Mettant l'accent sur la magie, ce hack'n slash nous entraîne dans un monde heroic-fantasy où un immortel nommé Modo a été renvoyé sur Terre pour expier ses crimes passés. Désormais dans la peau d'un simple mortel, il n'a cependant pas l'intention de devenir un enfant de choeur mais de reconquérir ses pouvoirs pour anéantir la Terre. Allez-vous choisir de l'aider ou de le combattre ?
Cette décision doit être prise dès le début de la partie puisque vous devez choisir votre alignement dès l'étape de la création du personnage. Que vous soyez bon, neutre ou mauvais influe sur les motivations de votre avatar, mais aussi sur la manière dont le monde le perçoit et sur les quêtes qui lui seront confiées. Hélas, ce système est assez lacunaire et certaines missions ne correspondent pas à votre manière de penser. On aurait préféré quelque chose d'un peu plus flexible nous permettant de faire varier l'alignement en fonction des actions que l'on accomplit. Passons sur ce "détail" et voyons quels sont les différents types de personnages qui sont proposés. Ca ira vite puisqu'il n'y en a que 4 et qu'ils ne sont pas personnalisables. Il y a l'érudit (fort en magie et faible en combat rapproché), la gitane (moyenne en tout), le frère joufflu (sorte de guerrier) et la femme du boulanger (disposant de beaucoup de points de santé).
Quel que soit votre choix, il faudra aussi sélectionner les trois écoles de magie que vous souhaitez apprendre parmi la douzaine disponible (eau, terre, bénédiction, lumière, invocations...). Cela déterminera les sorts auxquels vous pourrez avoir accès. En progressant, vous pouvez obtenir des points pour augmenter votre force, votre intelligence ou votre énergie, ainsi que d'autres qui boosteront vos capacités d'artisanat, de commerce, de réparation... Tout cela permet de personnaliser assez finement les caractéristiques de son personnage. Malheureusement, l'interface est très pénible à utiliser. Peu intuitive, il faut un certain temps d'adaptation avant de la maîtriser. On regrette aussi que l'inventaire soit composé d'énormes icônes qui nous obligent à faire défiler les objets si on veut tous les passer en revue. Quelque chose de plus petit sur un seul écran aurait été fichtrement plus pratique. En tout cas, Dawn of Magic n'est pas très agréable à prendre en main.
Un point intéressant en revanche, concerne la grande liberté qui est laissée au joueur. On peut en effet aller où bon nous semble. Les différentes cartes sont librement accessibles et il suffit de se rendre sur les portails pour passer de l'une à l'autre. De même, il y a de nombreuses quêtes secondaires à accomplir. Le problème avec un tel système, c'est que l'on se sent parfois perdu et que l'on perd de vue notre objectif principal si bien que l'on ne sait parfois plus trop où aller pour faire progresser l'histoire. Mais le principal défaut tient cependant au manque de lisibilité d'ensemble. Déjà en ville, les PNJ ont tous un petit texte au-dessus de la tête pour nous exprimer ce qu'ils sont en train de dire et ça gêne considérablement la visibilité. En situation de combat, ce n'est pas beaucoup mieux puisque l'action se révèle très confuse. Les personnages se confondent parfois avec les décors (en forêt par exemple) et il n'est donc pas rare que l'on perde de vue notre avatar et ses adversaires, surtout lorsque de nombreux effets de sorts sont à l'écran. Dans ces conditions, difficile d'utiliser correctement ses compétences.
C'est encore pire si vous avez choisi l'école de l'invocation. En effet, votre familier a un comportement de surexcité. Il court partout autour de vous, attaque tout ce qui bouge, n'achève même pas un ennemi avant de s'en prendre à un autre... Bref, on finit par ne plus rien comprendre à ce qui se passe tant il y a de mouvements entre les monstres qui fuient, ceux qui vous harcèlent, votre compagnon qui poursuit un monstre, vous qui êtes en train de lancer des boules de feu partout, les effets de sorts qui illuminent l'écran... Ce côté bordélique est vraiment problématique. Dernier point faible, les cartes que l'on visite se ressemblent beaucoup aussi bien sur le plan de l'architecture des lieux que sur celui des graphismes et des monstres qui les peuplent. Les couleurs sont fades, les arbres plats... En définitive, on ne peut vraiment pas dire que l'on prenne un quelconque plaisir à découvrir les différents paysages proposés, si bien que Dawn of Magic demeure un titre moyen et ce, malgré la présence d'un multijoueur complet comprenant entre autres des modes deathmatch en équipe et capture du drapeau sur lesquels on peut jouer sur des cartes spécifiques.
- Graphismes12/20
La réalisation est très inégale. Les sorts de feu donnent lieu à de jolis effets de lumières, mais d'autres écoles de magie n'ont pas eu droit au même traitement. C'est par exemple le cas des sorts de terre, moins spectaculaires. De plus, les décors demeurent fades.
- Jouabilité10/20
L'impression qui domine pendant les combats, c'est la confusion. Les personnages et les monstres ne se détachant pas assez des décors, ce qui fait que l'on perd parfois de vue son avatar et ses ennemis. Ajoutez à cela qu'il y a des effets de sorts partout et vous comprendrez que la clarté et la lisibilité de l'action ne sont pas des qualités que l'on retrouve dans Dawn of Magic. Mauvais point aussi pour l'interface, peu pratique à l'usage.
- Durée de vie11/20
Des quêtes nombreuses, un titre non linéaire, un mode multijoueur, Dawn of Magic paraît a priori avoir une durée de vie énorme. Hélas, c'est le côté répétitif de la chose que l'on retiendra en premier lieu à cause du manque de variété des monstres et des cartes.
- Bande son11/20
On ne peut pas dire que les bruitages soient très convaincants. Quant à la musique, elle ne marquera pas non plus les esprits.
- Scénario11/20
On a du mal à suivre l'histoire car comme le jeu se veut non linéaire, les quêtes partent dans tous les sens et on se perd un peu en route.
Dawn of Magic ne déclenchera pas un enthousiasme débordant de la part des joueurs, c'est certain. Doté d'une interface peu pratique, de combats confus et d'une IA qui aurait besoin d'une bonne grosse révision, ce hack'n slash est très en deçà des références du genre.