bande son15/20
Les voix en anglais nous font plonger directement au coeur d'un bon dessin animé, dommage qu'elles ne soient pas plus nombreuses. Quelques morceaux sont très jolis, d'autres, la plupart en fait, ne serviront qu'à combler le vide entre les nombreux cris et explosions.
- Scénario12/20
Les deux personnages ont beau être adorables à leur façon, ils sont sous-utilisés et il semble que le soft aurait pu nous donner bien plus en matière d'ambiance, d'humour et de situations loufoques. L'histoire est sympathique, mais ne va pas beaucoup plus loin que la traditionnelle lutte entre un méchant avide de pouvoir et des héros dans leur bon droit.
En dépit de ses nombreux problèmes de gameplay, Death Jr II : Root Of Evil offre une bonne petite quantité de bons moments. Quand la caméra ne se met pas en travers du chemin, vous passerez même d'excellents moments. Et c'est lors de ces rares moments de fun que l'on se demandera pourquoi le jeu n'est pas tout le temps comme ça. Dommage, mais peut-être que le prochain épisode, si prochain épisode il y a, saura gommer tous ces vilains défauts trop archaïques. Dommage.