Danny Fantôme, le chasseur d'ectoplasmes bigarrés, n'en est pas à sa première apparition sur console. En effet, l'adolescent nous avait déjà rendu visite sur GBA l'année dernière, une visite dont on se serait facilement passé. Evoquer les petites séquences de shoot que ce précédent jeu offrait au joueur ne servira sans doute à rien et n'éveillera probablement pas le moindre souvenir en vous, mais c'est pourtant cette petite phase spécifique qui se voit ici transformée en jeu à part entière. Mais franchement, sortir un soft basé sur une des séquences les plus inintéressantes d'un jeu quelconque n'est-il pas une sorte de suicide vidéoludique ? Le test qui suit, tout comme le pavé de notes assassin seront, je l'espère, suffisamment révélateurs.

Nous voici donc en présence d'un soft de shoot sans doute destiné à l'initiation des plus petits, car même en mode difficile on ne rencontrera pas de véritable challenge. Danny vole tel Superman dans des niveaux horizontaux et se contente de dégommer tout ce qui croise son chemin. Le rôle des fantômes colorés se limite à exploser en lâchant des bonus que vous vous empresserez d'empocher afin de tirer encore plus vite, encore plus loin, encore plus partout. Si dans un premier temps, esquiver les tirs adverses, les nuées de monstres et les nombreux obstacles qui jonchent votre couloir aérien vous semblera naturel, voire même amusant, vous vous apercevrez bien vite que c'est tout de même beaucoup d'efforts pour rien. Danny se manie avec facilité, il faut le reconnaître, mais il est tellement surpuissant, et le jeu tellement facile, que manoeuvrer votre héros devient bien vite superflu. Rien ne vous empêche donc de bloquer le bouton de tir avec du scotch et de partir repriser vos chaussettes ou manger une choucroute pendant que le jeu suit son cours. On pourra certes se servir de quelques pouvoirs spéciaux, mais là encore, ils ne sont pas véritablement nécessaires à la progression. Quant au pauvre écran tactile, il ne sera sollicité que pour l'utilisation de bonus de vie, trop nombreux pour laisser la place au moindre challenge. Bref, on a beau savoir que le soft est destiné aux petits gamers en herbe, le travail est trop systématiquement mâché pour pouvoir susciter un réel intérêt.

Les niveaux du jeu sont très courts, pas plus de trois minutes en moyenne, mais malgré cela, le sommeil sera toujours à l'affût. Danny Fantôme : La Jungle Urbaine tente pourtant de raviver la flamme de l'envie dans vos yeux vitreux en de brèves occasions, en vous lâchant un boss à la figure par exemple. Sauf que la sauce ne prend pas car ces boss sont tout aussi mous et faciles à battre que les légions de spectres que vous aurez éparpillées en chemin. Trois niveaux en 3D vous permettront de prendre les commandes du vaisseau Fenton, qu'on observera par l'arrière et qu'on fera péniblement évoluer dans un couloir verdâtre et surtout dans un indicible chaos. Car voyez-vous, en plus d'être inintéressant et laid, Danny Fantôme : La Jungle Urbaine présente souvent une action illisible, entre les éléments du décor qui viennent s'interposer entre la caméra et vous sans avoir la bonté de devenir transparents et les multiples explosions, on finit bien souvent par perdre Danny de vue. Bref, voici donc une nouvelle adaptation particulièrement fade des aventures du chasseur de revenants, et c'est les paupières lourdes et les joues striées par les traces de mon oreiller que je conclus le test d'un jeu oubliable, et sans doute déjà oublié.