7 décembre 1941, la flotte japonaise attaque la base américaine de Pearl Harbor dans le Pacifique. C'est cette action qui va déclencher l'entrée des Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Et c'est aussi le point de départ de Silent Hunter 4, un jeu qui vous met aux commandes de sous-marins américains. Votre objectif ? Tenter d'apporter votre pierre à l'édifice en mettant des bâtons dans les roues (ou plutôt des torpilles dans les hélices) des navires japonais.
Dans le but d'élargir son audience, la série des Silent Hunter tente de se rendre un peu plus accessible qu'auparavant avec ce quatrième volet. En effet, on a droit à une refonte de l'interface désormais largement plus pratique à utiliser et à une traduction française des textes (mais pas des voix). De plus, le niveau de réalisme est paramétrable et quelqu'un qui n'a aucune connaissance en matière de sous-marins peut ainsi activer différentes aides : calcul de visée automatique, carburant illimité... Dans cette optique, il est dommage que les didacticiels soient aussi limités. En effet, ils ne font qu'effleurer les différentes possibilités du jeu et n'offrent pas d'indication sur ce qu'il vous faut faire en direct. Pour connaître la méthode qu'il faut adopter en cours de tutoriel, il faut donc soit bien lire les instructions au lancement de la mission, soit se reporter au manuel. Un peu dommage.
En revanche, pour ce qui est du contenu, on ne peut que saluer le travail qui a été effectué. Quatre modes sont accessibles : carrière, mission rapide, patrouille et multijoueur. La gros morceau reste évidemment le mode carrière. Dans ce dernier, vous jouez le rôle d'un commandant de sous-marin qui va devoir participer à une série de missions diverses et variées, mais surtout aléatoires. En clair, vous ne savez jamais ce qui vous attend car la campagne est entièrement dynamique et ne sera jamais identique si vous la recommencez. Missions d'escorte, d'attaque, de sauvetage, de transport, de renseignement... Il y a de quoi faire et la durée de vie est absolument colossale. Ce qui est intéressant aussi, c'est que vous pouvez évoluer au fil de la campagne. Ainsi, à l'issue de chaque mission, il vous est possible de gagner des décorations et d'améliorer votre réputation. Celle-ci peut vous servir à avoir des upgrades pour votre sous-marin, à enrôler un équipage plus efficace, à monter en grade, à distribuer des promotions à vos hommes... Ces dernières ne sont pas là que pour faire joli, puisque désigner un sous-marinier à un grade supérieur, c'est aussi lui décerner la qualification de votre choix pour étoffer ses compétences et ainsi augmenter son efficacité à bord. Mais attention, car il est aussi possible de perdre en réputation si vous coulez un navire neutre ou allié, si vous endommagez votre sous-marin ou si vous perdez des hommes.
Le deuxième mode présent offre la possibilité de participer à des missions rapides prédéterminées. Il s'agit en fait de grandes batailles ou de moments importants de l'histoire qui ont été reproduits. Ainsi, vous pouvez prendre part à la bataille de Midway, à celle de Samar... La dizaine de missions de ce type offre un objectif principal à accomplir qui vous prendra entre une et deux heures. A mi-chemin entre le mode carrière et les parties rapides se trouvent les patrouilles. Il s'agit en fait de missions pour lesquelles vous partez de votre port d'attache et où vous aurez un objectif défini à accomplir. Néanmoins, des événements aléatoires pourront se produire, ce qui augmente la rejouabilité puisque vous n'aurez jamais affaire exactement aux mêmes situations. Pour ce qui est du multijoueur, deux modes sont accessibles : coop et versus. Dans le premier, chaque joueur contrôle un sous-marin et vous devez collaborer pour atteindre un objectif commun. L'ordinateur, qui contrôle les autres navires, tentera de vous en empêcher. Le mode versus est un peu particulier puisque c'est un joueur (le créateur de la partie) qui contrôle les navires présents dans le scénario. Il doit empêcher les autres joueurs, qui commandent chacun un sous-marin, d'accomplir leur mission. Pour cela, il peut utiliser les armes présentes dans ses bateaux.
Pour en revenir aux sous-marins, il est utile de préciser que vous ne pouvez commander que des américains (hélas). Huit classes différentes sont disponibles : S, Porpoise, Salmon, Sargo, Tambor, Gar, Gato et Balao. Chacun de ces types peut atteindre une profondeur maximale propre qui va en l'occurrence de 60 à 120 mètres. L'armement de base est constitué de torpilles, mais aussi d'armes utilisables lorsque vous êtes en surface : c'est le cas du canon de pont (pour détruire des navires) et du canon Flak, très utile si des avions ennemis sont dans le périmètre. A l'image d'un jeu d'action, vous pouvez d'ailleurs les utiliser façon FPS en visant et en tirant. Mais attention, Silent Hunter 4 est loin d'être un jeu d'action : son rythme est plutôt lent et il faut vraiment éviter de rentrer dans le tas si vous souhaitez avoir une chance. La méthode qui marche est la méthode discrète. Amateurs de titres bourrins s'abstenir, puisqu'il arrive que même avec la fonctionnalité d'accélération du temps, de longues minutes s'écoulent sans que le moindre coup ne soit tiré. Mais c'est aussi ça qui fait le charme de ce jeu : choisir avec soin son trajet, tirer les torpilles au bon moment et sur les bonnes cibles et s'en aller sans être identifié.
- Graphismes15/20
Le moteur 3D est capable de très bonnes choses (eau réaliste, modélisation des navires...) mais il a aussi ses lacunes (pas d'option pour activer l'antialiasing...). Globalement, ça reste tout de même joli.
- Jouabilité17/20
A la fois accessible et profond, le gameplay tente de réconcilier les amateurs de simulation pure et de jeux plus orientés arcade, si bien que chacun pourra y trouver son compte grâce aux différents niveaux de réalisme offerts. Dès lors, il est d'autant plus dommage que le didacticiel ne soit pas plus détaillé.
- Durée de vie18/20
Grâce au mode carrière qui comprend des missions générées aléatoirement et à la variété des autres modes de jeu (dont deux multijoueurs), la durée de vie est absolument colossale.
- Bande son16/20
La bande-son est de bonne qualité avec des musiques dont certaines ressemblent à celles du film Pearl Harbor de Michael Bay, des doublages (en anglais) convaincants et des bruitages réalistes.
- Scénario/
Ubisoft parvient une fois de plus à faire mouche avec sa nouvelle simulation de sous-marins. Riche en contenu, au gameplay intéressant, bien réalisée, elle impose de nouveaux standards de qualité en la matière. Les seuls regrets que l'on peut avoir concernent l'impossibilité de contrôler des sous-marins d'autres nationalités, la traduction incomplète (il reste quelques termes en anglais) et le tutorial qui aurait pu être meilleur. Mis à part cela, c'est difficile de trouver quelque chose à redire.