Nintendogs nous l'a prouvé, les boules de poils virtuelles ont de beaux jours devant elles. Point de nourriture à acheter quotidiennement, pas de sorties obligatoires alors que le temps est à la pluie, point d'aboiements intempestifs ni de petites surprises odorantes sur le tapis persan de l'entrée. Conscient des avantages d'avoir un chiot de pixels et de la substantielle manne à extraire d'un public demandeur et presque déjà conquis, le studio MTO nous propose aujourd'hui d'adopter ses Dogz.
Cette version DS de Dogz semble tout de même arriver un peu tard, car cela fait déjà quelques mois que les bestioles répandent leur bave et enterrent leurs nonos sur GBA ou PC. La franchise est d'ailleurs assez ancienne, puisqu'en 1995, la série des Petz, dont Dogz n'est qu'une déclinaison, gratifiait déjà certains PC, pour venir ensuite gratter à la porte de nos massives Gameboy. Quoi qu'il en soit, si le postulat de départ est bien évidemment le même que pour Nintendogs, le résultat n'est pas aussi convaincant. Et au risque de tuer immédiatement votre intérêt pour les lignes qui suivent, je dirais que ce n'est pas cette nouvelle cartouche qui vous fera changer d'avis.
Le titre est en effet très proche de ce que vous pourriez trouver sur GBA, tant graphiquement qu'en terme de gameplay et de contenu. Ainsi, vous ne serez pas étonné d'apprendre que les deux écrans de la console ne sont que très peu utilisés. S'il est possible de réaliser la plupart des actions du jeu à l'aide du stylet, l'écran du haut ne servira qu'à afficher une image de votre domicile et à observer les minutes s'égrener lentement alors que vous tenterez de ne pas sombrer dans le sommeil. On pourra certes utiliser le micro de la console, mais les possibilités semblent bien plus limitées que dans Nintendogs, le soft ayant même beaucoup de mal à reconnaître vos injonctions. Mais revenons à nos boules de poils, au début du jeu, vous devrez choisir votre avatar, fille ou garçon, haut comme trois pommes et un loukoum et surtout, tout émoustillé à l'idée d'acquérir enfin un sac à puces. A vous donc, de faire votre choix parmi 18 espèces de renifleurs de caniveaux, du labrador au yorkshire, en passant par le teckel, le bichon maltais ou le chihuahua.
Mon choix s'est bien vite porté sur un bouledogue français, que je nommai affectueusement Panda. Et c'est là que les choses sérieuses commencent, car voyez-vous, votre chiot est brut de décoffrage et il faudra faire preuve de patience pour créer une relation de confiance. Heureusement, vos parents sont là pour vous guider et ils vous enseigneront l'art subtil de la caresse, du dressage, de la promenade, de l'alimentation canine et surtout, du nettoyage de colombin. Les interactions sont très limitées et il n'y aura pas de sessions caresses avec le stylet comme c'est le cas dans Nintendogs. Le jeu se présente comme un titre d'aventure dans la veine des Zelda, vue de dessus et légèrement de biais. La plupart des actions que vous pouvez effectuer sont basiques et représentées par quelques animations sympathiques mais qui rappellent avec un peu trop d'insistance la version GBA du soft. Vous n'aurez ainsi qu'à rapprocher votre avatar d'un élément constitutif du décor ou même de l'animal pour ouvrir un menu et sélectionner l'action de votre choix dans une courte liste.
De fait, il ne vous faudra guère plus de quelques minutes pour comprendre les mécanismes du jeu, qui reposent intégralement sur la répétition des mêmes actions, encore et encore. Ainsi, pour apprendre à votre toutou les ordres de base, il suffira de répéter inlassablement le même rituel : ouverture du menu, ordonner "assis", et observer le fauve jusqu'à ce qu'il daigne obéir. Le tout ponctué par les interventions agaçantes des parents, qui non contents de vous apprendre comment gérer votre ami, vous forceront continuellement à venir manger à une heure précise, ou encore vous enverront au lit. Dogz est réglé comme du papier à musique et ne vous laisse que très peu de latitude. En fait, on a davantage à faire à un manuel d'utilisation de toutou qu'à un véritable jeu vidéo. Ce n'est pas un mal en soi, mais on a vu plus divertissant. Vous ne jouerez jamais vraiment avec votre chien, même lors des phases de promenades ou les concours, mais vous passerez le plus clair de votre temps à l'éduquer et à en faire le petit compagnon modèle, aussi modèle que votre avatar et sa famille. Dogz semble donc étonnamment superficiel et aseptisé, et en un sens, vous n'aurez aucunement l'impression de vous occuper d'un vrai chien. Et c'est bien là le principal défaut du soft.
- Graphismes9/20
Les graphismes de Dogz sont assez limités pour de la DS et évoquent plutôt un titre GBA. Les environnements proposés ne sont d'ailleurs pas assez variés et se ressemblent tous.
- Jouabilité10/20
Sachez-le, une partie de Dogz n'a absolument aucun rapport avec ce que vous pourriez expérimenter en compagnie des Nintendogs. On se sentira assez éloigné du chiot et presque toutes les interactions devront être déclenchées en passant par des menus.
- Durée de vie12/20
Apprendre tous les tours du jeu à votre chiot volera de nombreuses heures de votre vie, mais une fois confronté aux menus insipides du soft ainsi qu'à sa nature obligatoirement répétitive, je doute que vous insistiez très longtemps. D'autant que d'un chiot à l'autre, rien ne change véritablement.
- Bande son10/20
Des musiques simplistes et des bruitages mignons constituent une bande-son honnête mais qui ne laisse aucun souvenir une fois la console éteinte.
- Scénario/
Dogz fait plus office de mini-guide à l'usage des éventuels possesseurs de chien que de véritable jeu. Les possibilités offertes par le jeu sont trop peu nombreuses, et distillées avec une parcimonie préjudiciable. Les développeurs courent en effet le risque de lasser le joueur trop vite. De plus, le titre apparaît presque comme un portage pur et simple de la version GBA et ne semble utiliser les spécificités de la DS que pour justifier un nouvel emballage.