L'année 2006 est vraiment celle du changement pour Tony Hawk. Preuve en est avec Downhill Jam, une cartouche qui offre une vision bien différente de ce qu'on connaissait déjà de la série. Place ici à des courses vertigineuses aux quatre coins du globe et toujours sur ces maudites savonnettes à roulettes également appelées skateboards. Casques et genouillères sont vivement conseillés.
Moi qui pensais que pour être efficace sur un skate, il suffisait d'avoir un bon sens de l'équilibre pour ne pas se ramasser comme une loque. Je ne tenais évidemment pas compte de l'autre élément indissociable de la discipline : une totale inconscience du danger potentiel. Sans blague, ces mecs sont des tarés et n'ont aucun idée des risques qu'ils prennent. La preuve avec les skaters de Tony Hawk's Downhill Jam. Pour eux, plus une pente est raide, plus leur envie de la dévaler est grande. Dans un sens, tant mieux pour nous puisque cela donne lieu à un jeu assez nerveux qui nous fera voyager à travers le monde à la recherche des coins les plus généreux en sensations fortes.
Downhill Jam vous entraînera donc dans six locations différentes (San Francisco, Edimbourg, Kilimandjaro, Hong Kong, Rio de Janeiro et Hoover Dam) où vous attendent à chaque fois neuf petits défis ainsi que trois épreuves plus importantes. Ces dernières s'ouvriront successivement à chaque palier de trois défis réussis. Principalement axès autour de la course, les défis vous demanderont généralement d'atteindre en premier la ligne d'arrivée mais pourront aussi vous imposer d'être celui qui engrangera le plus de points de tricks. D'autres fois, il faudra tamponner un certain nombre de poubelles ou de boîtes aux lettres, grinder pendant un certain laps de temps ou même rester en l'air pendant au moins 5 secondes tout au long de la descente. Les objectifs, s'ils sont finalement assez peu variés entraînent tout de même pas mal de fun dans les parties, notamment rythmées pas une animation sans faille et une bande-son très rock. L'esthétique globale du jeu - un mélange de dessins cartoon pour les cinématiques et de 3D cel shadée pour le jeu - fonctionne aussi parfaitement pour cette cartouche.
On est aussi surpris de trouver dans Downhill Jam une maniabilité plutôt agréable et vraiment proche des anciens volets de la série. Si le nombre de tricks est logiquement revu à la baisse, leur exécution est similaire à ce que l'on connaît avec simplement une touche associée à un boost pour gagner en vitesse. Du coup, un habitué des jeux Tony Hawk trouvera ses marques assez facilement. Les autres devront passer par un apprentissage, mais pas de souci puisqu'un tutorial permet d'assimiler tout ça sans trop de mal. Quoi qu'il en soit la jouabilité est bonne, seulement handicapée par quelques plans de caméras foireux. Lors de sauts spectaculaires notamment, l'objectif se positionne bizarrement et rend difficile l'évaluation de la distance au sol. En fait, on ne sait pas bien si on a le temps de placer un dernier trick avant d'atterrir. Alors soit on se vautre lamentablement, soit on regrette de ne pas avoir continué son combo. Un peu dommage.
Dommage aussi que les objectifs peinent à trouver un juste milieu entre le trop facile et le trop difficile. La courbe de progression n'est donc pas forcément très équilibrée et après avoir passé plusieurs niveaux les doigts dans le nez, on se casse les dents sur un défi intorchable et frustrant. A part ça, Downhill Jam se montre bien amusant et donne même un petit côté SSX à la série vraiment pas désagréable. On apprécie de plus de pouvoir personnaliser son avatar en lui administrant la tenue souhaitée et en dessinant même des logos via l'écran tactile de la console. Une option qui prendra tout son sens lors des joutes multijoueurs, l'un des points forts du jeu. En effet, grâce à une connexion wi-fi, vous pourrez défier jusqu'à 3 adversaires sur des épreuves (de courses, de sauts, de tricks...). Petit problème, on ne trouve pas grand monde pour jouer sur les serveurs, donc à moins de donner rendez-vous à ses propres amis, il y a peu de chances de croiser quelqu'un. Reste un jeu rigolo et une nouvelle orientation de la série qui peut porter ses fruits si elle continue d'être bien exploitée.
- Graphismes16/20
La 3D est la même que celle utilisée dans American Sk8land, le précédent volet. Assez étrange de premier abord, on se rend vite compte que c'est exactement le rendu qu'il fallait pour permettre aux décors d'être suffisamment clairs et lisibles.
- Jouabilité14/20
La jouabilité traditionnelle de la série s'adapte plutôt bien à ces grandes descentes. Il y a cependant quelques plans de caméra qui gênent l'exécution de certains tricks.
- Durée de vie12/20
Malgré quelques missions vraiment difficiles, on voit rapidement le bout de la cartouche. Les acharnés se rabattront alors sur les modes multijoueurs, encore faudra-t-il trouver des adversaires.
- Bande son15/20
Très rock dans l'âme, les musiques mettent vraiment la pêche. Côté bruitages, c'est toujours aussi bon et respectueux de la discipline.
- Scénario/
Non significatif
Même si dans le fond, Downhill Jam est une transposition du gameplay Tony Hawk à des niveaux tout en dénivelé, cet épisode apporte un petit bol frais pas désagréable à la série. Voyons maintenant comment cette nouvelle approche évoluera au fil du temps.