C'est clair, le premier effort de Konami sur Wii nourrit de nombreuses parentés. Avec elles, on pourrait réécrire l'ensemble du concept. Muni d'un laser élastique, vous devez absorber de petites bestioles fluorescentes éparpillées, voire très souvent cachées, dans une vaste demeure. C'est le même topo que Luigi's Mansion, à deux différences notables. D'abord vous agissez en vue subjective. Ensuite, pas de frayeur ici-bas. Il suffit de toucher un Eledee pour l'empocher, et ces derniers ne se risquent jamais à faire des apparitions ectoplamisques rigolardes. En réalité, il s'agit moins d'un jeu de cache-cache que d'une incitation au remue-ménage déraisonné. Vous pouvez et devez certes ouvrir les moindres armoires, tiroirs et placards, scruter tous les niveaux d'une étagère, vous baisser pour fouiller le dessous d'un lit. Mais les Eledees, de par leur nature timide se trouvent très souvent à l'intérieur même des objets. Et là, il n'y a pas de méthode fine. Avec votre "aspirateur", engin à la croisée de SOS Fantômes et du gravity gun d'Half-Life 2, remuez, agitez, balancez, mettez le souk ! Bref, répondez positivement à tous vos anciens fantasmes de petit enfant bien élevé soustrait au plaisir du dérangement total. Comme la branche de cerisier que l'on secoue, les fruits se décrochent de toute part, à vous la récolte.

Grossièrement, un Eledee est un électron. De là est d'ailleurs issu le scénario puisque vous devez les récupérer pour remettre le jus dans toute la maisonnée. Ouaip, c'est assez idiot. Passons. Ce qu'il faut retenir, c'est que ces bestioles peuvent bien sûr occuper n'importe quel conduit électrique, qu'il se trouve dans une petite voiture télécommandée, une télé ou un aspirateur. Pour les extraire de ces appareils, à la manière du Gremlins "éclair" qui visite les interphones, il n'y a qu'un seul biais : mettre la machine sous tension. Encore faut-il disposer d'une puissance en watts suffisante, c'est-à-dire d'un nombre d'Eledees récupérés suffisant. Ici se dessine une mécanique très Pikmin. Pour finir un stage, vous devez disposer d'une quantité définie de Watts. Pour l'obtenir, il vous faudra ouvrir des portes, pomper pas mal d'objets et atteindre également une certaine force d'attraction gravitationnelle pour soulever et remuer des objets plus importants. Bien sûr, toutes ces actions sont conditionnées par des quotas de puissance électrique. Il y a donc un ordre logique dans la récupération des Eledees. La ressemblance avec Pikmin ne s'arrête pas là. On note aussi diverses variétés d'électrons et même la présence d'items spéciaux pour les attirer ou les assommer. Dernier héritage frappant, celui de Katamari No Dancy cette fois : la montée en puissance de votre capacité d'attraction gravitationnelle. Dès le cinquième stage, la profusion d'Elebeets permet de grimper à 3000 Watts et de soulever sommier, canapé ou armoire. Essayez de deviner jusqu'où ça va...

En guise de conclusion "à chaud", et avant une analyse plus raisonnée à la sortie PAL du titre, accordons à ceux qui avaient repéré du potentiel dans ce titre une certaine clairvoyance. Cette oeuvre sans prétention, dans la plus pure lignée des jeux pop (LocoRoco, Katamari, etc...) attire, retient et détend. Incontestablement. Il faut moins d'une heure pour avoir pleinement la main sur la situation. Les niveaux sont bien pensés. Je vide l'armoire pour activer cet avion mécanique, une porte me bloque, fouillons de nouveau. Ah, un placard que je n'avais pas vu. Hop quatre ou cinq Eledees en sortent paniqués. Je peux poursuivre. La difficulté est néamoins présente, et vous devez, cela coule de source, vider chaque stage avant la fin d'un timer toujours bien tendu. Autant dire que les premiers essais sont plus souvent des repérages. Le moteur physique tient la route et l'association avec la wiimote est enthousiasmante. Le mouvement de rotation du poignet pour ouvrir les portes est la seule défaillance réelle du système. Difficile de rester bien stable, l'avant-bras ayant alors tendance à se déplacer brutalement sur les côtés. Eledees ne manquera pas non plus de repropulser le débat infantile sur les capacités techniques limitées de la console. Les autres joueurs, les non rageux, se préoccuperont surtout de savoir si le titre est doté d'un plaisir constant et non répétitif. Réponse lors du test !