Heatseeker ne fait pas dans la dentelle, c'est le moins que l'on puisse dire. Ce shoot d'arcade n'a pas d'autre vocation que celle de décorer les hautes sphères de votre salon avec des impacts de missiles et d'autres projectiles encore moins ragoûtants. Avant de lire ce test, je vous suggère donc d'enfiler votre combinaison anti-G, de boucler votre ceinture et de mettre la B.O. de Top Gun sur votre tourne-disque.
Dès le départ, Heatseeker proclame haut et fort son intention d'offrir au joueur des combats aériens aussi frénétiques qu'irréalistes. En effet, la quinzaine d'avions que vous pourrez piloter dans Heatseeker ont beau adopter la forme de vrais modèles, tels le T-45 Goshawk, le discret F-117 Nighthawk, le SR-71 Blackbird, ils correspondent davantage à des tanks volants qu'autre chose. Extrêmement résistants, au point qu'une collision frontale avec un autre aéronef n'entamera que faiblement leur barre de vie, ils seront de plus capables d'emporter une infinité de munitions de tout type sous leur beau fuselage moderne. Heatseeker est donc un jeu résolument arcade, même si on vous laissera le choix d'opter entre deux modes de contrôle différents : Arcade ou Professionnel. En mode Arcade, le contrôle de votre blindé aérien est tout ce qu'il y a de plus classique et les habitués de titres tels qu'Afterburner ou même Blazing Angels n'auront aucun mal à s'y retrouver. En Professionnel, on pourra exercer un contrôle plus précis et complet de l'avion, sans qu'on puisse pour autant se risquer à comparer le titre à une simulation. Sachez tout de même que ce système se prête sans doute un peu moins bien aux affrontements de masse d'Heatseeker que le contrôle Arcade. Attention cela dit, car dans les deux cas, il faudra manipuler le stick avec précaution car de grands mouvements feront virer l'avion avec trop de violence. De fait, le jeu semblera parfois manquer de précision, mais un peu de pratique vous permettra de gérer des avions aux réactions exemplaires.
Dès le début du jeu, vous êtes affecté à une base aérienne sur l'île de Lord Roberts, et malheureusement pour vous, jeune aiglon, vous allez bien vite vous retrouver à virevolter dans tous les sens pour sauver votre peau et celle de vos potes. La faute à d'immondes terroristes qui comme d'habitude, projettent de dominer le monde à grands coups de têtes nucléaires et d'insidieux best of de Francis Lalanne. Des terroristes qui semblent d'ailleurs disposer de plus de moyens que l'armée des Etats-Unis tant ils ne cesseront de déverser des vagues de chasseurs, d'hélicoptères et de navires sur le joueur. On devra donc se frotter à ces nombreux ennemis au cours de 17 missions variées aux nombreux rebondissements, bien que ces derniers soient souvent convenus. Entre les sessions de destruction pure et simple de l'adversaire, dans les airs et au sol, les reconnaissances, la protection d'unités alliées ou même l'intimidation, il y aura de quoi faire. Heureusement d'ailleurs car la campagne constitue le seul mode du jeu, même s'il vous sera possible de rejouer les missions pour tenter d'obtenir un meilleur classement et ainsi débloquer des appareils, comme de l'armement.
J'y faisais allusion précédemment, quel que soit le mode de pilotage que vous aurez sélectionné, la plupart des manoeuvres types d'un jeu de combat aérien tels que les atterrissages et décollages vous seront épargnées. En de rares occasions pourtant, on devra poser son aéronef sur un porte-avions ou encore prendre son envol à partir d'une piste de fortune, mais le jeu se fera alors une joie de simplifier la tâche au maximum et de vous assister continuellement. Ce qui permet d'ailleurs de noter un petit problème récurrent : Heatseeker vous aime tellement, il souhaite si intensément vous voir triompher de vos ennemis, qu'il n'hésitera pas à afficher régulièrement des fenêtres d'aide trop envahissantes et qu'on ne pourra pas désactiver. En revanche, ce que Heatseeker fait très correctement, c'est bien délivrer des combats agréables et nerveux. Vous disposerez en général de trois types d'armes : la sacro-sainte mitrailleuse, des missiles à tête chercheuse (d'où Heatseeker) ainsi que des bombes pour les cibles au sol. Tout s'utilise à merveille et est diablement efficace.
Vous sélectionnez l'arme qui vous semble la mieux adaptée à la cible, vous vous approchez, le curseur passe au rouge et hop, il suffira de lâcher votre cargaison mortelle. Les missiles à tête chercheuse qui toucheront leur cible (et oui, ça ne marche pas à tous les coups tout de même, d'autant plus que vos ennemis apprendront à user de leurres et autres contre-mesures avec le temps) déclencheront un petit ralenti pour que vous puissiez vous délecter de l'explosion en gros plan. Ce procédé, qui évoque inévitablement les Takedowns de Burnout illustre encore une fois l'aspect purement bourrin et joussif de l'action. Et ce concept ne s'en tient pas là puisqu'il sera aussi possible de visionner les vidéos de vos missions, à l'instar d'un jeu de courses. Dommage qu'on ne puisse pas les conserver.
Sachez également que vous ne serez pas toujours tout seul à descendre en flammes des ennemis aussi nombreux que stupides. Vous pourrez même très simplement donner des ordres à quelques-uns de vos alliés, enfin, deux ordres : attaquez et couvrez-moi. Mais franchement, c'est bien suffisant... Là encore, Heatseeker ne se caractérise pas par une incroyable profondeur, tout est fonctionnel et amplement suffisant pour profiter de l'action dans les meilleures conditions, ou presque. Malheureusement, le titre n'est pas exempt de défauts et il faudra parfois faire avec un certain manque de lisibilité alors qu'on s'attaquera à des cibles terrestres ou navales, le curseur disparaissant souvent derrière votre coucou. Un inconvénient d'autant plus gênant que ces cibles nécessiteront la plupart du temps plusieurs passages avant d'être pulvérisées. La facilité du titre jouera peut-être aussi en sa défaveur et les hardcore gamers que vous êtes ne verront sans doute en lui qu'une petite balade sans le moindre danger. Mais dans l'ensemble, Heatseeker offre de bonnes sensations et des combats stylés qui nous feront oublier une réalisation très moyenne.
- Graphismes13/20
La réalisation du soft est assez moyenne, mais la mise en scène des combats ainsi que les explosions qui les ponctuent nous feront vite oublier la pauvreté des décors. On appréciera également une sensation de vitesse particulièrement bien rendue
- Jouabilité14/20
Apprendre à manoeuvrer les avions ne prend guère plus de quelques minutes, passé ce délai, vous n'aurez plus aucun mal à effectuer la plus audacieuse des manoeuvres, évitement comme passage en rase-mottes. On notera tout de même quelques détails gênants, tels que des fenêtres d'aide trop envahissantes et des armes peu pratiques à utiliser, je pense notamment aux missiles air-sol.
- Durée de vie13/20
Les temps de chargements de Heatseeker sont extrêmement longs, mais cela est dû au fait que les 17 missions du soft sont généralement bien remplies. Notez également que les divers modes de difficulté et le contenu à débloquer vous inciteront à revenir vous frotter aux bataillons des terroristes.
- Bande son12/20
La musique rock omniprésente n'est pas transcendante mais elle colle plutôt bien à l'action. Quant aux rugissements des réacteurs, ils sont correctement reproduits. En revanche, on n'appréciera moins les réflexions tardives de votre ordinateur de bord, le bougre semble souvent dépassé par les événements.
- Scénario12/20
Classique sur toute la ligne, la trame scénaristique n'est qu'accessoire.
A dix mille années-lumière des simulations aériennes, Heatseeker offre une bonne session de shoot au joueur avide de sensations fortes. Les combats aussi surréalistes que divertissants constituent l'épine dorsale d'un soft avant tout caractérisé pas une grande facilité. Heatseeker est titre très accessible, peut-être trop, ce qui contentera surtout les néophytes et les joueurs désireux de participer à d'âpres dogfights sans s'être coltiné un manuel de 500 pages auparavant.