Non contente d'animer les journées des petites filles et de décorer les étagères des ados, Barbie est à ses heures perdues une détective de charme. Ses talents vont bien vite être mis à contribution lorsque les précieux objets destinés à être vendus par son lycée pour une oeuvre de charité disparaissent mystérieusement. La poupée gonflée n'hésite alors pas une seconde et s'empare de l'affaire.
Barbara Millicent Roberts, puisque c'est son nom complet (oui, merci Wikipédia), part donc enquêter dans son lycée afin de découvrir le coupable. Ce dernier n'est pas spécialement mal intentionné car il laisse derrière lui un mot qui explique qu'il n'a pas dérobé les objets pour son compte personnel, mais qu'il s'est contenté de les disséminer dans tout l'établissement. Une sorte d'Arsène Lupin de quartier en somme. Il conviendra donc de fureter un peu partout pour rassembler le magot et si possible découvrir le farceur. Compte tenu du public visé, à savoir les petites enquêteuses, Barbie est loin d'être livrée à elle-même et les amis avec lesquels elle pourra discuter lui donneront toujours des indices pour l'orienter. Je dis "indices" faute de mieux, car les lycéens sont souvent très explicites et précis. Dès lors, il ne sera pas très compliqué de se rendre au bon endroit pour trouver quelques objets disparus, d'autant plus que le soft vous empêche souvent de dévier de votre route. Pas besoin de passer par la cafétéria ? Le titre donne un tour de clé à la porte et vous dirige, bon gré mal gré, vers le lieu où vous êtes censé vous trouver. Une fois la salle atteinte, barbie refusera souvent d'en sortir jusqu'à ce que vous ayez trouvé l'objet ou l'indice important. Chose qui sera encore une fois des plus aisées, puisque c'est par le biais d'actions contextuelles et d'une simple pression du bouton A.
Comme dans la version PC, le soft pourrait aussi afficher la mention "simulateur de marche", pour reprendre l'expression de Super Panda. Il est vrai que vous devrez faire des allers-retours incessants entre les différents personnages et salles du lycée. On ne se disperse pas dans ce huis clos forcé, mais la succession de différentes salles de classe et autres bureaux devient vite lassante. La monotonie est toutefois rompue par la présence de quelques mini-jeux, trop peu variés, mais sans doute amusants pour les petites filles. En fait, dès le début de l'aventure, Barbie se voit dotée d'un petit ordinateur rempli de fonctionnalités James Bondienne : détecteur infrarouge, messagerie, décodeur de fichiers sons et "recomposeur" d'image. Le joueur ne choisit jamais de déclencher telle ou telle fonction du petit bijou de technologie, car c'est le soft qui s'en charge pour lui. A intervalle régulier, Barbie devra donc remettre en place les morceaux d'une même photo, suivre des empreintes invisibles à l'oeil nu sur le carrelage, etc. Ces mini-jeux sont tous nécessairement faciles et il n'y aura jamais de Game Over sur cette petite cartouche GBA. L'exploration guidée du lycée vous mettra également aux prises avec quelques élèves qui s'adonnent à des batailles de nourriture ou des entraînements de foot, Barbie devra alors éviter doughnuts ou ballons, ce qui ne s'avérera pas si évident que ça pour les petites tant l'animation et les effets de profondeur sont archaïques.
J'en viens finalement au point le plus crucial de ce petit test : le fait que le jeu est intégralement en anglais, sans possibilité de choisir le français, ni même le franglais si cher à Ophélie Winter. De fait, il faudra à votre petite fille un niveau d'anglais équivalent à celui d'un élève de 2nde appliqué, voire de Terminale, pour comprendre ce qu'on lui demande. Les dialogues sont nombreux, ponctués de termes spécifiques à l'univers scolaire anglophone, et le titre se paie même le luxe d'employer le style SMS des élèves américains. Et là, franchement, on peut dire que la cartouche GBA s'automutile, et s'enlève 95 135031576e son public potentiel. Ajoutez à cela un mini-jeu récurrent dans lequel il faudra trouver les lettres manquantes d'un mot anglais comme "F - O T - G -" et vous comprendrez l'étendue du problème. The Barbie Diaries : High School Mystery n'est pas forcément un jeu à descendre en flamme, mais en l'état, il est certain qu'il n'a pas grand-chose à faire sur le marché français.
- Graphismes8/20
Les différentes salles du lycée sont assez détaillées et certainement représentatives de ce qu'on pourrait trouver sur un campus américain, mais l'animation est d'un autre âge et plombe certaines phases de jeu. L'école donne aussi l'impression d'être un gigantesque couloir, sans étages, ni réelle variété.
- Jouabilité6/20
Pas de réels problèmes de prise en main, si ce n'est pendant les sessions de dodgeball où l'ont doit esquiver gâteaux ou ballons. Mais les kilomètres, ça use, ça use et on se sent souvent dans la peau d'un marcheur olympique, et on a bien vite mal aux pieds.
- Durée de vie7/20
19 lieux différents à visiter et revisiter encore et encore. La jaquette vante en fait une des faiblesses du titre. On se lasse bien trop vite de cet environnement étriqué et tout en longueur.
- Bande son7/20
Une musique pour les couloirs, une pour les différentes salles de classes, ainsi qu'une variante pendant les mini-jeux. Si les morceaux ne sont pas mauvais, on tape vraiment dans le minimum syndical. Les bruitages sont corrects mais peu nombreux.
- Scénario3/20
Ce n'est pas tant l'histoire que je fustige ainsi, mais plutôt le fait que les petites filles auxquelles le soft est destiné seront pour la plupart dans l'incapacité d'en saisir un traître mot. Les cheeseburgers et l'anglais sont partout.
The Barbie Diaries : High School Mystery est un jeu très limité, surtout plombé par des problèmes linguistiques. Simulateur de marche et d'esquive de beignets, il n'a pas grand-chose pour appâter le chaland francophone en dehors de sa jolie boîte rose.