Derrière Untold Legends : Dark Kingdom, il y a cette volonté affichée de frapper sans réfléchir, de ne rien décrypter (si ce n'est l'absence de borborygmes émis par le barbare quand il découpe à tour de bras) et de s'adonner à un plaisir bestial, primaire qui se résume à tapoter les boutons de la manette avec ses petits doigts boudinés afin de faire place nette à l'écran. De ce postulat de départ en découle un hack'n slash typique qui doit autant à un des fondateurs du genre, Gauntlet, qu'aux plus récents Baldur's Gate : Dark Alliance et autres Champions Of Norrath. Ainsi donc, il est possible d'y incarner plusieurs personnages (un guerrier, un mage ou une éclaireuse), d'utiliser à loisir armes blanches et sorts magiques sans parler des différents items que vous trouverez éparpillés sur votre route vous permettant de customiser votre héros. A partir de là, creusons un peu la surface pour vérifier ce qu'il y a en dessous.

Qui dit trois personnages, dit trois façons différentes d'aborder le jeu. Eh bien oui et non, car au-delà des techniques spéciales propres à chaque protagoniste, le résultat est finalement assez similaire quel que soit le margoulin que vous choisirez. Ainsi, là où le guerrier préférera jouer de sa hache pour élaguer les alentours, le mage optera pour des attaques à distance mais dans tous les cas, vos objectifs ne seront en rien modifiés. Il vous faudra alors, la plupart du temps, éliminer un certain nombre d'ennemis, un boss, détruire des objets précis, etc. Ainsi va la progression linéaire et sans surprise du jeu qui se permet même quelques petites énigmes très légères ou à l'inverse des passages bien lourds où vous devrez batailler pendant un bon quart d'heure dans un espace de dix mètres carrés pour sauver cinq malheureuses âmes. A ce sujet, on signalera que ledit passage est l'archétype même de la phase qui semble être buggée mais qui n'est en fait rien d'autre qu'un objectif affligeant qui a certainement dû passer entre les mailles des bêta testeurs. Mais il serait malséant de s'arrêter là vu qu'en dehors du challenge décrit plus haut, je dois dire que Dark Kingdom m'a plutôt emballé dans le sens où l'action est omniprésente.

Par conséquent, on évitera la ritournelle qui consiste à avancer que ce type de jeu est répétitif au possible. Certes, mais vu que c'est le genre qui veut ça, c'est un faux problème (si tant est que ça en soit un) sachant qu'on en réclame toujours plus. Maintenant, il faut avouer que la narration de Dark Kingdom bat un peu de l'aile (avec ses cinématiques manquant de pêche ou son scénario bateau) et induit des scènes d'action qui tombent à plat, la puissance de la mise frôlant parfois la qualité de celle d'un des plus mauvais crus d'Hollywood Night. On aura beau y rajouter quelques très jolis artworks afin de consolider l'univers du jeu, on a bien du mal à se passionner pour l'histoire vu qu'on attend qu'une chose : reprendre les choses en main pour matraquer tout ce qui bouge. Et Dieu seul sait qu'on nous donne les moyens de nous amuser, entre une bonne palette de combos (dont la liste grossira à mesure que vous monterez de niveau) et quelques sorts. Bien sûr, on eut aimé davantage de possibilités pour varier les joutes mais ça reste tout de même relativement honnête de ce point de vue-là.

L'autre intérêt de Dark Kingdom est de proposer un petit aspect RPG qui passe par un gain d'expérience synonyme d'amélioration des statistiques et d'apprentissage de sorts ou de techniques spéciales. A chaque nouveau level, vous aurez alors à dispatcher plusieurs points en fonction de votre bon vouloir et ce jusqu'à obtenir un surhomme (ou une surfemme) en bonne et due forme. A côté de ça, il sera aussi question de ramasser plusieurs pièces d'équipements (casque, cotte de mailles, bottes...) pour améliorer votre poulain, le petit plus venant du fait que les modifications vestimentaires seront visibles à l'écran. Bon, ok, je vous accorde que beaucoup de heaumes et autres bottines se ressemblent mais ne faisons pas notre vieil aigri blasé... Attendons plutôt le test. A ce sujet, nous reviendrons également lors dudit test sur le mode Online acceptant quatre joueurs contre deux sur une même console. En résumé, Untold Legends : Dark Kingdom, avec ses 30 niveaux, son système d'évolution intéressant et ses formes avantageuses, semble suffisamment plaisant pour vous retenir quelque temps, en espérant que la durée de vie ne se réduise pas à une poignée d'heures.