Sonic débarque enfin sur PSP, mais dans un jeu qui n'est pas tout à fait basé sur le même principe que les autres titres de la série puisqu'il s'agira ici de faire la course contre un adversaire dans des niveaux à la Pandemonium, comprenez dans des décors en 3D jouissant d'une jouabilité en 2D. Ce n'est pas clair ? Qu'à cela ne tienne, nous allons vous expliquer ce concept plus en détail.
En observant les images qui illustrent ce test, la plupart d'entre vous se disent certainement que les développeurs ont voulu opérer un retour aux sources. La plupart du temps, Rivals se joue en effet en vue de profil, comme dans les premiers Sonic sur Megadrive. Mais la comparaison s'arrête là, car si on retrouve quelques sensations issues de ces anciens jeux, cette version PSP se différencie néanmoins par l'apparition d'une 3D un peu particulière car elle n'est qu'esthétique. Elle ne participe donc nullement au gameplay qui reste purement bidimensionnel. En clair, vous ne faites que déplacer votre personnage de gauche à droite et non en profondeur. C'est par le biais d'habiles jeux de caméra (sur lesquels vous n'avez aucun contrôle) que l'on se retrouvera parfois face au personnage ou dans son dos. On n'a aucun des problèmes de jouabilité que l'on avait pu connaître dans les Sonic en 3D pure, problèmes qui ont atteint leur apogée avec le très décevant Sonic The Hedgehog sur Xbox 360.
L'autre grosse différence avec les jeux Sonic traditionnels, c'est l'ajout d'une nouvelle composante à la sempiternelle plate-forme : la course. Ainsi, si les niveaux sont toujours truffés de pièges, de bumpers et d'ennemis, il faudra que vous les traversiez non pas avant que le chronomètre n'atteigne un certain temps, mais avant que votre adversaire ne le fasse. Ce dernier est contrôlé soit par l'IA en solo, soit par un autre joueur en multi. C'est cet aspect qui est un peu gênant car il ajoute une grosse dose de hasard et de chance dans les parties. Ainsi, si un chrono est absolu (on sait d'emblée ce qu'il nous faut faire comme temps pour réussir un niveau), un challenger, c'est nettement plus aléatoire : on ne sait pas si l'IA va faire des erreurs sur le parcours. Du coup, il arrive qu'on passe certaines épreuves avec une grande facilité car l'ordinateur s'est lamentablement ramassé sur le parcours. En revanche, lorsqu'il ne fait aucune faute, c'est nettement plus délicat. Bref, vous devrez recommencer le même niveau plusieurs fois pour arriver à gagner.
Sonic Rivals s'avère parfois très frustrant. Notamment lorsqu'on fait une grande partie de la course en tête et que l'on se fait doubler proche de la ligne d'arrivée car notre adversaire a utilisé un autre chemin plus avantageux. La frustration, on la ressent à ce moment-là car on n'a pas forcément le temps de bien explorer un level pour dénicher les passages les plus courts ou les plus riches en rings. De plus, celui qui fait la course en seconde position est un peu avantagé car le leader lui ouvre le chemin : c'est ce dernier qui tuera les ennemis et qui poussera les différentes caisses bloquant le passage. Ce principe fait qu'il n'y a quasiment jamais un gros écart entre les participants. Pour arriver en premier, il vous faudra avoir une connaissance parfaite du niveau, mais aussi tenter de mettre des bâtons dans les roues de votre opposant. Pour ce faire, vous disposez de deux attaques de base. Il est possible de pousser l'autre pour le faire tomber si vous êtes juste derrière lui ou carrément de lui sauter dessus comme vous le feriez avec un ennemi classique. Plus radicale, l'utilisation de capacités est rendue possible lorsque vous en ramassez une. Elles sont en effet disséminées sous la forme d'items dans les niveaux. Il y en a de plusieurs sortes : certaines gèlent l'adversaire, d'autres le brûlent... Avec ces niveaux qui sont intéressants à parcourir, on en vient à regretter que Sonic Rivals nous impose de faire la course contre un adversaire. Il aurait été plus plaisant d'avoir un simple jeu de plates-formes.
Pour ce qui est du contenu, on est assez déçu du nombre de zones proposées. Il n'y en a que six. Chacune comprend deux actes très rapides à parcourir puisqu'une course dure en général moins de trois minutes. Evidemment, il faut les refaire à de nombreuses reprises pour les remporter ce qui accroît la durée de vie, mais on aurait aimé un nombre de niveaux un peu plus élevé. Cinq boss vous mettront eux aussi des bâtons dans les roues. Comme dans les niveaux normaux, vous serez alors opposé à un adversaire. Le principe est très simple : c'est celui qui réalise le premier le nombre de coups requis sur le boss qui l'emporte. Si c'est votre alter ego qui y parvient, vous êtes bon pour recommencer. Sur le plan des personnages jouables, on retrouve Sonic, Knuckles, Shadow et Silver. Chacun a soi-disant sa propre aventure, mais toutes sont en fait strictement identique car vous y parcourez les mêmes niveaux. Au final, Sonic Rivals est un titre sympathique, aux niveaux intéressants et à la jouabilité convaincante. Seuls le trop faible nombre de niveaux et la frustration laissée par certaines courses nous ont laissés un peu dubitatifs.
- Graphismes14/20
La réalisation est à la hauteur. Les décors sont colorés et l'animation est rapide.
- Jouabilité13/20
Aucun problème de prise en main, ni de caméra. On retrouve même quelques-unes des sensations des premiers Sonic sur Megadrive. Néanmoins, le fait de nous imposer de faire la course contre un adversaire et non contre le temps ajoute une part d'aléatoire et de chance assez désagréable. On ne sait jamais si l'IA va faire un bon parcours ou pas, et le résultat final dépend en trop grande partie de ce qu'elle va réaliser.
- Durée de vie12/20
Il est dommage que le jeu ne compte que six petites zones pour un total de 12 levels. Chaque niveau se termine en effet en moins de trois minutes et tous les personnages jouables parcourent exactement les mêmes. Cependant, le mode deux joueurs est très sympa et il vous faudra tout de même de nombreuses heures si vous comptez débloquer tous les bonus.
- Bande son14/20
On retrouve les bruitages traditionnels des Sonic. Quant aux musiques, elles sont elles aussi bien réalisées.
- Scénario/
Le scénario est minimaliste et reprend une fois de plus l'éternelle lutte contre Eggman.
Contrairement au premier jeu du hérisson bleu sur Xbox 360, qui s'est avéré très décevant, Sonic Rivals est une entrée en matière bien sympathique pour l'animal emblématique de Sega sur PSP. Certes, ce n'est pas parfait car la chance tient une trop grande place dans les parties et les niveaux ne sont pas assez nombreux, mais la prise en main est intuitive, on n'a pas de problèmes de caméra et on passe un bon moment, surtout en mode deux joueurs.