Bien que le premier Genji ne fut qu'un succédané d'Onimusha, le titre de Game Republic conquit son public grâce à une esthétique léchée, une aventure sans temps morts et un système de combat percutant à défaut d'être très original. Sony ayant trouvé là une nouvelle franchise lucrative, il était évident que deuxième épisode il devait y avoir. Et quel meilleur support que la PS3 qui profiterait de l'occasion pour nous montrer ce qu'elle a dans le ventre. Maintenant, reste à savoir si les ambitions des développeurs ne se sont pas perdues en chemin.
Comme précisé en préambule, Genji Days Of The Blade est le deuxième opus d'une série devant beaucoup à la saga Onimusha de Capcom. De l'ambiance médiévale aux démons à occire en passant par les différents personnages jouables, tout renvoie aux aventures de Samanosuke et de Jubei. Pourtant, ce constat n'est pas péjoratif en soi, bien au contraire, puisque dans le cas présent, il nous permet même d'attendre sereinement les prochaines productions Capcom, Devil May Cry 4 en tête. Ainsi, on retrouve avec beaucoup de plaisir les personnages de Yoshitsune Minamoto et Benkei Musashibo ici épaulés par Gozen Shizuka et Lord Buson. Tout ce petit monde constitue donc une belle brochette de héros aptes à faire face à n'importe quelle menace. Et justement, en parlant de ça, une nouvelle menace est en passe de s'abattre sur le Japon, ce qui va forcer nos compères à lever le glaive et à virevolter à nouveau dans tous les sens pour abattre l'ennemi avec grâce, avec classe.
Le but avoué de ce nouveau volet n'est donc pas de poser à plat tout ce qui a été fait par le passé afin d'en prendre le meilleur puis de balayer tout le reste pour créer quelque chose de novateur. Bien, au contraire, Genji est un jeu très conservateur par bien des aspects et on ne sera pas étonné de ne rien trouver de bien neuf sous le soleil. En bon beat'em all qui se respecte, on devra toujours se frayer un passage parmi des cohortes d'ennemis et il est également possible, comme par le passé, d'augmenter ses caractéristiques, ainsi que celles de ses armes, en récupérant des Mashogane, sortes de pierres cristallines laissées par vos adversaires. On notera tout de même un petit plus qui a son importance puisque de deux personnages jouables, on passe ici à 4, chacun étant associé à une touche de la croix de direction. De fait, si certains passages seront dédiés à un ou deux héros en particulier, il arrivera que la petite troupe se regroupe et qu'il faille passer de l'un à l'autre des characters pour utiliser leurs spécificités. Par exemple, Beikei peut pousser des objets ou défoncer des portes alors que Shizuka se servira de son arme pour atteindre des endroits inaccessibles.
Bien entendu, le système de combos est une fois de plus d'actualité et lorsque vous aurez rempli votre jauge de Kamui, vous pourrez passer dans un mode alternatif qui vous permettra d'éradiquer vos adversaires en appuyant au bon moment sur des touches précises. L'effet est superbe, la méthode efficace mais on se lasse un peu vu que le jeu a tendance à nous inciter à utiliser cette technique qui devient dès lors de plus en plus banale. Mais le principal problème du jeu ne vient pas de là puisque dès les premières minutes, les angles de caméra étonnent à plus d'un titre. Ainsi donc, il est impossible de bouger l'objectif et à mesure qu'on avance, on doit alors faire face à des angles de vue complètement absurdes. Le plus aberrant est qu'on doit parfois se fier à la mini-map pour savoir où se trouvent nos ennemis, puisque la caméra a tendance à se trouver à deux centimètres de notre personnage et à faire confiance à notre imagination/sixième sens/chance pour repérer ce qui est en train de nous frapper en hors champ. Le hic est que ce souci (vieux comme le monde) gâche et bride le plaisir qu'on peut ressentir en jouant à Days Of The Blade. Rageant vu que ce second épisode tient ses promesses en matière de graphismes et de design, même si on reprochera aussi aux concepteurs des niveaux un peu trop linéaires, s'étirant en ligne droite. Quoi qu'il en soit, nous aurons l'occasion d'y revenir lors de sa sortie française mais pour l'heure, autant dire que passées quelques surprises visuelles, la déception prédomine.