Peut-être le nom d'Oendan vous dit-il quelque chose au creux de l'oreille. Jeu de rythme bien déjanté, il a eu droit à sa version américanisée et rebaptisée Elite Beat Agents, une version toujours aussi loufoque mais agrémentée de morceaux plus connus en occident que ceux grappillés à l'origine dans le catalogue du rock japonais. En attendant une éventuelle sortie européenne, un petit tour du propriétaire de cette conversion s'impose.
Il est simple le concept d'Elite Beat Agents, ce qui est en revanche bien tordu, c'est tout le reste. Votre rôle en tant qu'agent du beat et du groove est de ramener l'espoir et la motivation dans les cas les plus désespérés. Chaque mission commencera par la présentation de la situation dramatique à laquelle doit faire face un protagoniste héros malgré lui. Deux clones de Paris et Nicky Hilton se retrouvent perdues sur une île déserte et séduisent les animaux pour survivre, une mère lutte pour que la pluie ne gâche pas sa journée avec son fils, un marin en fin de carrière en arrive à se battre contre des pirates... On ne fera pas l'inventaire mais entre la présentation initiale du problème et sa résolution en cours de partie, on atteint des sommets de bêtise hilarante et de grand n'importe quoi absolu. Le tout présenté dans un style graphique particulièrement soigné qui alterne entre une approche volontairement niaise contrastant avec des visages rougeoyants de rage ou de dépit.
La question : comment cette agence du rythme parvient-elle à sauver ces gens de la débâcle ? En dansant pardi. Trois agents spéciaux volent au secours de ceux qui hurlent à l'aide et entament leur danse du salut sur un morceau adéquat. Pour jouer, on s'arme du stylet et on guette l'écran. Le principe de base consiste à frapper une série de pastilles numérotées en rythme. Un cercle les entourant et diminuant vous aidera à prendre le bon tempo, on touche la une, la deux, la trois et ainsi de suite. Le nombre de cercles entourant chaque pastille indiquant le nombre de frappes. Viennent ensuite les variations. Une pastille suivie d'une ligne continue (mais pas nécessairement droite) indiquant qu'il vous faut maintenir le stylet et suivre le déplacement d'une sphère le long de ladite ligne avec parfois une flèche indiquant l'obligation de faire un ou plusieurs aller-retour. Enfin, en bonus, une platine à faire tourner rapidement vous fera gagner des points supplémentaires.
Simple en apparence, ce gameplay réserve son lot de sournoiseries. Outre la tentation d'aller regarder sur l'écran d'en haut ce qu'il se passe et donc de perdre le fil, Elite Beat Agents fait tout pour vous perdre simplement en remplissant l'écran de taches colorées et numérotées, allant jusqu'à afficher 3 phrases en simultanées, soit des tonnes de pastilles entourées de cercles en mouvement et avec un rythme bien fourbe. Tout ceci est simplement diabolique et terriblement accrocheur. Peu de changements sont finalement à noter par rapport au concept initial, si ce n'est peut-être le fait que certaines notes seront à jouer plusieurs fois (le coup des cercles multiples) et bien sûr la nouvelle bande-son qui vient se substituer aux morceaux de rock nippon, style qui, avouons-le, ne parle pas à tout le monde. Dommage sur ce point que les titres présents sur la cartouches ne soient que des reprises ressemblantes car on trouve du beau monde et de quoi satisfaire tout un chacun, mais les reprises ça manque fatalement un peu de punch. Deep Purple nous berce aux riffs de Highway Star, les Stones balancent Jumpin' Jack Flash, David Bowie nous propose Let's Dance. Plus ? Canned Heat de Jamiroquaï, ou YMCA des Villages Peoples, Material Girl de Madonna ou encore Rock This Town, l'hymne rock'n roll des Stray Cats. De quoi plaire à plus d'une oreille. A présent, il ne reste qu'à attendre une confirmation de sortie européenne qui a tout lieu de se produire au regard du succès du jeu et de ses déclinaisons annoncées sur d'autres supports.