Dans un monde aux couleurs pastel et aux contours crayonnés de noir, la chaos règne dans les rues, pour votre plus grand bonheur puisque c'est à vous qu'il revient de régler les problèmes en passant votre cité sous un jet de plomb sous pression. Note : à la demande de Microsoft les images proviennent de l'éditeur.
Développé par Real Time Worlds, studio fondé par le papa de GTA, Crackdown affiche d'entrée de jeu son identité avec ses graphismes en cel shading. Tout le monde le sait déjà depuis qu'on a pu en voir les premiers visuels, Crackdown a parfois tendance à repousser, ou au moins à dérouter pas mal de joueurs, pas tous fort heureusement. Mais ce choix de couleur et de design n'est pas la seule originalité de ce GTA-like dont l'environnement surprend par son aspect diablement accidenté. Difficile en effet de savoir où se trouve le niveau du sol tant l'ensemble du décor a l'air de partir dans tous les sens. Un point qui tient au gameplay du jeu et sur lequel nous reviendrons un peu plus tard, comme ça je suis sûr que vous allez lire le reste du texte.
Planté dans un univers futuriste, Crackdown démarre comme n'importe quel GTA-Like, on vous donne quelques objectifs principaux, en l'occurrence des chefs de gangs retranchés qu'il faut aller abattre ou des points de ravitaillement qui une fois sous votre contrôle seront autant de zones de respawn. On remarque cependant très vite la présence sur la gauche d'une liste de compétences dont les valeurs augmentent au gré de nos actions. Ainsi, chaque ennemi abattu à l'aide d'une arme fait augmenter votre aptitude au tir, chaque coup de poing change votre force physique et ainsi de suite. De plus, une myriade d'orbes se cachent à travers la ville, orbes qui viendront eux aussi faire progresser votre personnage, de même que certaines courses d'obstacles à pied ou en véhicules et avec parfois des résultats pour le moins spectaculaires. Si vous êtes en premier lieu capable de lancer une petite poubelle, au fil du jeu, ce sont carrément des voitures que vous balancerez sur les hordes de petites frappes qui se jettent sur vous. Quant à vos déplacements, si la voiture reste un mode de transport rapide, il est nettement plus fun de sauter de toit en toit, chose qui devient rapidement possible et qui n'est pas sans rappeler les acrobaties de Jedi Knight ou de Spider-Man. Avec des bonds de 15 mètres de haut, on voit la ville différemment et, il faut le reconnaître, on s'éclate. Et chaque aspect du jeu est concerné puisqu'avec l'expérience vous serez même capable de piloter des véhicules pouvant changer de forme. Bien sûr, devenir un surhomme n'a d'intérêt que si l'on a un challenge de taille à relever, comme nettoyer une ville ou publier sa photo dans un calendrier.
Si on vous laisse libre d'aller et venir, le jeu se permet néanmoins d'indiquer une progression conseillée en passant sous silence les planques trop dangereuses, n'indiquant que celles que vous avez vraiment une chance de nettoyer, libre mais guidé en somme. Ensuite, libre à vous d'aller anticiper la suite en vous promenant dans les autres secteurs de la ville pour dénicher les leaders, mais vous comprendrez vite votre douleur. Car, disons-le tout net, si libérer un point de ravitaillement ou se lancer dans une petite rixe de rue pour filer un coup de main à la police normale tient du divertissement gentillet, l'attaque des planques prend des allures d'hallucination dans lesquelles vous êtes seul contre une quantité phénoménale d'adversaires. Un peu trop serait-on tenté de dire. Si Crackdown donne dans la démesure en vous dotant de super-pouvoirs aussi spectaculaires qu'amusants, il compense en vous opposant à des ennemis ultra hargneux. Lors de certains assauts, on en arrive à avoir du mal à bien comprendre ce qui nous arrive, en dehors de "aïe, aïe, mais où qu'y sont, mais où qu'y sont ?". Un côté too much dont on redoute qu'il ne finisse par devenir un brin gonflant. Si on ne prend pas un tant soit peu de précautions, en se laissant aveugler par l'aspect très bourrin du jeu, il n'est pas rare d'avoir à refaire plusieurs fois la même mission. La solution plus intelligente pourrait consister à faire monter ses stats et à revenir après avoir avalé quelques vitamines, histoire de provoquer un beau déluge d'explosions comme le titre sait en animer.
Du coup, Crackdown nous laisse indécis après quelques heures passées avec lui. Jouer les petits cabris sous acide en grimpant sur les rebords pour ensuite sauter au-dessus des rues possède toujours un effet attractif, mais en contrepartie certaines séquences de jeu ont tendance à virer au lourdingue. De plus, en l'état le système de visée est trop souvent à l'ouest, verrouillant parfois l'ennemi le plus lointain ou parfois même un bout de mur. En somme, cette version preview parvient aussi bien à démontrer le potentiel du jeu que son gros besoin en équilibrages divers qu'on espère retrouver dans la version finale en février. D'autant que le jeu offre un mode coopératif qui pourrait s'avérer jouissif.