Les jeux d'échecs sont plutôt une denrée rare sur PSP, c'est pourquoi l'arrivée de Online Chess Kingdoms ne devrait pas passer inaperçue parmi les férus de tours, de fous et de cavaliers. A l'image du mythique Battle Chess, Konami nous propose ici un échiquier théâtre de guerres terribles entre différents royaumes pour un résultat surprenant... d'ennui.
Effectivement, ils sont bien discrets les jeux d'échecs sur la portable de Sony. Après quelques recherches, il se pourrait bien que Online Chess Kingdom soit même le premier à voir le jour, du moins en France. Lourde responsabilité que celle d'ouvrir la voie d'un genre sur une machine. Malheureusement, le titre de Konami peine à assumer réellement sa position et s'enlise dans de nombreuses erreurs de gameplay et de design. Si le jeu s'appuie sur un scénario (fait suffisamment rare pour être signalé), les personnages associés aux pièces d'échecs se ressemblent tous au point de rendre le plateau parfaitement illisible. Heureusement, il est possible de modifier en temps réel l'axe de la caméra ou de basculer carrément dans un affichage 2D, tout ce qu'il y a de plus classique. Dans cette configuration, on profitera alors d'un jeu d'échecs tout simple mais d'un niveau relativement correct avec bien sûr la possibilité de déterminer la force de l'IA. Je précise tout de même que le jeu autorise des parties contre la console mais aussi contre d'autres adversaires humains grâce à une connexion online, d'où le nom du jeu.
Pour ce qui est du scénario, il s'agira dans un premier temps d'évoluer sur une carte stratégique. Chaque camp avance alors ses unités ou lance un sort (malus ou bonus, c'est selon) avant de passer la main. Lorsque deux unités se rencontrent, c'est le clash. L'affrontement se règle comme une partie d'échecs. Le jeu passe alors sur un échiquier et il faudra disputer une partie jusqu'au bout pour remporter la victoire. On progresse ainsi très doucement en enchaînant les combats jusqu'à la base ennemie dont il faudra bien sûr s'emparer. Je vous laisse imaginer la longueur du mode histoire qui peut réellement s'éterniser si on se donne la peine d'éliminer une par une les troupes adverses. Pour remédier à cela, Online Chess Kingdoms propose une alternative incarnée par le mode bataille qui vous permettra, une fois sur l'échiquier, de déplacer vos pièces en temps réel. Si ce mode permet un gain de temps certain, on passe tout de même à côté de l'essence même des échecs qui consiste justement à construire sa stratégie en fonction des mouvements de l'adversaire. Avec le mode bataille, c'est plutôt la vitesse qui sera récompensée. Et comme je vous rappelle que toutes les pièces se ressemblent, on se retrouve bien souvent paniqué à ne pas savoir quoi bouger dans ce joyeux foutoir. Les petites animations à la Battle Chess lorsque deux pièces s'affrontent n'y changeront rien, Online Chess Kingdoms est trop confus et brouillon pour qu'on s'y attache. Dommage, l'idée du scénario était pourtant bonne.
- Graphismes8/20
Parfois, les jeux dégagent une certaine aura grâce à un design particulièrement accrocheur à défaut d'être impressionnants techniquement. Ce n'est pas le cas de Online Chess Kingdoms dont le design est affligeant et l'aspect technique à la rue.
- Jouabilité7/20
L'obligation de passer par l'interface 2D pour distinguer ce qu'il se passe sur l'échiquier est un signe qui ne trompe pas. Cela prouve que Online Chess Kingdoms accuse de sérieuses lacunes de jouabilité.
- Durée de vie12/20
En se forçant à jouer, on peut techniquement passer beaucoup d'heures sur le jeu. Le souci est le manque de motivation que l'on éprouvera face aux problèmes de jouabilité. Les possibilités online sont un atout indéniable. Reste à trouver un adversaire...
- Bande son10/20
Des musiques épiques tentent de donner un peu d'ampleur aux parties. Mais au lieu de ça, elles transforment le jeu en sorte de téléfilm heroic-fantasy du samedi après-midi.
- Scénario7/20
C'est la guerre des mondes et chaque royaume va montrer aux quatre autres de quel bois il se chauffe.
Original, Online Chess Kingdoms l'est grâce à la mise en place de son histoire, qui vaut ce qu'elle vaut, on est d'accord. Malheureusement, le titre sombre rapidement dans l'ennui le plus total, la faute à un design à côté de ses pompes et une jouabilité franchement catastrophique. Dommage...