Geneviève et ses onze soeurs vivent avec le roi, dans un majestueux château sans doute érigé au prix de nombreuses vies de serfs suants mais sans doute satisfaits de leur sort. Les jeunes princesses coulent une vie heureuse et aiment à batifoler dans les fontaines du parc, à manger avec les doigts et à renifler bruyamment lorsque le temps fraîchit. Mais tout cela n'est pas au goût du roi qui décide de dépêcher sur place la duchesse Rowena, réputée pour ses bonnes manières et son respect scrupuleux des règles de la bienséance. Il espère ainsi faire de ses filles des modèles de pureté et d'élégance pour ensuite les marier aux grands dignitaires du royaume tels Ken Kutaragi et Greg le millionnaire. Rowena s'invite donc au château et en profite pour ensorceler le roi et capturer toutes les soeurs de Geneviève d'un coup de baguette magique. Eh oui, c'est ça être une méchante. En l'absence du prince charmant local, c'est donc à la frêle jeune fille qu'incombe la lourde tâche de sauver ses soeurs et son père.

Geneviève doit donc traverser l'intégralité du château que l'immonde Rowena a bien entendu rempli de pièges et de mignonnes bestioles. Au fil de sa progression, la poupée parviendra à libérer ses soeurs qui s'empresseront alors de lui donner leurs chaussons de danse. Chaque paire offre à Geneviève un nouveau pouvoir magique qu'il faudra mettre à contribution pour progresser. Ainsi, les chaussons verts lui permettront de massacrer, pardon, d'effrayer ses ennemis à l'aide d'un filet à papillons. Les chaussons bleus feront quant à eux apparaître des échasses qu'il faudra utiliser pour franchir des gouffres autrement infranchissables. Je n'ai malheureusement pas encore réussi à dégoter les charentaises du roi mais je ne désespère pas. Le soft propose en fait près de dix environnements différents qu'on aborde tous plus ou moins de la même manière puisque les utilisations des chaussons magiques restent très ponctuelles. Seul le filet à papillons est constamment mis à contribution. On saute facilement de plate-forme en plate-forme, on évite les araignées qui descendent du plafond et les bataillons de fourmis rouges qui infestent le sol du château, on passe quelques portes, puis on finit par tomber sur des groupes de deux ou trois princesses qui se délesteront bien vite de leurs chaussons. Cela serait plutôt sympathique si tous les adversaires ne poussaient pas d'horribles cris stridents qui évoquent plus le grincement d'une porte de caveau qu'autre chose. Je suis convaincu que même les petites joueuses auront du mal à supporter ces bruits désagréables.

Geneviève devra également affronter quatre boss au cours de son aventure. Mais il ne sera pas spécialement difficile d'en venir à bout, d'autant plus que le manuel du jeu fournit un bon nombre de conseils ainsi que de brefs descriptifs des "objectifs" de chaque niveau à l'attention des joueuses et sans doute des parents. Les niveaux cachent également quelques portes secrètes qui une fois trouvées, vous permettront d'accéder à trois mini-jeux gentillets, et non quatre comme le mentionne pourtant le texte du boîtier. Les mini-jeux sont bien moins intéressants que la campagne qui n'est pourtant pas particulièrement affriolante. Geneviève pourra ainsi se livrer à une chasse aux papillons particulièrement fade, ou encore utiliser des rubans pour grimper tout en haut du château le plus vite possible. Elle terminera par une course contre-la-montre dans laquelle il faudra ramasser des livres, les empiler et ainsi accéder à l'étage supérieur et à la porte de sortie. En bref, Barbie Au Bal Des 12 Princesses est un petit jeu de plates-formes qui n'offre que le minimum syndical, et qui n'arrive malheureusement pas à susciter la magie qu'on est en droit d'attendre d'un titre du genre.