Extrêmement populaire au Japon, surtout auprès des plus jeunes, la série des Dragon Quest Monsters est une branche annexe à la saga de Yuji Horii, principalement orientée sur les combats de monstres dans la lignée de Pokémon. Présenté en version jouable au dernier TGS, l'épisode Joker sur DS est à présent disponible en version japonaise, et comme il n'est pas certain que le jeu parvienne jusqu'à chez nous, voici tout ce qu'il faut savoir si vous hésitez à vous le procurer en import.
S'éloignant radicalement du schéma habituel d'un RPG, Dragon Quest Monsters : Joker s'apparente donc davantage à un clone assumé de Pokémon plutôt qu'à tout autre volet de la série Draque. Forcément moins ambitieux que le très attendu Dragon Quest IX, annoncé sur le même support, ce titre n'est pas pour autant dépourvu d'intérêt, loin s'en faut. Adoptant une réalisation intégralement en 3D, il prend le risque d'afficher des paysages parfois un peu vides pour accroître le sentiment de liberté que procure cette toute nouvelle aventure.
Aux côtés d'un jeune héros au design typique du style d'Akira Toriyama, le joueur se lance donc dans l'exploration d'un monde insulaire où chaque bout de terrain regorge de monstres à capturer. Car l'objectif de Dragon Quest Monsters : Joker n'est pas de réunir un groupe de héros pour anéantir toute forme d'adversité. Le but consiste plutôt à convaincre un maximum d'ennemis de rejoindre vos rangs afin de constituer une armée de monstres qui vous obéira au doigt et à l'oeil. Les amateurs du manga Fly/Dragon Quest (ou Dai no Daibôken en vo) apprécieront. Vous commencez donc l'aventure en compagnie d'un premier allié que vous aurez choisi parmi les trois créatures qui vous sont proposées au départ. Au fil de vos errances, vous allez devoir non seulement faire évoluer les capacités de vos compagnons mais surtout saisir la moindre opportunité d'agrandir votre équipe en capturant les autres monstres croisés au hasard du chemin. Mais ici, pas question d'envoyer une Pokéball sur la tête d'une cible pour l'enfermer à l'intérieur. Le principe de capture réside dans la commande Scout et consiste à utiliser le potentiel de chacun des trois membres de votre groupe actif pour optimiser le pourcentage de ralliement. Si celui-ci est assez élevé, le monstre ciblé changera de camp et rejoindra la réserve des créatures déjà acquises à votre cause. Le jeu vous offre évidemment la possibilité de remplacer à tout moment les trois monstres présents dans votre groupe actif par ceux qui attendent sagement dans la réserve.
On le voit, le concept n'a rien à envier à celui de Pokémon et risque donc de séduire le même public, à savoir les joueurs qui sont prêts à passer des centaines d'heures à explorer le monde du soft dans le but de réunir la totalité des monstres présents dans le jeu. Bien entendu, la tâche ne sera pas facile, ne serait-ce que parce que certaines créatures n'apparaissent que rarement, et qu'on ne croise jamais les mêmes en fonction du jour et de la nuit. La progression peut donc se faire de deux manières différentes, soit en remportant uniquement les challenges imposés pour faire avancer la trame principale et voir la fin du jeu, soit en prenant le temps de livrer un maximum de combats pour capturer de nouveaux alliés et augmenter le niveau de ses monstres. Chacun d'entre eux possède en effet son propre niveau d'expérience et une foule de compétences à développer, de sortilèges à acquérir et de techniques spéciales à mémoriser. Autant dire qu'il y a de quoi faire pour découvrir les talents de chacun, et puis le simple fait qu'il s'agisse du bestiaire incontournable de la série incite à les utiliser tous. Notez qu'il est même possible de les équiper en leur confiant des armes, des bâtons de magicien ou divers accessoires pour optimiser leurs performances.
Le déroulement des combats est assez classique, permettant d'assigner les ordres à chacun des monstres de l'équipe avant d'assister à la résolution du tour durant laquelle le jeu multiplie les changements d'angles de vue pour dynamiser le rythme de l'affrontement. Des routines sont proposées pour affecter une stratégie précise à chaque unité, mais on peut aussi choisir les actions une par une en désignant quelles cibles attaquer et de quelle manière. Le leader peut intervenir au début de chaque tour pour utiliser un objet quelconque si le besoin s'en fait sentir, et toute la gestion des ordres peut se faire avec les boutons ou au stylet. Dommage que ce dernier ne soit pas plus utilisé, notamment pour effectuer les déplacements qui s'avèrent relativement lents. De temps à autres, vous pourrez livrer bataille contre un autre dresseur possédant lui aussi une équipe de monstres, ce qui me permet d'évoquer tout de suite la présence d'un mode 2 joueurs très intéressant. Vous pourrez ainsi défier vos amis pour tester l'efficacité de vos créatures, faire des échanges mais aussi participer à des compétitions online. Le soft renferme d'ailleurs d'autres subtilités à prendre en compte, comme le fait de pouvoir accoupler deux monstres pour en produire un nouveau, sans parler des différents services de toutes sortes proposés dans les villages. Si le développement de l'histoire reste assez présent, il s'efface quand même rapidement au profit de la chasse aux monstres qui constitue bel et bien le principal intérêt du titre. En d'autres termes, Dragon Quest Monsters : Joker plaira avant tout aux joueurs qui apprécieront de passer des heures à parcourir les environnements pour agrandir toujours davantage leur bestiaire, quitte à y investir beaucoup de leur temps en dépit du côté répétitif du système de jeu. Les autres préféreront attendre sagement la sortie de Dragon Quest IX.