C'est peut-être légèrement réducteur mais quelque part, Xpand Rally Xtreme, c'est un peu le jeu de rallye du pauvre. Un titre qui ne paie pas de mine, n'exhibant finalement rien qui pourrait donner envie de le comparer à un Colin McRae ou un WRC, et se contentant de se présenter comme une alternative à tout ce qui se fait sur le marché. Du coup, les licences, on les cherche mais on ne les trouve pas. Pas de voitures, d'écuries, de spéciales ni de compétitions officielles ici. Techland a préféré ne pas concentrer ses efforts sur un contenu séduisant et poursuivre dans une logique de simplicité sans précédent, que ce soit dans le système de progression comme dans les performances techniques. Les bonnes surprises ne sont décidément pas une marque de fabrique maison et les joueurs devront davantage faire avec une suite dans sa plus simple expression plutôt qu'avec un titre qui prend des risques. D'autant que cet opus maîtrise particulièrement mal la signification des termes arcade et simulation, qui se présentent pourtant comme l'originalité de la série...

Car à la base, Xpand Rally Xtreme se veut tout aussi arcade que simulation. Seulement voilà, ce qui est appelé ici simulation n'est finalement que de l'arcade compliquée par un contrôle approximatif des véhicules concrétisé par des glissades exagérées et le sentiment de piloter sur une patinoire, sans ressentir de réelles sensations de conduite telles qu'on peut en trouver dans d'autres jeux de rallye. La faute notamment à la physique de la voiture, pas vraiment au point, pas plus que sa manière de réagir au dénivelé des tracés et aux différentes difficultés provoquées par les changements de surfaces. Pour ainsi dire, les variations entre des glissades sur terre, sur asphalte, sur neige ou même sur une herbe bordant la route ne sont pas assez significatives pour être relevées par le joueur. Et là ressort l'impression haïe par tout amateur de jeux de courses, celle qui vous fait constater que le véhicule ne fait aucunement corps avec la route et que le contact entre les roues et le tracé est quasiment absent. On glisse donc, sans prendre de plaisir et surtout sans être mis en difficulté pour des raisons précises. D'ailleurs, le braquage/contre-braquage devient lui aussi un problème tant il est compliqué de trouver, grâce aux réglages, un compromis entre réactivité et sensibilité raisonnable. Il est alors presque plus simple de jouer à l'aide des touches du clavier qu'avec une manette ou un volant. Dommage pour un titre qui n'a finalement que le gameplay pour se détacher d'un peloton de jeux moyens dans lequel il semble définitivement embourbé.

Le vrai souci du jeu de Techland, c'est que son contenu ne parvient pas à séduire suffisamment pour combler de grosses lacunes au niveau de la jouabilité. Pas de vrai mode championnat, pas d'enchaînements de spéciales, pas même l'ombre d'un tracé familier ou d'un système de progression semi-réaliste, que ce soit par points ou par temps puisque chaque course est indépendante des autres. Autrement dit, lorsque l'on échoue, on recommence jusqu'à la réussite. Ici, il faut tant bien que mal se contenter de courses simples et d'un mode carrière qui jongle entre le bon et le moins bon. Et la pseudo différence entre l'arcade et la simulation n'est qu'une sorte de façade qui consiste à cloner les épreuves d'un type de pilotage à l'autre, sans rien changer à la manière dont s'appréhende l'évolution dans le jeu. Tout ceci peut être jugé comme sévère mais la capacité d'accroche dont fait preuve le protégé de Techland avoisine le zéro, que l'on soit exigeant ou non avec les bases d'un jeu de courses. C'est donc au moment de se dire que l'investissement n'est finalement pas vraiment justifié que l'on jette un oeil au multijoueur qui lui, réussit à faire mieux que distraire et à proposer de quoi prolonger une durée de vie ma foi très courte. En réseau local ou sur Internet, celui-ci permet donc d'affronter d'autres utilisateurs sur des maps précédemment choisies, avec un vrai système de gain de points et de classements. Un point plutôt positif.

Mais attardons-nous plus en détail sur le mode "championnat", la carrière proposée dans Xpand Rally Xtreme. Celle-ci est une succession de courses issues de quatre catégories distinctes (o2, ac, wrl et xtreme) grâce auxquelles vous allez pouvoir faire évoluer votre bolide dans l'optique de remporter toujours plus de trophées. L'argent distribué en cas de victoire ou de bons résultats sert donc dans un premier temps à améliorer les performances de la voiture à travers l'achat de pièces chez un concessionnaire, il faut l'avouer, plutôt bien fichu. Apprécié par les néophytes comme les initiés, il permet de trouver rapidement la pièce qui fera votre bonheur, quelle que soit la partie de la voiture qui doit être boostée : moteur et échappement, suspension et direction, freinage, transmission, carrosserie ou pneus... Le tout par kit progressif s'adaptant à vos moyens. Toutefois, ce système bien connu des jeux du genre a ses limites puisqu'en suivant une trajectoire classique consistant à ne terminer les courses qu'une fois, on est contraint de vendre notre voiture pour s'en offrir une qui répondra aux exigences d'une autre discipline. Les moyens financiers manquent en effet très vite pour peu que l'on s'attarde régulièrement chez le vendeur de pièces détachées. On terminera en regrettant de ne pouvoir posséder des véhicules issus de vraies marques, malgré la reprise de formes de célèbres voitures de rallye...