Kazook se veut simple, facile d'accès, fun et frais, afin que les joueurs occasionnels comme les plus assidus puissent s'offrir quelques minutes de détente bien méritées. Pour parvenir à ce résultat qui, entendons-nous bien, n'est pas si facile que ça à obtenir, le soft met à notre disposition pas moins de 30 mini-jeux largement inspirés de classiques tels que Duck Hunt ou d'un simple jeu de massacre, tout en y ajoutant une couche de positive attitude particulièrement appuyée. Le monde de Kazook voyez-vous, se nomme Teuf Land et est peuplé de personnages étranges mais over branchés et ultra aware qui sont là pour délirer à donf. Ce flamboyant royaume du délire virtuel est pourtant en proie à une crise majeure de sinistrose, et c'est à vous, joueur héroïque, qu'incombe la lourde tâche de redonner du bonheur à ce peuple en pleine déliquescence.

Entrons vite dans le vif du sujet et faisons brièvement le tour de quelques activités proposées par le soft : vous devrez par exemple abattre des zombis à l'aide de votre fidèle colt dans le plus pur style d'un House Of The Dead de quartier, ou encore tenter de tenir sur le dos d'un canasson dans une séquence de rodéo des plus improbables, voire répéter des pas de danse enseignés par un prof au moins aussi talentueux qu'un chorégraphe de la Star Ac'. Citons encore un combat de sumo, une session de kidnapping de citoyens innocents à l'aide d'une soucoupe volante et enfin une phase où l'on devra censurer des propos tenus par divers protagonistes au cours d'une émission radio. Bref, sur le papier, il y a de quoi faire, sauf qu'en fait beaucoup de ces jeux se déclinent en une ou deux variations finalement assez proches de l'activité de départ. La variété offerte par Kazook est donc toute relative.

Les différentes activités proposées par le soft ne sont pas fondamentalement mauvaises si l'on adhère à l'ambiance décalée et faussement provocante du titre, mais toutes souffrent d'un problème récurrent : l'imprécision. Presque tous les mini-jeux sont plombés par une gestion des collisions complètement aléatoire ainsi que des mouvements chaotiques difficiles à contrôler. Alors oui, ça ne posera pas problème pendant une séquence de rodéo, en revanche quand il s'agira de renvoyer un ballon dans les buts adverses à l'aide d'un hovercraft, cela deviendra vite problématique, et surtout frustrant. Or être énervé par un soft qui cherche à vous détendre et vous divertir le plus innocemment du monde, ce n'est pas bon signe. Les contrôles réagissent mal et l'action n'est pas toujours très lisible. La qualité des jeux est donc très variable, mais dans l'ensemble, Kazook n'offre rien de très folichon à se mettre sous les paluches. Rien n'est assez original ni suffisamment accrocheur pour susciter de l'intérêt. Malheureusement, Kazook ne s'arrête pas en si mauvais chemin et fonce la tête la première vers le billot.

Alors que justement, ce qu'on attend d'un jeu du genre, c'est de pouvoir s'amuser immédiatement, Kazook se bride tout seul et n'offre dès le départ qu'un nombre restreint d'activités, le reste, il faudra la débloquer en suant sang et eau. En fait, c'est en fonction de vos performances dans un jeu que vous obtiendrez de l'argent, argent qu'il faudra évidemment réinvestir dans un autre mini-jeu et ainsi de suite. Le système est logique, mais en limitant le joueur à un si petit nombre de mini-jeux (qui par nature, n'incitent pas à s'investir sur le long terme) les développeurs courent le risque de lasser leur victime... pardon... leur joueur bien avant que celui-ci ne dispose d'assez de fonds pour acheter tous les autres. Vu que le maniement bancal du soft ne permet pas de remporter la victoire facilement, il faudra s'accrocher un bon moment pour tout débloquer. Et au final, cela revient à dire qu'on devra s'infliger un bon nombre d'activités insupportables en espérant que la prochaine, elle, sera meilleure. Bref, Kazook est loin d'être une réussite. Prévu pour des petites sessions de jeu, le soft n'encourage aucunement ce principe, d'autant que les sempiternels chargements de la Playstation Portable se rappelleront à vos bons souvenirs avec une régularité qui deviendra vite éprouvante. Ils ne sont certes pas très longs, mais ils sont bien trop nombreux pour que le rythme général n'en pâtisse pas. Voilà donc trop de petits défauts qui s'accumulent pour nuire de manière systématique au plaisir de jeu.