Clairement destiné aux fans de la série, le soft ne s'embarrasse pas d'un scénario ampoulé aux multiples circonvolutions. On retrouve donc Jack Spicer qui, comme d'habitude, projette humblement de dominer le monde. Pour arriver à ses fins, il a besoin des Shen Gong Wu sacrés, des objets de différentes natures qui renferment un pouvoir magique démesuré. Problème, ces objets sont protégés par des gardiens ancestraux : les Dragons Xiaolins. Au nombre de quatre, ces enfants experts en arts martiaux se lancent donc dans la lutte pour contrecarrer les plans du vil Spicer. Le combat s'annonce rude pour nos vaillants défenseurs de la justice, non pas que leurs ennemis soient particulièrement difficiles à vaincre...

Ici, pas de plates-formes à atteindre ni de labyrinthe à traverser, tous les niveaux du jeu ne sont en fait que des petites arènes de combat dans lesquelles le grand méchant en chef déverse ses légions de robots guerriers. L'objectif est donc simple : annihiler toute résistance à grand renfort de combos efficaces et de coups de pied retournés surpuissants, sans doute pas au point de faire de l'ombre à Walker Texas Ranger mais tout de même. Le truc, c'est que nos quatre justiciers combattants se trouvent toujours tous présents dans chaque arène pour déboulonner les sbires de Spicer. Si vous ne pouvez prendre le contrôle que de l'un d'entre-eux, des amis neurasthéniques pourront venir vous prêter main forte à l'occasion, sinon ce sera l'I.A. qui s'en chargera, avec beaucoup d'incompétence d'ailleurs. L'idée de jouer avec quelques collègues combattants était plus que bonne, mais dans les faits, le titre sombre vite dans le chaos le plus complet.

A votre disposition, des Sheng Gong Wu qu'on choisira en début de partie mais qui au final ne servent qu'à assommer tous les ennemis à la ronde, et surtout un système de lock aussi imprécis que peu pratique. Dans Xiaolin Showdown, on passe son temps à distribuer des mandales de l'espace à tout ce qui bouge, sans distinction entre amis ou ennemis. Si le fait de matraquer ignoblement vos collègues dans le dos est amusant un temps, on sera bien vite lassé de se faire exploser par les Dragons Xiaolins contrôlés par la console. Le jeu n'offre donc à vos yeux ébahis qu'un indicible chaos dans lequel on perd souvent son personnage de vue. Le soft étant destiné aux plus jeunes, on ne connaîtra même jamais l'étreinte glacée de la mort. Encaisser des coups n'aura pour résultat que de vous assommer quelques secondes. Si ce principe a le mérite de rendre le jeu accessible à tout le monde, il supprime du même coup la moindre parcelle de challenge et d'intérêt. On ne ressentira donc jamais le besoin de s'améliorer et de maîtriser le petit nombre de techniques disponibles.

A l'issue de chaque combat dans une arène, Xiaolin Showdown s'essaiera à quelques variantes pas franchement très probantes. Ces sections, sobrement intitulées «Showdown», permettront de jouer contre vos alliés, à une version virtuelle de chat perché, un pathétique roi de la colline et enfin un jeu de capture où le vainqueur sera celui qui aura su garder le plus longtemps un objet scintillant qui ne ressemble pas à grand-chose. Mais là encore, le jeu est plombé par son système bancal de ciblage des personnages. Xiaolin Shodown ne parvient même pas à se racheter par son aspect graphique, pourtant assez fidèle à la série. Bref, le titre ne contient pas la moindre parcelle d'originalité, ni de fun, et n'a pas d'autre vocation que celle de vous délester d'une quantité indécente d'euros.