Avec un décalage d'un an par rapport aux versions PC et consoles de salon, Atari se décide enfin à nous proposer les adaptations portables de son Astérix & Obélix XXL 2, renommées pour l'occasion Mission Ouifix. Sur Nintendo DS, le résultat n'a plus grand-chose à voir avec le Mission Las Vegum qui nous avait enthousiasmé l'an passé, le soft ayant été complètement remanié pour mieux convenir au support.
Développé par les français de Mistic Software, Astérix & Obélix XXL 2 : Mission Ouifix sur DS ne fait que s'inspirer de l'épisode Mission Las Vegum conçu par l'équipe d'Etranges Libellules, et ne constitue donc pas un simple portage. Les particularités de cet opus DS étant assez nombreuses, on peut déjà évoquer rapidement les éléments qui ont été repris de manière plus ou moins fidèle au titre original, à savoir un gameplay caractérisé par une alchimie combinant réflexion et beat'em all, ou encore la complémentarité entre les deux personnages principaux. Dans le même ordre d'idées, les développeurs ne pouvaient passer outre l'aspect parodique qui transparaît de façon omniprésente dans Astérix & Obélix XXL 2, le soft regorgeant de références vidéoludiques avec notamment de multiples clins d'oeil à Mario, Sonic ou même à Splinter Cell. On retrouve donc la plupart des ennemis déjà vus dans Mission Las Vegum, mais aussi le même type de challenges à relever et de bonus à collecter.
L'impression de déjà-vu disparaît pourtant rapidement dès qu'on met de côté l'atmosphère du jeu pour s'intéresser aux mécanismes de progression. Sur la version DS, le soft nous impose de suivre scrupuleusement des parcours prédéfinis et linéaires, et il est impossible de se déplacer en profondeur dans les environnements. Autant dire que les sensations de jeu n'ont plus grand-chose à voir avec celles que l'on connaissait, marquant plus une régression qu'une évolution dans le gameplay. Dans le même ordre d'idées, la coopération entre Astérix et Obélix se limite désormais à la possibilité d'alterner simplement entre les deux personnages, et seul celui que vous avez choisi apparaît finalement à l'écran. Par conséquent, les routines de progression deviennent beaucoup plus basiques, les énigmes sont souvent évidentes, et les combats perdent une grande partie de leur intérêt. On ne trouve d'ailleurs quasiment pas de techniques d'attaques particulières à mettre en place, et on se contente d'alterner machinalement entre les deux héros pour profiter de leurs aptitudes respectives. Moins puissant que son acolyte, Astérix est le seul à pouvoir boire de la potion magique, tandis qu'Obélix se gave de gigots et rechigne à pénétrer dans les endroits exigus. D'une manière générale, on prend beaucoup moins de plaisir à évoluer dans ces niveaux peu originaux et généralement très courts. Et même si on retrouve plus ou moins le même type d'astuces et de références tout au long du jeu, l'humour se révèle beaucoup moins palpable et ne suffit plus à nous motiver.
Les développeurs ont également eu du mal à tirer partie efficacement des spécificités de la console, et ce ne sont pas celles-ci qui relanceront l'intérêt du jeu. Le double-écran sert simplement à mettre en valeur les rares séquences de dialogue, et à afficher en permanence le statut du joueur pour dégager l'écran supérieur où se déroule l'action. Le stylet n'est que rarement mis à contribution, par exemple pour faire fonctionner la cabine téléphérique ou pour interagir sur certains mini-jeux. Ces derniers sont non seulement peu nombreux mais aussi très limités. On trouve ainsi une sorte de course à l'intérieur d'un tube dans lequel vous devez frapper des répliques de Sonic qui foncent droit vers vous, une arène où l'on doit simplement frapper au bon moment en esquivant les lances des soldats, et deux épreuves de tir assez aléatoires car n'offrant que peu de repères au joueur. Dans cette version DS, le mode multijoueur ne requiert qu'une cartouche mais il est limité à deux participants seulement, et l'option Wi-Fi n'est même pas proposée. De toute façon, les quelques modes proposés n'ont rien de plus attirant que les mini-jeux évoqués plus haut. La Course Infernale n'est qu'un clone du tout premier Donkey Kong avec ses échafaudages à gravir en évitant des tonneaux, et le second mode vous demande simplement de valider des touches au bon moment avec le stylet. Le bilan est donc plutôt décevant pour cet opus DS qui est bien loin d'égaler le titre dont il est dérivé, et c'est d'autant plus regrettable qu'on ne peut s'empêcher de penser qu'un portage fidèle aurait bien mieux fonctionné sur ce support. Autant dire que seuls les joueurs n'ayant pas eu l'opportunité de s'essayer au titre original ont une chance d'apprécier les pérégrinations de nos amis gaulois.
- Graphismes12/20
La réalisation 3D donne une illusion de liberté en proposant des parcours qui serpentent plus ou moins dans le décor. Ces chemins sont pourtant imposés et on ne peut à aucun moment s'écarter de la voie tracée par les développeurs. D'un point de vue purement visuel, le résultat n'en reste pas moins assez correct.
- Jouabilité8/20
On regrette que le système de progression libre dans des environnements ouverts n'ait pas été conservé, le choix du mode de déplacement ne faisant qu'imposer une linéarité qui nuit complètement au plaisir de jeu. Les combats s'en retrouvent également très limités.
- Durée de vie11/20
Plus courts et moins travaillés que dans Mission Las Vegum, les niveaux s'enchaînent rapidement et sans difficulté. On y revient d'ailleurs uniquement pour récupérer les casques qui permettent de débloquer quelques bonus. Quant aux modes multijoueurs, il sont limités à 2 participants et ne méritent pas qu'on s'y attarde.
- Bande son11/20
Le thème principal a été repris et dynamise un petit peu la progression, mais c'est bien la seule musique qui vous restera dans la tête à l'issue d'une partie.
- Scénario12/20
La trahison du druide Panoramix sert toujours de point de départ à cette aventure qui réserve quelques rencontres pour le moins insolites avec des personnages issus du monde du jeu vidéo.
A l'occasion de cette version DS, les développeurs ont pris la décision de remanier complètement le système de jeu plutôt que de proposer un simple portage d'Astérix & Obélix : Mission Las Vegum. Même si la plupart des éléments du soft original ont été réutilisés, le résultat obtenu se révèle bien trop limité dans sa conception pour retranscrire les mêmes sensations et laissera donc la plupart des joueurs sur leur faim.