Vous rêvez d'une carrière d'artificier-démineur ? Alors avant de mettre votre vie en jeu, vérifiez que vous ayez les nerfs solides et la main sûre avec Mercury Meltdown Revolution sur Wii. S'il avait connu la console de Nintendo, Gandhi lui-même aurait pu perdre son flegme face à la difficulté de certains niveaux...
Après avoir notamment été remarqué sur PSP et sur PS2, consoles sur lesquelles il avait été classé comme "jeu de réflexion", Mercury se voit adapté sur Wii dans une version qui tire fort judicieusement parti des capacités atypiques de cette machine. Donnons dans la formule : le jeu de réflexion s'est mué en jeu de réflexes. Petit rappel de la base du principe de Mercury : pour l'emporter, il s'agit d'amener une bille de mercure d'un point A à un point B en faisant pencher le plateau sur lequel elle se trouve. Sur les consoles de Sony, on se servait des croix directionnelles. Sur Wii, on influe sur le plateau en penchant délicatement la partie "Télécommande" de la manette qu'on tient dans sa longueur et à l'horizontale. Deux facteurs essentiels viennent à la fois jouer les trouble-fêtes et donner du piment au but simplissime décrit plus haut. Il y a d'abord la composition même de la boule : du mercure. A la fois liquide et résistante (mais pas trop non plus), elle peut rester d'un seul tenant ou être facilement scindée en plusieurs parties si nécessaire avant d'être reconstituée. Autre subtilité : le côté assez retors des parcours. Les premiers instants passés sur chaque niveau servent généralement à repérer l'endroit où se trouve le but à atteindre et à comprendre comment procéder. En effet, la ligne droite n'est pas vraiment de mise et vous devrez composer avec des zigzags surplombant des abysses mortels, des dalles biseautées qui auront tendance à vous envoyer vers le gouffre et autres chicanes qui diviseront votre boule. Or, l'un des éléments du calcul accompli à la fin de chaque niveau concerne directement le pourcentage de mercure que vous avez ramené à bon port. Plus il y en a, plus haut est le score que vous signez.
A tout cela s'ajoutent mille et une subtilités. Evoquons tout d'abord le système de mélange de couleurs. Le parcours est jalonné de portes colorées qui ne s'ouvriront que si votre boule a la même teinte. Pour obtenir votre laissez-passer, vous devez tout d'abord amener votre boule près d'un des dispositifs qui lui donneront l'aspect recherché. C'est presque simple quand il s'agit d'une des couleurs primaires comme le bleu ou le rouge. Cela se complique quelque peu quand on veut obtenir un vert, un violet ou même un argent. Dans ce cas, il faut diviser la boule, envoyer ses différentes parties se faire repeindre et les regrouper pour que le mélange se fasse. Diabolique. Précisons d'ailleurs que le volume de mercure qu'on dirige est admirablement géré. Ainsi, plus une boule est petite, plus elle se montre vive et rapide. C'est évident dès qu'on se lance dans l'exercice de la division et il faut prendre cela en compte quand on tente de récupérer une partie de sa masse initiale pour terminer un mélange.
Les parcours en eux-mêmes sont également jonchés de difficultés à négocier avec précision. Citons des systèmes de passages basculants qu'il faut utiliser pour atteindre des niveaux supérieurs, des points bonus placés dans des zones qu'il est très difficile de rejoindre sans perdre une partie de la masse de votre boule au passage, des systèmes qui vous poussent violemment vers le vide si vous ne les évitez pas, etc. Certains niveaux exigent même que vous les terminiez sans perdre le moindre atome de mercure ou encore disposent de deux points d'arrivée de couleurs différentes qui vont donc vous demander de manipuler conjointement deux boules.
Il est clair que ceux qui connaissent Mercury sur PSP et PlayStation 2 retrouveront tous le contenu in extenso. Les niveaux et les différents éléments du principe sont les mêmes. Mais cette version transcende les précédentes grâce à la manette qui fusionne totalement avec le gameplay. Petit à petit, on gagne en confiance, on devient plus précis et on en apprécie d'autant plus le jeu. Bref, on a presque l'impression de faire corps avec les mouvements qu'on impose au plateau. Reste la grande inconnue : que vaut le multijoueur ? En effet, il nous a semblé que Mercury sur Wii était le jeu rêvé pour une partie survoltée entre amis. Toutefois, dans la version mise à notre disposition par Atari, il était impossible de faire fonctionner ce pan très alléchant du titre. Tout ce que nous pouvons vous dire, c'est que les modes multi seront les suivants : Rodéo, Parcours, Metrix, Poussée et Peinture. Pour plus de détails et un avis définitif sur ce portage, il faudra attendre un prochain test aux alentours de sa sortie prévue pour l'instant à la mi-avril 2007.