Alors que le Ghost Rider n'en finit plus de rouler sur PSP et PS2, le voici qui ravive le feu qui brûle dans les entrailles de la Gameboy Advance en lui déclarant sa flamme. Reprenant la construction en chapitres de ses homologues, la version GBA récupère du coup tous les défauts et les qualités de ses aînés.
Si on ne peut incomber à la version GBA de Ghost Rider de reprendre tout ce qui s'est fait dans le domaine du jeu d'action sur la portable de Nintendo, on peut regretter de retrouver tout ce qui fait la force et la faiblesse des versions PS2 et PSP. Ainsi donc, Ghost Rider GBA est un bon jeu, graphiquement convaincant, à la jouabilité satisfaisante mais auquel on peut reprocher une approche trop didactique synonyme d'enlisement ludique. Les développeurs ont beau s'efforcer de relancer la machine, il n'est pas dit que nous abreuver de scènes d'action redondantes soit la meilleure chose à faire pour essayer de retenir l'attention du joueur, mais voyons ceci en détail.
Ghost Rider s'articule donc autour de deux gameplays différents. Le premier vous invite à diriger Johnny Blaze, alias Ghost Rider, dans des phases à pied. Criblé de désarroi, rongé par le démon, notre tête brûlée va alors devoir enchaîner les niveaux en ligne droite afin d'aller sauver sa promise menacée par Mephisto, le roi des enfers. Ici, rien de bien particulier puisqu'avec une précision d'horlogers suisses (mon dieu, le temps s'arrête !), on nous fait affronter des hordes de démons gardant le passage vers la zone suivante. Le hic est qu'après une heure de jeu, on ne ressent absolument plus rien en envoyant ad padres nos adversaires. Pourtant, les combats sont pêchus et le fait de pouvoir utiliser plusieurs mouvements (à débloquer en récoltant des orbes) ou des pouvoirs spéciaux, augmente l'intérêt des joutes. Il aurait suffit d'un peu plus d'ambition dans la façon d'aborder les combats, et a fortiori le jeu, pour que le tout décolle. Au lieu de ça, la longueur des affrontements dérange, tout comme l'absence de fusil à pompe dans cette version GBA, et la seule idée prétendument salvatrice se résume à insérer quelques stages à moto ici et là.
Une fois démarrée votre trottinette motorisée, il ne faudra plus lâcher l'accélérateur sous peine de finir dans un ravin, un mur ou de se prendre un ennemi en pleine face. Ainsi la jouabilité nous permet de glisser pour éviter des barricades ou tout autre obstacle de ce type et d'effectuer un saut pour passer par-dessus des précipices. Quoi qu'il en soit, le résultat est exactement le même qu'avec les phases à pied. Les premiers coups de pédale sont pleins de promesses mais après trois ou quatre stages de ce type, on finit par se lasser, la grande mollesse de la réalisation et la longueur des stages y étant pour beaucoup. On peut bien tirer sur les ennemis jonchant le parcours ou utiliser notre chaîne pour combattre à la manière d'un Ben Hur mais ceci n'est pas suffisant pour nous donner envie de remonter sur notre bécane démoniaque. Bref, Ghost Rider n'est pas un mauvais jeu mais le manque d'hardiesse dans la réalisation énerve, fatigue et lasse. Mal pensé en terme de construction, le résultat saute aux yeux passées une ou deux heures de jeu. Le verdict n'étant donc pas sans appel (en tant que fausse extension du film sortant le 21 février prochain, le jeu est assez concluant), je me permettrai de vous inciter à essayer la bête dans un premier temps et à compter jusqu'à 666 avant de prendre votre décision.
- Graphismes14/20
Le graphisme est coloré et détaillé et divers styles architecturaux (western, baroque, gothique, contemporain) nous proposent de visiter des décors disparates.
- Jouabilité14/20
Une jouabilité adaptée qui a fait ses preuves. Le système d'orbes permet de débloquer davantage de mouvements et les phases à moto apportent un soupçon de diversité. Dommage qu'on note une vraie baisse de rythme à mesure qu'on avance.
- Durée de vie10/20
Le jeu est constitué de plusieurs chapitres, assez courts en règle générale, et c'est tant mieux car la plupart du temps, on souffre devant des combats ou des phases à moto qui s'éternisent.
- Bande son11/20
Les musiques rock collent bien à l'atmosphère. Pas de remarques particulières à formuler concernant les bruitages.
- Scénario11/20
Par le biais d'un découpage comics-book, l'histoire progresse en faisant intervenir divers personnages de la BD originale, sans oublier l'apparition fugace de Blade. Le synopsis est tout de même très convenu et ne surprendra personne.
Ghost Rider accroche, appâte le chaland mais n'arrive pas à le retenir. Profitant d'une bonne réalisation et de quelques idées sympathiques, à défaut d'être originales, le produit de Magic Pockets est parfaitement calibré mais a complètement oublié de peaufiner sa progression qui s'enlise dans des débordements apathiques qui finiront par lasser le plus Blazé des joueurs.