On a déjà tout écrit sur Supreme Commander puisque c'est l'un des jeux de stratégie les plus attendus du moment. Remarquez, il n'y a rien de bien étonnant à ça car c'est tout de même Chris Taylor, le papa du génial Total Annihilation qui en est à l'origine. Une horde de fans déchaînés attend donc ce titre de pied ferme et ils ont tout à fait raison au vu des nombreuses qualités dont le titre est doté.
Supreme Commander, c'est un peu l'antithèse de Company of Heroes. Déjà, le contexte est très différent puisqu'on se retrouve dans un monde futuriste en proie à un conflit entre trois factions qui ont chacune leurs propres aspirations. Ensuite, au niveau du gameplay, on est loin du nombre d'unités assez restreint que l'on contrôle dans le meilleur STR de l'année 2006. Ici, ce sont de gigantesques armées que vous aurez sous votre commandement puisque plusieurs milliers d'unités sont susceptibles de s'affronter sur une même carte. Les maps prennent d'ailleurs des proportions dantesques puisqu'elles peuvent faire plusieurs dizaines de kilomètres de côté. C'est vraiment de la stratégie de grande envergure que l'on nous propose.
Evidemment, avec des cartes aussi grandes, il était très important de pouvoir avoir un point de vue global sur la situation. C'est pourquoi, le niveau de zoom proposé est assez hallucinant. Vous pouvez tout bonnement dézoomer jusqu'à voir l'intégralité du champ de bataille. Chaque bâtiment et véhicule apparaît alors sous la forme d'une petite icône et il est possible de donner directement vos ordres en sélectionnant ces icônes et en les déplaçant. A l'usage, il s'avère que ce zoom puissant n'est pas seulement un gadget puisqu'il joue un grand rôle dans la stratégie. En effet, seule la vue globale nous renseigne d'un seul coup d'oeil sur la position de nos troupes et sur les lieux où se déroulent les combats. Pour encore plus de confort d'utilisation, Supreme Commander prend en charge le dual screen. Si vous avez deux moniteurs, vous aurez donc la possibilité de personnaliser l'affichage sur chacun des écrans en choisissant par exemple d'afficher votre base sur l'un d'entre eux et la ligne de front sur l'autre. Ainsi, vous pourrez être à deux endroits à la fois.
A ce stade de l'article, vous avez très certainement envie de savoir ce que proposait la version preview que nous avons essayée. Eh bien elle nous a permis de jouer à l'une des trois campagnes solos : celle de l'UEF (United Earth Federation). La particularité de ce mode, c'est que les missions ne s'enchaînent pas tout à fait de la même manière que dans les autres STR. Vous débutez assez classiquement sur une planète et aurez un certain nombre d'objectifs (défense de base, attaque d'ennemis, escortes...). Une fois qu'ils seront accomplis, vous ne passerez pas au niveau suivant comme on a l'habitude de le voir chez la concurrence, puisque c'est tout simplement une nouvelle portion de la carte qui s'affichera et que d'autres missions vous seront confiées. L'avantage de ce système, c'est que vous conservez vos bâtiments et vos unités. Vous n'aurez donc pas à construire une nouvelle base à chaque mission ce qui, il faut bien l'avouer, pouvait s'avérer rébarbatif dans d'autres STR. Bien évidemment, une fois que vous aurez accompli tous les objectifs sur une planète donnée, vous changerez d'astre et ainsi de suite.
Du côté du système économique, deux ressources sont à récolter. Elles sont indispensables pour construire les unités et pour que vos infrastructures fonctionnent. Il s'agit de l'énergie et de la masse. Pour en avoir suffisamment, il est indispensable de bâtir des générateurs ou des extracteurs. La différence entre ces deux types de bâtiments c'est simplement que les seconds sont beaucoup plus productifs mais qu'ils ne peuvent être construits qu'à des endroits bien précis. Dans les faits, ces points sont donc des lieux hautement stratégiques qu'il faut capturer si on veut s'assurer d'un approvisionnement suffisant pour se développer. Ce système n'est pas sans rappeler ce que l'on avait pu voir dans Dawn of War ou dans Company of Heroes puisqu'il nous oblige à mener une véritable guerre de territoire. Des stratégies d'étouffement de l'adversaire peuvent même être entreprises puisque posséder l'immense majorité de ces points stratégiques c'est s'assurer de limiter l'approvisionnement de l'adversaire.
Alors Supreme Commander est-il un jeu parfait ? Malheureusement non. Ainsi, au risque de paraître rabat-joie, quelques éléments nuisent à la bonne impression générale. Le principal, c'est la grande gourmandise matérielle dont le soft fait preuve. En clair, ça rame horriblement, même avec des détails réglés sur "moyen" et ce, sur un Pentium 4 640 (3,2 Ghz), 2 Go de RAM, Geforce 7800 GTX. Bien sûr, la version que nous avons essayée n'était pas la définitive et il se peut donc que des optimisations soient apportées d'ici à la sortie du titre en magasin, du moins on l'espère parce qu'en l'état, le jeu ne serait réellement jouable que sur des configurations de brute munies d'Intel Core 2 Duo. En effet, c'est la puissance du processeur central qui semble être la clé de la fluidité. C'est ce dernier qui calcule l'intelligence artificielle, la balistique... Avec des milliers d'unités sur la carte, il est vraiment TRES sollicité. Malgré tout, Supreme Commander est vraiment prometteur. Si le multijoueur est à la hauteur et que la fluidité est au rendez-vous, on pourrait tenir là un énorme hit. Réponse dans le test qui paraîtra à la sortie du jeu, à la fin du mois de février si tout va bien.