L'affreux Wario a toujours eu le don de venir jouer les trouble-fêtes et de s'immiscer là où on ne l'attendait pas, un peu comme ce bon vieux Tingle qui s'obstine à faire des apparitions régulières dans la série Zelda. Si l'on met de côté les épisodes particuliers dans le style Wario Ware, le double maléfique du célèbre plombier bénéficie tout de même d'une très bonne image auprès des joueurs, et c'est donc avec un certain plaisir qu'on le retrouvera très bientôt sur DS.
Depuis le quatrième volet sorti sur GBA, Nintendo semble avoir complètement laissé de côté la série des Wario Land pour obliger l'antihéros à faire des apparitions récurrentes dans les divers opus de Wario Ware. Le bougre ne semble toutefois pas réellement satisfait de son nouveau rôle de bouffon et préfère jouer les vedettes dans des jeux d'action plate-forme dont il a le secret. Wario : Master of Disguise s'éloigne cependant beaucoup de ce à quoi nous avaient habitués les différents opus de Wario Land puisque l'aspect plate-forme/action est à présent largement évincé au profit d'une réflexion accrue. La progression dans le jeu suit donc un rythme assez lent qui surprend lors des premières minutes, la faute à un gameplay qui gravite entièrement autour de l'utilisation des déguisements, grande originalité de ce titre.
L'idée de départ réside ainsi dans la possibilité d'acquérir un certain nombre de tenues spéciales qui vont permettre à l'ignoble Wario d'hériter de pouvoirs divers et variés pour prouver à son nouveau rival que c'est bien lui le plus fort, le plus sournois et le plus impitoyable de tous. Lâché en pleine mer sur un paquebot constituant une véritable forteresse tapissée de pièges perfides et gardé par les sbires du comte Cannoli, vous allez devoir guider Wario de salle en salle à la recherche de trésors cachés et de nouvelles tenues à revêtir. L'utilisation de ces dernières met à contribution le stylet de façon assez intéressante puisqu'il suffit de tracer un symbole précis sur le personnage pour le voir changer d'apparence. Faites un cercle autour de sa tête et il se coiffera d'un scaphandre le transformant en cosmonaute armé d'un pistolet laser. Tracez un chevalet près de lui et il enfilera son béret de peintre pour dessiner toutes sortes de choses, confortablement assis sur son tabouret. Vous pourrez alors esquisser des formes carrées n'importe où à l'écran pour faire apparaître des blocs utiles pour atteindre des endroits inaccessibles auparavant. Dans sa blouse de chimiste, Wario saura déceler l'invisible à l'aide de son scanner, ce qui vous obligera bien souvent à combiner plusieurs déguisements pour surmonter des énigmes qui se compliquent à mesure que l'on progresse dans les différents environnements du jeu.
Le soft promet ainsi une certaine richesse dans l'agencement des niveaux, puisqu'on dénombre au moins huit costumes différents, dont un en pirate d'eau douce et un en dragon cracheur de flammes. Les ennemis n'étant pas très nombreux, on passe la majeure partie du temps à chercher le meilleur moyen de progresser pour atteindre les coffres contenant souvent des choses indispensables à l'aventure. Outre l'argent amassé, vous pourrez notamment collecter des gemmes pour améliorer les capacités de chacun des déguisements en votre possession, sachant qu'ils nécessitent des pierres de couleur bien précise et évoluent donc indépendamment les uns des autres. Sachez toutefois que le verrou de chaque coffre ne sautera que si vous parvenez à terminer le mini-jeu qui vous est proposé de manière aléatoire dès que vous faites mine de vous intéresser à son contenu. Ces épreuves ne sont malheureusement pas très inventives, proposant plutôt des activités du genre taquin, coloriage ou jeu d'adresse à l'aide du stylet. Ce premier contact avec Wario : Master of Disguise mérite donc d'être approfondi pour être à même d'évaluer le réel potentiel du jeu, mais si le concept est intéressant, il reste à voir si l'aventure gagne en intérêt au fil de son déroulement. Nous attendrons donc le test pour émettre une opinion.