Consciemment ou non, SimBin présente RACE comme une alternative à ceux qui n'ont pas réussi à dompter les réactions capricieuses des bolides de GTR 2, puisqu'il s'appuie sur le même principe de base mais en simplifiant le gameplay et en synthétisant quelque peu les réglages de sorte à ce que tout le monde s'y retrouve. Si les voitures ne sont pas les mêmes, à l'instar de quelques-uns des circuits ou des compétitions, les fondations sont sensiblement identiques, ce qui veut dire qu'on est bien loin d'un comportement arcade des véhicules et que tout le monde ne prendra pas forcément le même plaisir à évoluer dans RACE. Développé dans un laps de temps sans doute un peu écourté et avec un peu moins de soin que GTR 2, le nouveau protégé de SimBin est moins détaillé au niveau du contenu, moins fouillé graphiquement et moins pointu volant en mains. Ce qui ne voudra pas forcément dire moins bon mais indubitablement moins prenant pour tout amateur de réalisme à la GTR.

Out le GT, bienvenue au WTCC, une compétition destinée à des voitures de tourisme souvent moins puissantes et au pilotage moins pointilleux que leurs homologues de GTR 2. Evidemment moins vaste et développé que la discipline GT, le WTCC ne donne accès qu'à six constructeurs, eux-mêmes restreinst à une ou deux voitures chacun. Sont au rendez-vous Alfa Roméo, BMW, Chevrolet, Honda, Peugeot et Seat pour un total de neuf véhicules prêts à faire chauffer leurs pneumatiques sur une dizaine de circuits européens, nord et sud-américains : Brands-Hatch, Brno, Curitiba, Istanbul, Macau, Magny-Cours, Monza, Ochersleben, Puebla et Valencia. Une base de données logiquement réduite et plus proche d'une mise à jour de GTR 2 que d'un titre à part entière à première vue mais les ajouts des compétitions WTCC 87 (comme son nom l'indique, qui fait concourir des modèles de la fin des années 80 que sont l'Alfa Romeo 75 Turbo et la BMW M3 E30) et le Challenge Mini-Cooper lui donnent un peu de profondeur. De quoi varier l'approche des courses d'autant que certains tracés prennent place en pleine ville et qu'il devient délicat de faire avec un freinage en ligne, pourtant indispensable. Quoi qu'il en soit, la durée de vie est plutôt modeste et le mode multijoueur en réseau local ou sur Internet sera en ce sens salvateur.

Les modes de jeu ne sont non plus pas très nombreux. En solo, en sus de courses rapides qui ne serviront que d'initiation concrète, nous avons le choix entre un week-end de course, un championnat ou quelques contre-la montre à partir desquels il est possible de s'entraîner, d'établir différents records sur chacun des circuits ou de se mesurer aux meilleurs temps des véritables pilotes, établis ces dernières années. On regrettera d'ailleurs l'absence d'une école de conduite même si les exigences de pilotage de cet opus ne sont pas des plus élevées. Les championnats seront donc les seules épreuves qui retiendront notre attention sur la durée puisqu'ils sont calqués sur les règlements 2006 du WTCC et offrent ainsi une progression originale et réaliste, fidèle au calendrier officiel. Ainsi, les week-ends de course sont animés par de nombreuses séances, entre essais, qualifications et courses. Au pluriel car un circuit accueille systématiquement deux manches. La grille de départ de la première est établie en fonction des chronos décrochés en qualifs alors que celle de la seconde se base sur le classement final de la manche précédente pour délivrer les positions. Ce qui s'avère être un défi puisque le vainqueur de la première épreuve se trouve en queue de grille pour la seconde et vice versa pour la lanterne rouge du premier acte.

Dans le même esprit de simulation, le niveau global est ainsi nettement moins élevé et l'osmose entre le pilote et sa monture s'opère plus rapidement, que ce soit avec ou sans aide à la conduite. Très vite, le joueur sait qu'il n'a pas affaire aux mêmes exigences de précision de GTR 2, jugées parfois extrêmes par les pilotes les plus novices. Si la réaction des voitures est toujours réaliste et les possibilités mécaniques assez complètes (pneumatiques, antiroulis, pincement, amortisseurs, carrossage, châssis, différentiel, freins, étagement de boîte, etc.), le niveau de l'IA, bien qu'agressive, n'exige pas la perfection, que ce soit en terme de réglages ou de conduite. Le jeu se prend vite en main et offre de bonnes sensations mais perd légèrement en réalisme si on le compare aux deux précédentes productions de SimBin. Pour profiter pleinement du contenu offert par RACE, l'essentiel est de se tourner vers le Online et de prendre part à des compétitions et courses personnalisées, afin de se faire la main, dans le but pourquoi pas, de s'offrir GTR 2 et de passer à la vitesse supérieure si ce n'est déjà fait. Malgré un bilan positif et une qualité de jeu indébiable, RACE aurait peut-être dû arriver quelques mois plus tôt, entre les références GTR et GTR 2 afin de donner envie aux néophytes d'investir dans le second nommé.