Les jeux vidéo nous offrent parfois des expériences bien étranges. Mondes surréalistes, histoires surprenantes et souvent capilotractées, personnages fantastiques et loufoques, les créateurs de tout bord s'en donnent à coeur joie pour nous étonner. S'il est ici question d'un héros de dessin animé bien connu chez les plus jeunes, le fait est que nous faire vivre les aventures d'une éponge reste un concept assez curieux. Héros des enfants, Bob l'éponge est de retour dans cette énième adaptation de ses aventures.
Le titre du soft est déjà révélateur, vous allez pénétrer dans un univers complètement déjanté et décalé, tout comme celui de la série. Prisonniers de leurs cauchemars, Bob l'éponge, son pote Patrick et l'immonde Plankton se retrouvent embrigadés dans des évènements nés de leur subconscient déchaîné. A quoi ressemble le subconscient d'une éponge me direz-vous ? Si Freud ne s'est pas penché sur la question, le studio Wayforward a fait en sorte de vous exposer les moindres recoins d'un esprit spongieux. Apparemment, Bob se rêve champion de courses automobiles. Patrick lui, s'imagine en tant que justicier masqué. Quant à Plankton, il cherche à augmenter artificiellement la taille d'un pâté de crabe. Ce scénario étrange est prétexte à une sorte de pot-pourri du jeu vidéo, et le titre vous proposera tour à tour des phases de plate-forme, des courses sur roues ou dans les airs, des séquences de chute libre ou encore une longue course-poursuite pour tenter d'échapper à une sorte d'hamburger géant.
Si je ne m'abuse, le jeu offre une vingtaine de phases de jeux différentes et il est important de noter que malgré la diversité des situations, il reste tout à fait maniable et facile à prendre en main. A pied, vous disposerez d'un bouton pour sauter et d'une attaque normale. Il n'y a rien de particulièrement original dans ces sections mais elles restent toutes relativement agréables à jouer. Vous débarrasser de vos adversaires (pas très variés, disons-le) n'est pas forcément évident au premier abord. Ceux-ci ont beau être étonnamment stupides, ils sont nombreux et aiment à vous foncer dessus dès que vous surgissez dans leur ligne de mire, sans aucune allusion vaseuse avec une quelconque marque de produit vaisselle. Les premières tentatives pour traverser les niveaux se solderont souvent par des décès violents et frustrants, mais on finit par comprendre comment aborder les quelques adversaires différents. Attention ceci dit, car votre capital de vies s'amenuise rapidement si vous ne prenez pas garde. Une chute entre deux plates-formes, ou une prise de sumo de la part d'un boss qu'on voit pour la première fois et hop, vous retournez au début de la section, ce qui représente parfois dix ou quinze minutes de jeu ! Notons d'ailleurs que les bonus de santé ne font remonter votre barre de vie que de manière imperceptible, prenez donc garde à ne pas vous faire toucher inutilement.
Si ces solides phases de plates-formes constituent l'ossature du soft, les autres phases de jeu sont plus inégales. Alors que certaines phases sont rythmées et amusantes, d'autres sont tout bonnement passables. Rien de vraiment rédhibitoire cela dit car aucun des jeux proposés n'est proprement mauvais ou injouable, d'autant plus que les commandes vous seront indiquées à chaque changement de section. Accroché à une fusée, Patrick tente désespérément d'échapper à des astéroïdes, et quelques minutes après, c'est au tour de Bob de tenter de s'extirper de l'estomac visqueux d'un ver géant d'Alaska. Plates-formes, shoot, courses, récupération d'objets, tout se mêle pour un résultat finalement probant. Mais le fait est qu'à trop vouloir toucher à tout, l'éponge aux yeux globuleux ne parvient pas à exceller dans toutes les disciplines. Un peu comme Laure Manaudou. Du coup, le contenu de cette version GBA est un petit peu en dents de scie et c'est là que la faute se profile : on ne peut pas choisir ses phases préférées à partir du menu. En gros, si vous voulez revivre le combat dantesque de Plankton contre le pâté géant, il vous faudra refaire toute la course-poursuite qui le précède. Malgré ces défauts, Bob l'Eponge : La Créature Du Crabe Croustillant est un titre soigné et franchement divertissant. Vous ne risquez pas de mourir écrasé sous le poids de la profondeur du jeu, mais vous ne vous ennuierez pas non plus.
- Graphismes13/20
Bob, Patrick et Plankton sont reproduits dans leurs moindres détails. Si les décors sont moins remarquables, ils restent propres et surtout, variés. Un moment dans l'espace, le suivant dans l'estomac d'un lombric géant, le tout garde tout même une certaine unité très Bobienne.
- Jouabilité13/20
Les niveaux se suivent et ne se ressemblent pas, mais le jeu vous explique toujours ce que vous devez faire, et comment le faire. Certains niveaux sont bien plus plaisants à jouer que d'autres mais aucun n'est véritablement mauvais.
- Durée de vie10/20
La durée de vie est un peu plombée par le fait que les différentes phases de jeu ne sont pas accessibles indépendamment les unes des autres. Du coup, je ne suis pas convaincu qu'on retourne à Bikini Bottom après avoir terminé l'aventure, et ce malgré la présence d'autres mini-jeux à débloquer.
- Bande son13/20
On retrouve ici bon nombre de bruitages très cartoon même si le titre ne propose absolument aucune voix, ni même le rire caractéristique du carré jaune. Cela serait sans doute beaucoup en demander à la cartouche GBA. Le fait est que ces bruitages de qualité parviennent à compenser sans trop de mal ce petit défaut.
- Scénario10/20
Complètement loufoque et donc fidèle à la version du petit écran, le scénario ne sera sans doute pas ce que vous retiendrez de ce soft, puisque c'est en fait trois histoires différentes qui se chevauchent sans trop de liens.
Ce Bob l'éponge sur GBA est un titre amusant et attachant qui n'est pas nécessairement réservé aux fans de la série. Les différentes phases de jeu se suivent et ne se ressemblent pas et on prend plaisir à suivre les personnages de Nickelodeon dans leurs pérégrinations. Une bonne petite cartouche.