Si Infected vous dit quelque chose, c'est tout à fait normal puisque le titre de Planet Moon Studios fut présenté au tout début de la PSP. Après bien des péripéties, le voici enfin qui nous arrive, avec son scénario politiquement correct, ses scènes gore et sa bande-son survoltée.
Reposant sur les cendres d'Alerte et une tripotée de films de zombies, Infected nous dépeint un New-York plongé dans le chaos depuis que tous ses habitants ont été infectés par un virus qui les a transformés en morts-vivants avides de chair humaine. Vous, l'agent Stevens, faites partie des rares survivants d'une attaque survenue en pleine illumination de l'arbre de Noël. Recueilli par la New York Bio Team (une unité chargée des épidémies virales), on vous informe que vous êtes la seule personne immunisée contre le virus, ce qui vous vaut d'être en première ligne afin d'éradiquer le mal qui dévore la Big Apple. Mais le plus beau reste à venir car on vous apprend également que votre sang semble être la seule arme qui puisse venir à bout des créatures cauchemardesques qui pullulent. Bref, si vous désirez fêter Noël cette année, il va falloir vous mettre sérieusement au travail en nettoyant cinq quartiers de la métropole américaine infestés de new-yorkais putréfiés.
Si vu sous cet angle, l'objectif semble d'un conventionnalisme à toute épreuve, l'architecture du jeu est tout aussi commune. En fait, le principal problème d'Infected n'est pas tant son manque d'ambition dans le propos que sa propension à faire passer au premier plan son aspect gore ou quelques traits d'humour très limites. En somme, bien que les développeurs aient pensé à une création de personnage (avec pas moins de 25 modèles dont les membres du groupe Slipknot), une customisation de son avatar ou l'achat d'armes (tronçonneuse, MP5, RPG, BMF-G, grenades), on fait vite le tour du mode solo qui nous oblige à reprendre des missions si tant est que nous n'ayons pas réussi à obtenir des médailles au terme du niveau. Ainsi, chacune des cinq zones de New York dispose de plusieurs stages, certains étant directement disponibles, d'autres uniquement si vous possédez suffisamment d'insignes de flics. Au final, seuls six types de missions sont proposés (4 se ressemblant à s'y méprendre) durant lesquelles vous devrez éliminer tous les zombies du coin, défendre des membres de la NY-BT ou évacuer des civils dans des hélicoptères.
Si le tout tourne rapidement en rond, il faut aussi noter qu'il est indispensable de terminer la plupart des niveaux en moins de deux minutes pour espérer avoir des récompenses. Vous imaginez donc que la durée de vie d'Infected n'est pas des plus généreuses. Pourtant, on y trouve aussi du multijoueur (pour 2 à 8 petits soldats) qui permet de choisir entre les modes Deathmatch, Deathmatch par équipe, Sauveur et Vache Folle où un des joueurs incarne une vache (folle donc) qui doit résister le plus longtemps à l'assaut de ses petits camarades. Une autre idée assez amusante consiste à faire profiler un virus dont vous êtes l'instigateur. Pour faire court, disons qu'en fonction de vos victoires, vous pourrez infecter d'autres joueurs qui devront à leur tour infecter trois autres personnes (ou terminer trois missions solos) pour se libérer de l'emprise de votre virus. Assez originale dans son concept, cette idée ne constitue cependant pas une raison suffisante pour rester accroché aux basques du multi pendant de nombreuses heures.
Pour la peine, autant vous remettre une couche sur le solo avant de vous laisser vaquer à vos occupations. Si je vous ai déjà dit de quoi était faite la Campagne, venons-en à la jouabilité. En tant que jeu d'action à la troisième personne, Infected propose une caméra placée dans le dos de votre avatar. Si la visibilité n'est pas optimale, on ne ressent pas énormément de problèmes de ce point de vue-là puisqu'un lock nous permet de mitrailler les ennemis à bonne distance. Le but du jeu sera alors d'utiliser votre arme principale pour affaiblir vos ennemis puis de les éliminer avec votre arme virale qui pompe votre sang. Ensuite, l'astuce sera d'attendre que plusieurs zombies soient côte à côte pour réaliser des combos, qui vous offriront des recharges de sang, des bonus de points, des armes spéciales, des boucliers ou ce genre de choses. Rien d'autre à ajouter si ce n'est que vous devrez aussi faire attention aux zombies qui se transformeront en Berserkers puisque dans cet état, ils deviendront plus résistants et plus rapides. Sachez donc utiliser les combos à votre avantage en attendant qu'ils se regroupent pour vous attaquer avant de les faire exploser. Mis à part cette tripaille, ses gerbes de sang et sa bande-son à la gloire d'un hard rock aigu, Infected n'a pas grand-chose à offrir aux joueurs qui en feront vite le tour. En un mot comme en cent, faites-vous une piqûre de rappel et passez votre chemin. Pour le compte, on est vraiment content d'avoir trouvé l'antidote avant même que l'infection se répande.
- Graphismes11/20
On a beau pouvoir customiser son avatar en choisissant notamment parmi une galerie assez variée de personnages, la modélisation laisse à désirer. Les décors n'ont aucune saveur, eux non plus, et on a la désagréable impression d'être devant un jeu qui a quelques wagons de retard sur ses concurrents.
- Jouabilité12/20
L'objectif est trop proche du personnage qu'on contrôle mais on ne dénote pas de vrais problèmes de visibilité d'autant qu'on peut locker les ennemis d'assez loin. L'utilisation des deux armes n'est pas bien originale (le sang de l'arme virale remplaçant simplement une bonne vieille rafale de balles) et si l'utilisation d'armes spéciales apporte un petit coup de fouet à certaines missions, on regrette le manque de possibilités offertes.
- Durée de vie11/20
La principale difficulté du Solo est de récolter suffisamment de médailles pour débloquer certains niveaux. A part ça, on en fait vite le tour en Normal vu que la durée moyenne d'une mission est de deux minutes. Le multijoueur pourra vous amuser durant quelques parties entre potes, l'idée d'infecter son prochain par le biais du online vous amusera également mais pour combien de temps ?
- Bande son14/20
Le doublage français n'est pas des plus vertigineux mais le gros intérêt d'Infected est d'avoir mis le paquet sur la bande-son avec des groupes comme Slipknot, Chimaira, Fear Factory, Pimp X, etc. Le hic, c'est qu'on se retrouve avec une homogénéité musicale un peu soûlante au bout d'un moment.
- Scénario/
Vu le temps d'incubation d'Infected, on aurait pu penser que la virulence de son gameplay aurait tout ravagé sur son passage. Pourtant il n'en est rien, le jeu de Planet Moon Studios ressemblant davantage à un début de rhume qu'à une souche porteuse de la malaria. On ne sait pas vraiment ce qu'on y fait, on s'y ennuie rapidement et au final on se fera vite vacciner pour passer à quelque chose de plus sain.