Pendant que tous les regards sont tournés vers le remake de Final Fantasy Tactics, Valkyrie Profile et le très attendu (du moins par votre serviteur) Jeanne D'Arc, Ignition nous sort du placard un certain Blade Dancer : Lineage Of Light disponible depuis mars 2006 au Japon sur PSP. Si comme la maxime "Tout vient à point à qui sait attendre" nous rappelle qu'il est bon de patienter pour pouvoir profiter des bonnes choses, disons que sans être un désastre écoludique, Blade Dancer n'est pas vraiment à ranger dans la "petite" catégorie des RPG indispensables sur la portable de Sony.
Si quelques jeux de rôle PSP ont traversé les frontières européennes, nous sommes encore loin d'avoir une aussi belle ludothèque que nos confrères japonais et américains. Et bien qu'Ubisoft et consorts aient eu la clairvoyance d'importer Tales Of Eternia, ou dans une moindre mesure, Astonishia Story et Popolocrois, les quelques scories restantes n'ont pas été du goût de tout le monde. Entre un remake sans saveur de Breath Of Fire III, et une fragile adaptation de Ys : The Ark Of Napishtim, le moral n'a pas vraiment été au beau fixe durant l'année 2006. Mais pouvons-nous espérer vraiment mieux de cette nouvelle année sachant que les titres mentionnés dans l'accroche ci-dessus n'ont toujours pas été annoncés en Europe, et ce aussi incroyable que cela puisse paraître quand on connaît la qualité intrinsèque desdits jeux. Impossible de répondre à cette interrogation, la patience étant ici de mise en attendant d'éventuelles annonces de part et d'autres des éditeurs. Pour l'heure, Blade Dancer est donc le tout premier RPG à fouler le sol de la Playstation Portable. Picorant des idées à droite, à gauche, le titre d'Hit Maker surprend tout autant par ses ambitions que par les écueils qu'il n'a vraisemblablement pas réussi à éviter.
Comme il est de coutume dans les RPG japonais d'avoir un héros propre sur lui mais surtout apte à sauver le monde en deux moulinets d'épée, faisons rapidement les présentations. Lance, de son prénom, est un jeune éphèbe qui n'attend qu'une chose : faire ses preuves au combat. Tout en suivant ses songes qui le mènent à une île lointaine, le bougre ne sait pas encore que son destin va le lier intimement au Blade Dancer Gerard (localisation - 20) et son Nemesis, le terrible et surtout très très méchant chevalier noir. Si le synopsis débute de façon conventionnelle, la suite l'est tout autant en cela que vous rencontrerez divers compagnons de voyage qui viendront vous prêter main forte afin de bouter le Malin hors de votre patelin. Cependant, Blade Dancer semble s'appuyer davantage sur son système de jeu que sur son histoire. Ainsi, on y retrouve notamment des éléments des Tales Of qui, combinés à d'autres idées, concèdent à ce jeu une plus value indéniable. Malheureusement, en marge de ce gameplay aux allures bourratives, on peine à s'intéresser à l'ensemble qui, au-delà du conservatisme de ses situations, opte pour une difficulté qui devrait rebuter bon nombre de joueurs.
La conséquence de cette difficulté est alors synthétisée par du level-up obligatoire et ce dès les premières heures de jeu. Inutile de vous dire que tout ceci est totalement indigeste, surtout lorsque vous vous retrouvez devant un boss bien trop puissant qui malgré vos efforts peut vous éliminer en trois tours. On se dit donc que le tout va s'améliorer une fois qu'un nouvel aventurier rejoindra nos rangs sauf qu'à l'instar d'Astonishia, les développeurs de Blade Dancer ont eu l'idée de nous laisser seul face à nos problèmes cinq minutes à peine après avoir rencontré le dénommé Gozen, qui nous aurait pourtant été d'un grand secours. Bref, on essaye alors tant bien que mal de mettre à profit les capacités lunaires (des techniques spéciales en fait qui peuvent être utilisées à mesure que vous recevrez ou porterez des coups) et de porter quelques coups mais la plupart du temps, ces manoeuvres de la dernière chance se soldent par un échec retentissant nous obligeant à repartir sur une longue séance de leveling. L'inconvénient de la chose est que cette fastidieuse recherche d'expérience risque de lasser plus d'un rôliste qui ne prendra même pas le temps de s'attarder sur la richesse du système de jeu.
Quoi qu'il en soit, si vous êtes du genre imperturbable, vous aurez la possibilité, tout comme dans Shining Soul, de faire expertiser des objets pour vous permettre d'obtenir des recettes. Des recettes ? Eh oui des recettes puisque à l'image de ce qui est proposé dans Tales Of, il sera ici question d'acheter des ingrédients chez un artisan (ou d'en obtenir en battant la campagne) afin de mélanger tout ça pour obtenir divers items comme des potions, des armes, des armures, etc. Il s'agit donc ici du principal avantage de ce titre qui n'oublie pas par ailleurs de nous abreuver de quêtes optionnelles pour rallonger la durée de vie. A ce sujet, sachez qu'en plus du mode solo, vous aurez l'occasion de jouer avec trois amis en réseau. Il sera ici question de nettoyer des donjons pour obtenir des objets de valeur, à défaut d'EXP. Le petit plus de la manoeuvre est qu'il sera ensuite possible d'utiliser lesdits objets dans le mode principal.
A tout ce qui vient d'être dit, n'omettons pas de mentionner quelques problèmes supplémentaires comme la lenteur de déplacement du héros, des temps de chargements trop présents ou l'obligation de toujours pointer l'objet avec lequel on veut interagir, la personne avec qui parler ou le combattant qu'on veut utiliser lors d'un duel. D'ailleurs, cet aspect est contraignant et étonnant car bien que les combats se déroulent en semi-temps réel, on doit dans tous les cas attendre qu'une horloge lunaire (propre à chaque héros) fasse un tour complet avant qu'un personnage puisse effectuer une action. Mais dans ce cas, pourquoi devoir malgré tout choisir le personnage pour valider ladite action alors que la rapidité est la clé pour sortir victorieux de la plupart des affrontements ? Et pour éviter de finir sur ce point de détail, concluons ce test de Blade Dancer : Lineage Of Light en vous confrontant une fois de plus à votre Moi profond pour savoir si vous serez suffisamment endurant pour supporter les tares précitées afin de profiter du système de jeu.
- Graphismes12/20
Moins joli que Key Of Heaven, Blade Dancer affiche néanmoins une 3D relativement propre, surtout en ce qui concerne les villes. Par contre, l'aire de combat est moche mais la modélisation des monstres et autres personnages rattrape un peu le tout.
- Jouabilité13/20
Entre l'artisanat, l'expertise d'objets, les armes à évoluer, le système de jeu se montre très complet. En marge, les déplacements du héros sont très lents, les temps de chargements trop présents et le système de combats aurait gagné à être amélioré.
- Durée de vie15/20
La difficulté du mode Solo est ahurissante, ce qui est synonyme d'une longue durée de vie. De plus, le multi pour 4 joueurs rallonge la longévité.
- Bande son12/20
Un doublage américain de qualité moyenne et des musiques relativement neutres.
- Scénario/
Je ne me risquerai pas à noter le scénario vu que la difficulté m'a empêché d'avancer comme je l'aurais souhaité.
Blade Dancer : Lineage Of Light est un RPG complet, très complet même mais qui a choisi la voie de la difficulté extrême. En découle une progression trop lente qui requiert beaucoup de patience et autant de phases de level-up. Un constat un peu triste surtout que le système de jeu est intéressant sans parler de la durée de vie qui profite également d'un mode Réseau. A vous de voir si le plaisir est synonyme de souffrance.