Dès sa première apparition aux Etats-Unis sur la chaîne ABC, la série télévisée Desperate Housewives a connu un immense succès qui ne s'est pas démenti dans la plupart des autres pays diffuseurs, dont la France. Il était donc tout naturel qu'un jeu vidéo tirant parti de cette licence soit développé. Piochant surtout dans le principe des Sims, le titre a néanmoins quelques spécificités au premier rang desquelles on peut citer le scénario inédit qui introduit un nouveau personnage dans le quartier chic de Wisteria Lane : vous.
Comme dans les Sims, tout commence par la création de sa famille, et dès cette étape on s'aperçoit que les possibilités sont plus limitées que dans le titre d'EA puisque votre tribu sera obligatoirement composée de vous (la femme au foyer désespérée), de votre mari et de votre fils adolescent. On est aussi très déçu par le niveau de personnalisation assez faible auquel on a droit : quelques types de visages et de coiffures prédéterminés et c'est tout ! Une fois que vous aurez créé votre famille, vous emménagerez dans une maison du quartier de Wisteria Lane. La demeure vous est imposée et vous ne pouvez pas en changer. D'ailleurs, il n'est pas possible de la personnaliser comme on le souhaite. Tout juste peut-on faire un clic droit sur certains objets pour les améliorer moyennant finances (passer d'un téléviseur classique à un écran LCD par exemple) et choisir le type de sol et la couleur des murs.
L'autre grande différence avec les Sims 2, c'est la manière dont on contrôle son personnage. Déjà, il faut savoir que vous ne dirigez que la femme au foyer que vous avez créée et que vous n'avez aucune influence sur les mouvements de votre mari (qui est médecin dans un centre médical) ou de votre fils (lycéen). Pour vous déplacer, il suffit de cliquer là où vous souhaitez aller. On est donc très loin du titre d'EA en cela que si vous ne faites rien, votre avatar ne bougera pas et ne vivra pas sa vie tout seul. Le but du jeu est de découvrir quel est votre passé. En effet, vous avez perdu une grande partie de votre mémoire suite à un accident de footing il y a une vingtaine d'années. Et ce que vous allez découvrir risque bien d'être très surprenant, et bien dans l'esprit décalé des scénarios de la série. La narration est d'ailleurs très agréable puisque le jeu est divisé en épisodes et chacun est introduit par une petite cinématique explicative avec la voix off de Mary Alice Young, comme à la télé en quelques sortes.
Pour avancer dans le jeu et passer au prochain épisode, il faut accomplir un certain nombre d'objectifs principaux. Il peut par exemple s'agir de découvrir ce que fait votre fils de son temps libre. Pour y parvenir, il faut le plus souvent discuter avec l'intéressé, mais aussi aller demander conseil aux autres habitants de Wisteria Lane. On rencontre à cette occasion des personnages bien connus : Susan, Bree, Lynette, Gabrielle, Edie... Eux aussi ont leurs propres secrets qu'il faut tenter de mettre à jour. Par exemple, Edie fouille dans les boîtes aux lettres de ses voisins. Pourquoi ? C'est en menant l'enquête et en bavardant un peu avec tout le monde que vous le découvrirez. La plupart des discussions vous donnent l'occasion de sélectionner vos réponses et vos choix peuvent avoir une influence sur vos relations. Hélas, il suffit le plus souvent d'aller parler avec une personne et de renouveler plusieurs fois l'opération pour faire grimper sa jauge d'amitié et ainsi lui permettre de se confier à vous. Un peu simpliste comme principe. En outre, la progression impose beaucoup trop d'allers-retours entre les différentes demeures des habitants. On passe ainsi beaucoup de temps à marcher d'une maison à l'autre ce qui est un peu lassant sur le long terme.
Ce qui est décevant aussi, c'est le peu d'interactions avec les éléments du décor qui sont présentes. Pour satisfaire les quatre besoins primaires (apparence, sang-froid, bonheur et vie sociale), on utilise toujours les mêmes ficelles. Par exemple, pour ce qui est de l'apparence, il faut faire un clic droit sur la commode, la douche ou le miroir. Pas très palpitant, vous en conviendrez. Votre avatar aura cependant l'occasion d'avoir d'autres activités. Pour gagner de l'argent, vous pouvez ainsi jouer au poker sur votre ordinateur ou vous infiltrer chez les voisins et leur voler des objets que vous revendrez ensuite au centre commercial. Pour y parvenir, il faut qu'il n'y ait personne dans la demeure ou alors choisir la nuit pour agir. Grâce à cette méthode, il est même possible d'avoir accès à des informations que vous ne pouvez pas obtenir autrement et ainsi en savoir plus sur les étranges activités de certains de vos chers voisins. Hormis le poker, deux autres mini-jeux sont jouables : le jardinage et la cuisine. Le premier consiste à s'occuper de son petit lopin de terre en plantant des fleurs, en enlevant les mauvaises herbes et en tuant les insectes à l'aide de la souris. Quant au second, il vous demandera de revêtir votre costume de chef pour cuisiner de bons petits plats. Au final, et malgré la présence de ces mini-jeux au demeurant sympathiques, Desperate Housewives ne parvient jamais à véritablement décoller. La faute certainement à un gameplay assez creux et à l'aspect beaucoup trop répétitif des actions à effectuer.
- Graphismes10/20
On reconnaît bien les personnages de la série, mais il faut bien avouer que techniquement, le jeu ne casse pas trois pattes à un canard, surtout lorsqu'on le compare aux Sims 2. Le pire, c'est qu'on doit subir quelques saccades alors que les textures ne sont pas des plus détaillées, que les effets de lumières sont très basiques et que le clipping est bien présent.
- Jouabilité10/20
Le gameplay est assez pauvre en possibilités. Par exemple, il est impossible d'aménager comme on le souhaite sa maison en déplaçant et en achetant de nouveaux meubles. Le nombre de mini-jeux est faible, les interactions se font avec un nombre d'objets très limité et les allers-retours sont beaucoup trop nombreux.
- Durée de vie9/20
Le jeu étant très répétitif et linéaire, il ne propose pas une durée de vie aussi importante qu'un Sims 2. La rejouabilité est elle aussi quasi nulle puisqu'il y a fort à parier qu'une fois que vous connaîtrez le fin mot de l'histoire, vous ne vous relanciez pas dans une nouvelle partie.
- Bande son14/20
La musique est celle de la série, mais certaines des voix françaises ne sont pas les mêmes. Heureusement, les doubleurs s'en sortent plutôt bien.
- Scénario12/20
Le jeu respecte bien le contexte de la série et est divisé en plusieurs petites séquences (qui rappellent des épisodes) dont la narration est assurée par la voix off de Mary Alice Young. Néanmoins, il faut dire que les dialogues sont un peu longuets et nettement moins plaisants que dans la série et que les situations rencontrées ne sont pas d'une grande originalité.
Les jeux issus de séries télé n'ont que rarement donné un résultat probant et Desperate Housewives ne fait pas exception à la règle. Son gameplay est très limité et l'aventure se résume au final à faire de multiples allers-retours pour parler aux différents habitants de Wisteria Lane. Cependant, l'esprit de la série est respecté. A vous de voir si c'est suffisant pour craquer et acheter le jeu. Nous en tout cas, on vous conseillera plutôt d'investir sur les coffrets DVD de la série.