Si l'univers délirant de Shrek, avec ses contes pervertis par les créateurs fous de Dreamworks, semblait pouvoir se prêter avec une relative facilité à l'expérience dangereuse de la conversion en jeu vidéo, force est de constater que les différentes sorties de l'ogre n'ont jamais été très sexy. On sera même tenté de dire que les récentes tentatives de Shrek de jouer dans la même catégorie qu'un plombier moustachu bien connu ont frôlé le désastre. Pourtant, l'ogre chlorophyllé n'a pas peur de se remettre en piste sur la console la plus tactile de la galaxie. Alors qu'en est-il finalement ? Asphalte ou gravier ?

Tout d'abord, sachez que cette version DS nous livre fondamentalement le même contenu que la petite cartouche GBA, à ceci près qu'on pourra cette fois jouer avec 3 autres guerriers de la route également possesseurs de la console. On retrouve donc toujours une douzaine de personnages tirés des longs métrages. De l'Ane bâté, en passant par le Chat Potté ou Fiona, la dulcinée à pustules de notre héros, voire même Ti Biscuit, ils sont tous là pour vous permettre de concourir sur 12 circuits différents, également inspirés des films. Attention cependant, personnages comme circuits ne sont pas tous disponibles dès le départ et il faudra bien sûr tenter de les débloquer en remportant la victoire dans chacun des quatre modes proposés. En Tournoi, il faudra participer à pas moins de douze courses consécutives pour espérer finir sur le podium. Et cette fois, la console gardera dans ses composants le souvenir de votre progression. Plus besoin donc d'enchaîner toutes les courses d'une traite comme c'était le cas sur GBA. Le mode Coupe vous propose lui, de parcourir trois circuits consécutifs pour l'honneur et la gloire. A cela s'ajoutent bien évidemment les sempiternels modes Course Rapide et Contre-La-Montre qui ne nécessitent sans doute pas d'être décrits ici.

Shrek Smash'N'Crash Racing n'échappera pas dans ce test à l'inévitable comparaison avec l'éternel ténor des jeux de courses arcades sur DS, j'ai nommé Mario Kart. En effet, si les personnages de Dreamworks ont troqué leurs karts contre d'étranges montures, comme par exemple une sorte de cheval en génoise pour Ti Biscuit ou encore un hover-carrosse pour Fiona, le reste du jeu reste très similaire à ce qu'on peut trouver chez la mascotte de Nintendo. Les circuits sont truffés de petits pièges, de bonus, d'accélérateurs, de tremplins et de raccourcis, et si leur design général exploite correctement l'univers de Shrek, ils ne surprennent ni n'impressionnent jamais. Quant au pilotage, il ne varie que trop légèrement d'un personnage à un autre. Dans l'ensemble, parcourir ces tracés pourra se faire sans trop de difficulté, mais on se retrouvera parfois bloqué dans un coin du décor et souvent forcé de recommencer la course sous peine de traîner derrière jusqu'à la ligne d'arrivée.

Les courses de Shrek Smash'N'Crash Racing ne voient s'affronter que quatre participants en même temps, et on se prend souvent à souhaiter que les compétitions aient un peu plus de pêche et de folie. Les inévitables caisses à bonus vous permettront bien sûr de mener la vie dure aux autres concurrents, mais là encore, c'est surtout le manque d'originalité qui se fait sentir. Ainsi, il faudra se contenter de plusieurs déclinaisons de mines aux effets exactement semblables, de 2 missiles à tête chercheuse et de quelques autres power-ups conventionnels. Ces bonus semblent en plus être distribués de manière totalement aléatoire. Ainsi, alors qu'on se retrouve en queue de peloton au dernier tour d'une épreuve, il sera courant de n'obtenir que des mines... dont l'intérêt en ces circonstances est plus que limité. Bref, Shrek Smash'N'Crash Racing n'est pas véritablement un mauvais jeu, mais il ne s'en tient qu'au strict minimum et n'offre en tout et pour tout qu'une expérience de jeu assez fade et convenue.