Comme on en revient aux vieilles recettes de cuisine ou aux meubles d'antiquaires, les pixels préhistoriques ne cessent d'envahir le marché. Si certains trouvent relativement bien leur place, d'autres, comme Taito Legends sur PSP peinent à convaincre de l'intérêt profond de cet old pixel revival.
Après les consoles de salon, Taito décline donc sa compilation sur PSP avec 21 titres classiques de l'arcade courant de 1978 (Space Invaders) à 1989 (Cameltry), 10 ans de points lumineux générateurs de bonheur. Du moins en leur temps. De fait, sur les 21 jeux, à peine la moitié a su conserver son charme, et encore, en se montrant généreux. Mieux vaut le dire tout de suite, si vous n'êtes pas un vrai accro de la nostalgie, un pur, un dur, passez votre chemin, l'âge avancé des jeux proposés les réserve véritablement aux joueurs les ayant connus, les seuls à pouvoir s'émouvoir de les retrouver. Clairement, tout n'est pas à sauver dans cette compilation. Si Space Invaders conserve son rang de jeu mythique, force est d'avouer qu'y jouer aujourd'hui tient pour beaucoup du supplice chinois, de même que ses suites ou les diverses variantes qu'on peut trouver ici, et elles sont nombreuses (Balloon Bomber, Phoenyx etc.). Idem pour Lunar Rescue qui n'a pas particulièrement bien accueilli le passage du temps. Quant à Alpine Ski, j'aime autant ne pas en faire mention.
En marge des shoot'em up, on pourra toujours se tourner vers des jeux d'action ou de réflexion en reconnaissant que Kurt Kinton ou Legend Of Hage restent divertissants... 5 minutes, le temps de réaliser à quel point l'ensemble est finalement atrocement répétitif. Un constat qui s'impose sur la quasi-totalité des titres. Pourtant, on trouvera au moins deux morceaux d'histoire qui ont réussi le pari de garder leur saveur sans qu'il soit nécessaire d'apporter la moindre modification. Le premier, c'est bien évidemment New Zealand Story dont les graphismes parviennent toujours à séduire, autant que le gameplay. Le second est pour sa part moins connu même s'il a pourtant indubitablement inspiré des titres actuels comme Monkey Ball ou LocoRoco : Cameltry, un jeu d'arcade qui consiste à tourner un décor de façon à faire tomber une boule à travers un labyrinthe et de la mener ainsi à son but. Idée simple, puzzles complexes, la formule est intemporelle.
En matière d'habillage, Taito n'offre que le minimum, si l'on peut choisir son mode d'affichage (original, zoomé, plein écran ou écran vertical) il est en revanche impossible de modifier l'attribution des touches. Aucun goodie ne peut être débloqué et il faudra se contenter de versions remises au goût du jour de 4 jeux, Crazy Balloons, Balloon Bomber, Legend Of Kage et Cameltry. Des remixes qui n'apportent qu'un lifting graphique finalement sans grand intérêt.
- Graphismes/
On a un peu le sentiment de se répéter avec ces tests de compil mais "difficile de reprocher au jeu ses graphismes datés", cependant, mieux vaut prévenir que pour le coup, la quaisi-totalité des jeux est vraiment très, très âgée.
- Jouabilité11/20
Aucun problème de prise en main à noter, l'ensemble des titres passe aussi bien à la croix directionnelle qu'au stick analogique. C'est l'intérêt qui péchera pour la grande majorité des joueurs actuels, à l'exception notable de New Zealand Story et de Cameltry.
- Durée de vie8/20
Peu d'intérêt = faible durée de vie, le calcul se vérifie souvent, c'est le cas avec Taito Legends Power Ups qui ne peut compter que sur une petite poignée de titres susceptibles de séduire sur la durée.
- Bande son/
Attention, là aussi les oreilles sont parfois mises à rude épreuve même si certains thèmes franchement désuets ne sont pas exempts d'un certain charme rétro.
- Scénario/
La nostalgie a ses limites, Taito les a un peu franchies. Autant certaines compils peuvent trouver grâce aux yeux de tous les publics, autant celle-ci aura du mal à satisfaire d'autres joueurs que les vieux briscards, les seuls à pouvoir trouver leur compte dans ces retrouvailles avec leur prime jeunesse. Bonheur de courte durée, même si New Zealand Story et Cameltry justifient à eux seuls l'attribution de la moyenne. Et ben oui, moi aussi je suis un vieux.