Après avoir tenté une percée sur Nintendo DS, Bionicles Heroes utilise cette fois-ci la GBA pour s'infiltrer dans nos chaumières. Peine perdue mon bonhomme, tu viens d'être arrêté sans coup de semonce et ce n'est pas demain la veille que tu feras les yeux doux aux amateurs de LEGO et autres boîtes de conserve sur pattes.
En nous annonçant fièrement la possibilité d'incarner le tout nouveau Toa Inika 2006, Bionicle Heroes ne fait pas illusion une seule seconde : nous voici devant un produit calibré pour les fans et avant tout pour eux. Malheureusement, lorsque ce cas de figure se présente, il y a souvent matière à se poser des questions sur la légitimité ou du moins la sincérité du projet. Le hic dans le cas qui nous intéresse aujourd'hui est qu'après moins de dix minutes de jeu, on ne se pose même plus de questions puisqu'on a toutes les cartes en mains pour notre plaidoirie. Ainsi, on peut donc affirmer que le soft de Traveler's Tales est un condensé de tout ce qu'on ne doit pas trouver dans un beat'em all : une action soporifique, une architecture de niveau n'évoluant jamais, des phases de jeu à mourir d'ennui et une durée de vie ridiculement faible. Ce préambule servant également de synthèse à ce qui va suivre, nous allons tenter de faire le plus court possible pour le bien de tous.
Ainsi donc, Bionicle Heroes nous conte l'énième retour du Makuta (alias le méchant de l'histoire) sur l'île de Voya Nui. Il faut croire qu'il n'a vraiment rien à faire de mieux que d'envahir un îlot minuscule habité par des briques LEGO. Résultat des courses, tous les Toa (oui, toa aussi là-bas, tu viens d'être kidnappé, ne fais pas semblant de ne pas être au courant) sont réduits en esclavage et seul un puissant Toa (le fils d'un puissant couvreur) va pouvoir régler la situation en récoltant les six masques Toa qui lui conféreront des pouvoirs super-puissants et tout et tout. Mais à quoi va bien pouvoir servir tout ce pataquès ? Eh bien, à éliminer une ribambelle d'ennemis pardi. Et c'est là que le bât blesse car la seule idée qu'ont eu les développeurs tient à des générateurs de monstres et quelques tourelles défensives. On passe donc tout son temps devant lesdits générateurs en tapotant furieusement sur le A ou B (pour déclencher un tir plus puissant) afin d'éliminer tout ce qui sort, on avance de quelques pas et rebelote jusqu'au boss nous attendant à la fin de chacune des six îles, chacune étant constituée de 3 niveaux. A ce sujet, on reprochera aussi à quelques niveaux d'être incroyablement longs (et donc tout aussi gavants), une customisation des armes anecdotique au possible ou bien encore le flagrant manque d'originalité dans les quelques runes nous rendant la tâche plus facile. Ne cherchons pas midi à quatorze heures, Bionicle Heroes est un mauvais jeu, rébarbatif au possible et à la construction lacunaire évidente.
- Graphismes11/20
Le jeu n'est pas si laid que ça mais il est vraiment soûlant de devoir se taper des sous-niveaux beaucoup trop longs se ressemblant comme deux gouttes d'eau au sein d'un même environnement.
- Jouabilité11/20
A chaque fois que vous changerez de zone, vous disposerez d'un nouveau Toa mais hormis les attaques secondaires qui évoluent, ça n'apporte pas grand-chose. En sus, il est possible de tirer de deux façons différentes (normal ou en straffant) mais vu que ça sert tout autant que les améliorations du Protospawn, on évitera de s'appesantir sur le sujet.
- Durée de vie10/20
Le jeu ennuie au bout de dix minutes mais si vous voulez tout savoir, vous devrez compter sur deux ou trois heures maxi pour boucler l'aventure principale.
- Bande son9/20
Des musiques horripilantes et des bruitages peu convaincants.
- Scénario/
Bionicle Heroes ne vaut pas un kopeck. Répétitif au possible, épuisant, larmoyant, le jeu de Traveler's Tales n'a rien pour lui si ce n'est celui d'afficher son manque d'ambition dès les premières secondes. Beau coup de laser dans l'eau en tout cas.