La série des TOCA brûle les conventions temporelles et s'invite sur PSP pour la seconde fois après avoir laisser filer quasiment 18 mois d'attente, dont 12 entre cet opus et le dernier volet sur PS2. Une irrégularité qui se concrétise par un tâtonnement au niveau du contenu du jeu. Doit-on porter simplement le titre en s'appuyant sur une carrière complète ou faut-il tout miser sur un multijoueur que des joueurs PSP apprécieront forcément ?
Si l'on prend le temps de se rappeler l'évolution des TOCA depuis la toute première tentative en 1998 sur PSOne, on se rend compte que la série n'a jamais connu de baisse de régime significative et que chacun des opus a réussi à apporter le petit plus qui le rendait indispensable. C'était le cas par l'intermédiaire des modes multi, de l'ouverture à des disciplines autres que le grand tourisme ou encore de la scénarisation d'une carrière de pilote couvé par un directeur d'écurie. Force est de constater que cette année, l'effet de surprise n'est pas au rendez-vous, d'autant qu'il s'agit d'un semi-portage dans la mesure où Codemasters n'a étrangement toujours pas dévoilé ses plans quant au développement de petits frères sur PC, next-gen ou 128 bits. Un essoufflement d'une franchise diront certains, la conséquence des limites du support diront d'autres... Quoi qu'il en soit, que l'on considère TOCA Race Driver 3 Challenge comme un portage ou un titre à part entière, le cocktail manque un peu de piment et de saveur.
Le gros du titre de Codemasters, c'est le Championnat du Monde, une succession de défis qui n'obéissent à aucune logique de course à points (si l'on met de côté la dernière épreuve, strapontin entre deux modes de difficulté qui elle, est bien composée de plusieurs courses sous forme de mini championnat). Ce sont des challenges rapides dont les objectifs de résultat sont petit à petit corsés en terme de chrono mais aussi de qualité de conduite. Cela peut se présenter sous forme de slalom entre des cônes, de freinage sur zones indiquées ou d'exigences en terme de limitation des dégâts sur la longueur d'une course. On retrouve également des défis traditionnels comme le célèbre "ma voiture est complètement bousillée et fait un bruit de Renault N-72 mais je dois tout de même remonter le peloton et m'imposer". Enfin, il est demandé de faire ses preuves en "Duel" (dépasser un adversaire aussi rapidement que possible), "Vitesse moyenne" (maintenir une allure moyenne sur plusieurs tours) et "Ligne de conduite" (être capable de suivre au maximum la trajectoire idéale). La réussite de ces épreuves permet alors de débloquer du contenu en course simple, contre-la-montre et multijoueur. Un multi qui, d'ailleurs, a la particularité d'accueillir jusqu'à 12 joueurs en simultané, soit quatre de plus que son aîné.
Une fois en piste, TOCA s'avère un titre un peu limité au niveau des sensations de conduite malgré sa capacité à proposer des pilotages toujours adaptés au type de véhicule dirigé, ce qui est la grande force de la série. On pestera en revanche contre des aides au pilotage parfois activées par défaut sans qu'il soit possible d'y remédier ou l'impossibilité d'effectuer les moindres réglages sur la voiture autre part qu'en course libre. Autant d'automatisations qui accentuent l'impression de passivité du joueur à parcourir les différents modes du jeu, ne proposant à aucun moment de choisir le bolide ou le lieu de festivité, sauf en course libre là aussi, bien qu'encore une fois, cela soit soumis au type de véhicule sélectionné... Toutefois, le jeu ne perd pas toute sa personnalité au niveau des casses moteurs et des dégâts infligés par des accrochages plus ou moins rigoureux. La boîte, les suspensions, la direction, les pneus et le moteur de manière générale peuvent donc accuser les conséquences d'une conduite imprécise et trop bourrine. Handicapant mais pas tant que cela dans la mesure où la majeure partie du temps, le véhicule reste aisément dirigeable pour peu qu'il ne lui reste que quelques hectomètres à parcourir. On terminera en mentionnant que l'IA fait preuve d'une irrégularité chronique et qu'il pourra lui prendre de zigzaguer subitement pour aller goûter aux gravillons du bac à sable... Charmant !
- Graphismes13/20
Ca aliase, les textures sont souvent limites mais paradoxalement, le réalisme est au rendez-vous. La raison vient sans doute du fait que les tracés sont des circuits officiels, que les voitures jouissent d'une modélisation tout à fait correcte et que l'animation globale nous plonge au coeur du même type de courses que sur consoles de salon.
- Jouabilité14/20
On a, semble-t-il, momentanément coupé l'idée d'aller vers un titre plus simulation qu'arcade. Plus accessible qu'à l'accoutumée, TOCA n'est plus vraiment celui qui vous dépayse au moment de passer d'une discipline à l'autre, d'un type de véhicule à l'autre.
- Durée de vie11/20
Le contenu du jeu est malheureusement plutôt maigre. En solo, une dizaine d'heures suffisent à faire le tour de modes de jeu qui donnent l'impression de ne pas avoir été bouclés. Bonne nouvelle tout de même, le multi fait de son côté un pas en avant avec des courses à douze utilisateurs.
- Bande son16/20
De ce côté-là, la qualité est au rendez-vous puisque les sonorités des moteurs conservent une vraie personnalité qui font de la bande-son le point fort du jeu.
- Scénario/
La série nous avait habituée à mieux et surtout à davantage d'inspiration et de profondeur. Si le gameplay n'en souffre qu'un petit peu, le contenu peinerait presque à justifier le prix du jeu si le multi avait été mis de côté. Une perte de vitesse sans trop de conséquences mais de nombreuses interrogations se posent quant au rapport intérêt/date de sortie de ce "nouveau" TOCA.