Fans de Tokobots, réjouissez-vous ! Les petits robots préhistoriques ont abandonné momentanément les UMD de la portable de Sony pour venir nous rendre une petite visite cliquetante sur PS2. Tokobot Plus : Mysteries Of The Karakuri n'est en fait qu'une version légèrement remaniée du soft de réflexion/plates-formes sorti sur PSP l'année dernière. Réjouissez-vous donc, mais pas trop non plus car le titre reste peu ou prou le même. Petit démontage rapide du moteur de cette version Plus, en essayant de ne pas trop perdre de boulons en route.
Le scénario a bien entendu été conservé dans son intégralité. On nous raconte donc toujours l'histoire d'une civilisation antique extrêmement avancée qui parvenait on ne sait trop comment à produire des merveilles technologiques absolument incroyables. Mais cette civilisation disparaît du jour au lendemain dans des circonstances étranges, laissant derrière elle son infrastructure et des gardiens robots dont la longévité rendrait vert de rage le lapin rose d'une certaine marque de piles. Sur les ruines de cette grandiose civilisation, une autre société plus primitive finit par se développer. Vous incarnez Bolt, enfant de ce nouveau monde, muet et ingénieux. Il occupe le poste d'archéologue et tente avec ses collègues de percer à jour le secret des anciens. Au cours d'une de ses expéditions, il découvre une petite troupe de robots, des Tokobots, qui se prennent d'affection pour lui et décident de le suivre partout. Nous voici donc dans un univers Steampunk, aux graphismes manga et qui sert de contexte à la lutte classique entre des méchants pilleurs de tombes maléfiques et de gentils archéologues bienveillants.
Bolt et ses nains de jardin métalliques partent donc exhumer les secrets du vieux monde dans toute une série de niveaux emplis de robots gardiens belliqueux et d'énigmes copieuses mais amusantes. Le héros ne sait rien faire par lui-même et se repose donc totalement sur ses Shockobons, pardon, Tokobots pour avancer. Loin d'être de simples gardes du corps, les petits automates sont pourtant bien utiles et font presque office de couteau suisse de luxe. En utilisant les diverses formations disponibles, en cercle, en file indienne ou en ligne de part et d'autre du héros, on peut réaliser une série d'attaques aux effets différents. Les ennemis qui rôdent dans les couloirs poussiéreux doivent souvent être abordés d'une manière bien spécifique qu'il ne sera en général pas bien difficile de découvrir. Celui-ci ressemble à un hérisson, essayons donc de le faire tomber sur le dos ! Un peu d'observation et un ou deux essais suffiront largement pour trouver leur point faible. Ce qui n'est pas évident, c'est de se retrouver aux prises avec plusieurs types d'adversaires en même temps. Dans ces cas-là, il faudra apprendre à jongler rapidement entre les différentes formations. Les Tokobots sont heureusement invincibles et si vous en perdez un ou deux en route, il suffira de presser R1 pour les faire revenir du néant. Le problème, c'est qu'ils mettent toujours plusieurs secondes à vous rejoindre. Le jeu n'encourage donc pas le bourrinage et vous incite à prendre soin des boîtes de conserve, sous peine de vous retrouver en slip devant l'ennemi.
Mais vos amis à pistons rotatifs ne servent pas qu'à casser du faquin, ils seront en effet bien utiles pour résoudre les diverses énigmes qui ponctueront votre progression. A certains endroits spécifiques, ils pourront prendre la forme d'une grue et vous aider à déplacer des caisses pour faire fonctionner un mécanisme, ou même celle d'un samouraï géant, voire d'une catapulte. On pourra également se servir de la nature métallique de nos compagnons pour former une échelle ou un pont à l'aide d'aimants répartis un peu partout dans les niveaux. Au fil de l'aventure, on pourra découvrir quelques nouveaux Tokobots ainsi que de nouvelles formations. Les énigmes sont généralement bien pensées et intuitives et leur difficulté se veut progressive. Malgré tout, les mouvements les plus utilisés restent les plus basiques et le titre, toujours assez court, peine à se renouveler. Le soft est cependant fort sympathique et trouver des solutions aux énigmes est sans doute ce qu'il y a de plus gratifiant dans l'aventure. Tout serait donc bien agréable si ce n'était pas les problèmes récurrents de caméra qui rendent parfois l'action tout bonnement incompréhensible. Celle-ci possède notamment la fâcheuse tendance à se coincer dans les murs et à se placer à des endroits d'où on ne voit strictement rien, le tout avec une lenteur désespérante.
Le jeu est tout de même très linéaire mais vous invitera parfois à explorer à nouveau certaines zones que vos capacités limitées rendaient jusque-là inaccessibles. Les ajouts de cette version Plus prennent la forme de quelques niveaux supplémentaires, deux, il me semble, et de pas mal d'écrans de texte. Ces derniers sonnent parfois un peu creux et n'apportent finalement pas grand-chose au récit si ce n'est une certaine lourdeur. Les niveaux ne sont pas très grands et manquent un peu d'envergure, et du coup, on obtient un titre à peine plus long que son prédécesseur portatif, qui ne brillait déjà pas dans ce domaine. Tokobot Plus : Mysteries Of The Karakuri est donc le portage honnête d'un jeu de bonne qualité, mais cela ne suffira sans doute pas pour justifier un nouvel achat. Les gamers qui découvrent devraient cependant passer un bon moment en compagnie de Bolt et de ses robots multifonctions.
- Graphismes12/20
Le titre se pare d'une esthétique manga franchement réussie et même parfois adorable, mais les textures restent très basiques et ne marquent pas d'évolution notable par rapport à la version PSP. Les décors semblent vides et un peu étriqués. Le soft a toutefois du caractère.
- Jouabilité11/20
Il y a du bon et du mauvais au royaume de Tokobots. Alors que le maniement des petits robots est plaisant et original, le jeu souffre d'un système de caméra archaïque qui nuit à la lisibilité générale. Bolt est également un peu trop lent et tend de fait à ralentir le rythme de jeu.
- Durée de vie12/20
Les quelques ajouts de cette version Plus ne permettent pas d'augmenter le durée de vie de manière conséquente. Reste que les nombreuses énigmes et phases de plates-formes devraient vous faire passer un bon moment. Quelques-unes de ces énigmes s'avèrent un peu tordues et si vous n'êtes pas aware, fringant et frais, vous coincerez parfois. Eh oui, c'est l'expérience qui parle.
- Bande son13/20
Avec des mélodies assez jolies mais trop fades pour que l'on y trouve une aide à l'immersion, Tokobot préfère se focaliser sur les effets sonores assez amusants et collant bien à l'ambiance enfantine du titre. Néanmoins, il est dommage que ces derniers manquent un peu de puissance. Les voix anglaises de cette version PS2 sont de bonne facture et évoquent indubitablement une bonne petite série télévisée.
- Scénario13/20
Tecmo n'a pas fait dans l'originalité mais l'ensemble reste convaincant et bon enfant. Une lutte entre des vils bad guys en quête du pouvoir absolu et des gentils au service de la veuve et de l'orphelin. L'univers Steampunk est toutefois crédible et bien retranscrit par les cinématiques.
Les défauts de la version PSP sont toujours là comme des taches de cambouis sur le vieux pull préféré de papy. La caméra est bête à manger du foin et le personnage est un peu trop lent pour le confort du joueur. Reste un titre au gameplay innovant et agréable, servi par des énigmes fines mais accessibles et des phases de plates-formes amusantes. Les Tokobots constitueront d'excellents compagnons de voyage l'espace de quelques heures.