Il était une fois deux clans rivaux d'adeptes des arts martiaux, les gentils moines shaolins et les méchants, euh, enfin les méchants quoi. Ces deux écoles se mettaient régulièrement des peignées dans le but de conserver des Shen Gong Wu, objets magiques permettant de réaliser les plus folles attaques virevoltantes et colorées. Voilà pourquoi et comment 4 héros shaolins partent en vadrouille et surtout au combat. Au premier contact, on est rapidement séduit par l'aspect graphique de Xiaolin Shodown qui adopte un style cartoon en cel shading très soigné et détaillé, y compris dans son animation. Un premier constat encourageant qui aide à faire passer la pilule de l'affichage isométrique de trois-quarts, laissant toujours craindre des problèmes ultérieurs. Problèmes sur lesquels nous reviendrons, justement, ultérieurement.

Pouvant se servir de leurs poings, de leurs pieds ou de la projection d'ennemis comme d'objets, les 4 héros que l'on a la possibilité d'incarner au choix à chaque mission sont capables de réaliser divers combos en enchaînant les coups. Pour ce faire, il faudra au préalable les débloquer en collectant des items dédiés à cet effet. Il faut reconnaître que l'arborescence des coups disponibles est assez vaste puisqu'on compte une grosse dizaine d'attaques mains et une autre côté pieds. Malheureusement, dans la pratique, on ne fait que marteler l'un ou l'autre des boutons d'attaques sans vraiment saisir la nuance. En sus de ces frappes de base, il faut encore ajouter un premier niveau d'attaque spéciale, propre à chacun des personnages jouables et qui s'enclenche en maintenant le bouton X enfoncé. Condition indispensable à cette frappe magique : avoir atteint un certain niveau de Chi, visible dans une jauge qui se remplit à force de coups de tatanes dans la tronche des méchants. Au premier degré, on accède donc à cette attaque élémentaire mais, plus intéressant, en poursuivant le remplissage on s'autorise l'usage du Shen Gong Wu. Avant chaque niveau, vous serez appelé à choisir parmi 20 types de Shen Gong Wu, dont bon nombre sont à débloquer, sélectionnez-en deux et vous voilà équipé de pouvoirs magiques qui vous aideront à venir à bout des groupes d'ennemis avec efficacité mais surtout avec style.

Si on a déjà signalé que les décors étaient de bonne facture, on pourra encore préciser qu'ils contiennent tous nombre de salles optionnelles qui, une fois repérées, amèneront une toute petite part d'exploration et de collecte d'objets bonus. De plus, les niveaux sont étonnamment longs, malheureusement, peut-être trop. Et c'est là que démarre la liste des reproches. S'ils sont travaillés et longs, les niveaux manquent de variété et leur traversée, pouvant prendre une bonne heure, laisse filtrer le manque d'inspiration avec un design répétitif et des séquences de jeu redondantes. Plus ennuyeux, la fameuse vue isométrique dont on parlait plus haut pose de véritables problèmes de prise en main. La plupart des déplacements s'effectuent en diagonale, ce qui n'est pas vraiment dérangeant dans l'absolu mais le devient soudainement dés lors que l'on doit sauter au-dessus du vide. Pire, la précision des combats s'en ressent énormément, d'autant plus que le calibrage de la détection des coups n'est pas vraiment au mieux de sa forme. Fatalement, nombre de tentatives de frappes se soldent par un échec assez injuste. Et voilà comment un jeu prometteur en premier lieu en arrive à devenir passablement frustrant. Ce qui est bien regrettable, car le potentiel était là.