Les développeurs de Rollercoaster Tycoon 3 sont de retour, mais cette fois-ci, c'est au monde des consoles qu'ils s'attaquent avec un nouveau jeu de gestion de parc d'attractions assez différent de leur précédente création. Moins de gestion, plus de fun, voilà ce qui a guidé le développement de Thrillville. Une recette qui s'adapte parfaitement au support console et en particulier à la PSP.
Rollercoaster Tycoon 3 est une véritable référence sur PC en matière de jeu de gestion de parcs d'attractions. Disposant d'une richesse inégalée et d'un moteur 3D efficace, il a su convaincre les nombreux amateurs du genre. Adapter un tel titre sur console est quasiment impossible : capacités techniques différentes, absence de souris, public n'ayant pas les mêmes attentes. Bref, c'est à un titre inédit auquel on a droit avec Thrillville, un soft vraiment différent de son aîné par beaucoup d'aspects et le premier, c'est certainement le fait que l'on incarne véritablement un personnage. En effet au début de la partie, vous devez sélectionner votre avatar. Une fois que c'est fait, vous serez transporté dans le premier parc que vous devez gérer. Un parc d'entraînement qui fait office de tutorial.
Dans Thrillville, vous incarnez physiquement le propriétaire d'un parc d'attraction. Vous évoluez par le biais d'une vue à la troisième personne. Le fait d'être physiquement présent dans le jeu a permis aux développeurs de proposer un gameplay assez original. Par exemple pour essayer une attraction, pas besoin d'aller fouiller dans un menu complexe, il suffit de vous y rendre. Pareil pour changer les prix d'une boutique : vous allez devant et l'option vous est automatiquement proposée. C'est vraiment très bien pensé et cela permet de limiter au maximum la navigation dans l'interface. Celle-ci est par ailleurs pratique, mais il est vrai que naviguer dans des menus avec une manette est nettement moins agréable qu'avec une souris et on remercie donc Frontier d'avoir pensé à ça. Le mieux, c'est que si vous en avez marre de marcher, vous pouvez à tout moment ouvrir la carte et cliquer sur la destination voulue. Pratique pour limiter les allers et venues.
Ce qui est appréciable aussi, c'est que l'on n'est pas lâché comme ça dans un parc sans avoir de but. Des objectifs de plusieurs ordres sont à accomplir. Il s'agira par exemple de construire un stand de boissons, une attraction calme, une montagne russe qui va à une certaine vitesse, satisfaire les visiteurs... Si ces missions sont classiques pour n'importe quel jeu de gestion, d'autres sont nettement plus originales. Certaines vous demanderont par exemple d'affronter un visiteur sur un des jeux que proposent vos stands. Ainsi, vous aurez à participer à une sorte de séquence de FPS, à une course, à du mini-golf... Il existe une vingtaine de ces mini-jeux qui sont aussi jouables en dehors du parc en multijoueur (jusqu'à quatre joueurs). S'ils sont d'un intérêt variable, ils permettent néanmoins de varier les plaisirs et de trancher un peu avec une gestion qui aurait pu s'avérer trop austère. Les mini-jeux ne sont pas inutiles puisque vous y gagnez même un peu d'argent pour votre parc. Evidemment, la plus grosse partie de vos fonds provient des dépenses que les visiteurs font dans votre parc et il faut donc qu'ils aient tout sous la main pour avoir envie d'acheter : boutiques de chapeaux, de souvenirs, possibilité d'acheter de la nourriture, des boissons...
Pour que votre parc soit suffisamment fréquenté, il est possible d'investir dans des campagnes publicitaire. La méthode la plus efficace pour qu'il y ait toujours du monde reste pourtant le bouche-à-oreille : un visiteur satisfait en attirera d'autres. Il faut donc veiller à contenter tout le monde. Pour ce faire, plusieurs éléments doivent retenir votre attention. En premier lieu, la variété des attractions. Il en faut pour toute la famille : des grands huit terrifiants aux autos tamponneuses en passant par le petit manège de base. Ensuite, il faut veiller à la propreté du parc, au divertissement des visiteurs et à l'entretien des attractions. Pour ces trois tâches, il est indispensable d'embaucher du personnel. Trois types d'employés sont disponibles : les animateurs, les mécaniciens et les balayeurs. Lorsque vous engagez quelqu'un, celui-ci commence automatiquement au niveau de formation zéro et il va donc falloir le former. Là où Thrillville innove c'est qu'il ne suffit pas pour cela d'investir une somme d'argent. C'est à vous de mettre la main à la pâte. Pour les balayeurs, vous devez en prendre le contrôle pendant un certain temps et nettoyer vous-même le parc en aspirant les détritus et en lavant le vomi (bon appétit...). En ce qui concerne la formation des animateurs, elle donne lieu à un mini-jeu de rythme qui consiste à appuyer sur les bonnes touches au bon moment. Enfin, pour ce qui est des mécaniciens, c'est à une petite séquence de réflexion à laquelle vous aurez droit. Pour la réussir, il faudra placer correctement les fils électriques sur le circuit de l'attraction. Un employé formé apprendra ce qu'il sait à ses collègues au fil du temps, de sorte qu'il n'est pas nécessaire de renouveler la formation avec chacun de vos salariés.
Thrillville est un titre qui se veut avant tout facile à prendre en main et cela se voit par la grande simplicité avec laquelle il est possible de construire ses montagnes russes. Vous pouvez placer chaque portion en décidant de mettre un virage ici, une grande descente là, un looping ailleurs... Si vous ne savez pas comment continuer votre tracé, le jeu propose même une aide qui crée la montagne russe à votre place. Bref, c'est simple et intuitif. Le côté gestion lui aussi a été simplifié et on ne retrouve pas certaines options pourtant présentes dans beaucoup de jeux du genre sur PC comme l'affectation du personnel à une zone précise. Tout cela se fait automatiquement. Bref, ceux qui se sont déjà essayé à des jeux de gestion sur leur ordinateur risquent de trouver Thrillville un peu facile. Pour peu que l'on entretienne correctement son parc, qu'il y ait les boutiques de base et des manèges diversifiés, l'argent rentre sans aucun problème. Remarquez, c'est un choix tout à fait respectable puisque Thrillville est ciblé grand public. Parlons maintenant des choses qui fâchent. Il y en a deux essentiellement. Tout d'abord le nombre de parcs disponibles est assez limité : il n'y en a que cinq. Un effort aurait pu être fait sur ce plan. Second défaut : les temps de chargements incessants qui nous sont imposés. Ils ne sont pas très longs, mais il y en a partout : avant et après l'essai d'une attraction, d'un mini-jeu, d'une construction... A la longue, c'est lassant. Au final, Thrillville est cependant un bon titre qui conviendra parfaitement à un jeune public ou à ceux qui voudraient découvrir en douceur les jeux de gestion et qui sont un peu effrayés par les nombreuses possibilités offertes par un Rollercoaster Tycoon 3 par exemple.
- Graphismes15/20
C'est mignon tout plein. Certes techniquement, ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais le parti pris cartoonesque est bien sympathique.
- Jouabilité14/20
Une interface claire, une conception des montagnes russes qui s'avère intuitive, le jeu est bien adapté aux novices. De plus, on a droit à quelques originalités comme la formation du personnel que vous devez effectuer vous-même. Ceci dit, il faut préciser qu'au niveau de la gestion pure, les possibilités restent assez limitées mais que ça se comprend puisque l'approche choisie, c'est justement de ne pas nous abreuver de chiffres, de graphiques et de choix trop techniques concernant les finances et la gestion du personnel. Un titre familial par excellence.
- Durée de vie13/20
C'est sur le plan de la durée de vie que Thrillville est le moins à l'aise. Les premières heures sont certes agréables, mais les nombreuses limitations au niveau de la gestion pure se font sentir et on fait un peu toujours la même chose. En outre, il n'y a que cinq parcs différents ce qui est assez peu. Heureusement, les mini-jeux et le mode multijoueur sauvent le titre.
- Bande son14/20
La musique est réussie et on note même quelques clins d'oeil à d'anciens titres LucasArts tels que Monkey Island dont on retrouve le thème sur quelques mini-jeux. De leur côté, les bruitages manquent un peu de consistance sur le plan des cris des visiteurs et du bruit des attractions, trop peu présents.
- Scénario/
Thrillville est un titre assez particulier car les possibilités de gestion y sont assez superficielles. Cependant, il se rattrape grâce à la possibilité de concevoir ses propres montagnes russes et par la vingtaine de mini-jeux très fun qu'il propose et qui sont jouables à plusieurs. Côté points faibles, on notera une certaine répétitivité dans les tâches à accomplir et les temps de chargement incessants. Le titre demeure cependant agréable à jouer et constitue une entrée en matière idéale pour les débutants désireux de s'initier aux jeux de gestion.